Donjon dit vieille Tour ou Tour du Breuil

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente > Marthon

L’histoire du lieu débute avec la mention d’Hugues de Marthon dans le troisième quart du 11e siècle. Frère de Robert seigneur de Montbron, et de Guillaume, évêque de Périgueux, il est témoin de la donation de l’église et du bourg de Château-Renaud au chapitre Saint-Pierre d’Angoulême. Hugues de Marthon eut trois fils : Guillaume, Hugues et Robert qui, en 1111, abandonnent à l’évêque d’Angoulême les droits dont ils disposaient sur l’église de Haimps. C’est Robert qui hérite de Marthon et réunit ses biens à ceux de son épouse Emma de la Rochefoucauld au milieu du 12e siècle. On attribue généralement à leur fils Gui la construction du donjon. Ses descendants conservent la seigneurie de Marthon. Leur château, incendié au début de la guerre de Cent ans, est sans doute remis en état avant la fin du Moyen Âge ; mais il est délaissé au début du 16e siècle au profit du « château neuf » voisin, dont la construction reste inachevée. Le vieux château de Marthon reste entre les mains de la puissante famille des La Rochefoucauld jusqu’à sa vente au début du 18e siècle. À la Révolution, il est saisi, vendu et dépecé.

Cédé en 1921 au Conseil général de la Charente, qui en est toujours propriétaire, il est inscrit au titre des monuments historiques en 1928. Des travaux de restauration ont été réalisés en 1998-2000, essentiellement sur la grosse tour.

Périodes

Principale : 12e siècle, 15e siècle

Dominant le bourg installé dans la vallée du Bandiat, le vieux château de Marthon est installé sur une plate forme rocheuse. La pointe de l’éperon est soulignée par une muraille non flanquée, arasée et peu épaisse ; on y distingue le vestige d’une ouverture dénaturée qui a pu être une fenêtre ou une archère.Le donjon barre l’éperon et devait dominer l’accès à l’enceinte castrale sur son flanc. Au-devant sur la hauteur sont installées quelques maisons qui doivent cacher des vestiges de bâtiments de la basse cour. Vers le village, à flanc de coteau, la chapelle castrale présente deux niveaux. Seul le premier est encore roman, avec un large porche voûté en berceau formant l’entrée du château. Il a été étudié par Pierre Dubourg-Noves, qui a pu le comparer à une dizaine de chapelles doubles du même type en Charente et en Périgord.

Le donjon - ou Tour du Breuil - présente encore une belle élévation face au bourg, même s’il n’atteint pas 30 mètres comme cela est souvent écrit. Mais vers la cour du château, il est en partie effondré, et les restaurations qu’il a subies récemment en rendent la lecture difficile. Il faut se référer aux anciennes descriptions pour vérifier l’authenticité de ses dispositions. Les ruines « cristallisées » ont été noyées dans le mortier ; et un énorme escalier en vis en bois et métal a été installé sur les bases de constructions arasées (un avant porche ?), en interdisant toute approche. La tour de plan presque carrée (environ 11 x 10 m) est élevée en moyen appareil de pierre de taille calcaire. Le parement arraché de la face ouest laisse voir un blocage de moellons agencés en opus spicatum. Près des angles, des contreforts plats renforcent l’élévation, mais s’interrompent en partie haute. Un contrefort arrondi, de construction assez grossière, soutient le mur nord. Toutes ces anomalies, ainsi que des traces de reprise sur l’élévation extérieure des murs (ressaut à mi hauteur), prouvent que l’édifice a été surhaussé et refait en partie haute.

La base du donjon est aveugle, simple cul de basse fosse voûté en coupole de moins de 5 mètres de diamètre. L’accès aux étages devait se faire directement par une porte haute, donnant sur la salle noble. Celle-ci est aujourd’hui à ciel ouvert, ruinée, mais montre les arrachements d’une voûte en berceau. Elle était dotée d’une cheminée engagée dans le mur nord, et de latrines dans l’angle nord-est. Dans l’angle sud-est, un escalier en vis desservait un second étage. Les ouvertures sont toutes ruinées mais indiquent plutôt une phase de transformation de la tour à la fin du Moyen Âge (grandes fenêtres à coussièges sous voûtes surbaissées).

Cette grosse tour est assise sur la muraille d’enceinte et communiquait peut-être avec le chemin de ronde de cette dernière. Il ne reste plus de vestiges des bâtiments qui devaient exister dans cette enceinte.

Les sondages archéologiques réalisés en 1998 et en 1999 ont été trop rapides (quelques jours ; suivi de tranchées) et n’ont livré aucun résultat.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moyen appareil

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Marthon

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1833 C 151 à 155 (Chapelle castrale parcelle C 151, donjon parcelle C 154), 2010 C 70 à 72 (Chapelle castrale parcelle C 72, donjon parcelle C 70)

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