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Église paroissiale de la Sainte-Trinité de Coulon
France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Coulon
Historique
Fondée vers 830 par les moines de l'abbaye Saint-Sauveur de Charroux, l'église de Coulon a été reconstruite au 11e ou 12e siècle. De cette époque datent essentiellement les murs porteurs, quelques contreforts et des fragments de corniches ornées de modillons sur l'élévation sud du bas-côté sud. Vouée pour certains à saint Sauveur, l'église est cependant mentionnée en 1390 puis en 1453 dans le papier censaire de la commanderie de Sainte-Gemme sous le vocable d'église Saint Macoul. Rattachée à la fin du 12e siècle à l'abbaye de Nieul-sur-l'Autise, l'église a alors pris le vocable de la Sainte Trinité. Sans doute en partie détruite lors de la guerre de Cent Ans, l'église est partiellement reconstruite (bas-côté sud) au 15e siècle, comme l'attestent les portails de la façade occidentale ou du flanc sud. L'église passe en 1619 aux feuillants de Poitiers, tout en relevant du diocèse de Saintes. Incendiée pendant les guerres de Religion, l'église n'est que partiellement relevée, et le clocher est reconstruit en 1671, après avoir été fragilisé en 1662 par la démolition d'un mur séparant une chapelle de la nef, voulue par le seigneur de Coulon, Pierre de Belleville, contre la volonté des feuillants. En 1692, son frère, François de Belleville fonde la chapelle latérale Saint-Jean, dans le bas-côté nord, avec droit de banc et de sépulture. En 1733, 13 marches en manquantes sont ajoutées à l'escalier en pierre du clocher.
A la Révolution, l'église sert de temple de la Raison puis de grange à foin pour le relai de poste de Niort, comme l'indique une délibération du district départemental des Deux-Sèvres en 1796. Elle est rendue au culte en 1796 puis en 1803. D'importants travaux de restauration sont engagés en 1813, puis en 1830-1831. Il est alors décidé de surélever le clocher de 4 pieds de hauteur (environ 1,20 mètre), de manière à accueillir plus facilement une cloche, et aussi de renouveler la charpente. Le devis des travaux est présenté le 26 mai 1830 par François Dionnet, maçon entrepreneur, et Pierre Cail, charpentier à Coulon. Les travaux sont adjugés le 17 octobre à François Bouneau, charron. En 1843, l'abside est reconstruite et percée d'une baie centrale.
L'état général de l'église demeure quant à lui préoccupant. En mai 1839, le toit de la sacristie s'effondre et, en septembre 1852, on constate un affaissement d'une des travées de l'église, dans l'angle nord-est de l'édifice, les murs fléchissant sous le poids de la charpente. Les 1er juin 1852 et 21 juin 1853, l'architecte niortais Pierre Théophile Segretain présente un projet de reconstruction partielle de l'église, visant d'abord la partie fragilisée, mais envisageant aussi, à plus long terme, de donner à l'édifice "des formes plus rationnelles, plus homogènes et mieux étudiées que celles actuelles". Segretain relève à cette occasion les caractéristiques de l'église et de ses précédentes phases de construction : de l'époque romane, une abside précédée par deux pans de murs épais, percés d'arcatures pour accéder aux bas-côtés, avec aussi une petite tourelle d'escalier dans l'angle de l'abside (et peut-être aussi de la même époque romane, une partie au moins du bas-côté sud, puisque son élévation sud présente des sculptures romanes, à moins que celles-ci aient été remployées ?) ; des 15e et 16e siècles, une nef et deux bas-côtés de chacun quatre travées, venant de greffer à l'abside, mais de manière inachevée, surtout pour l'angle sud-ouest, non voûté, et pour le bas-côté nord. La charpente de celui-ci, masquée par de simples voûtes d'arêtes en bois, est supportée par des piliers carrés, et effectue une poussée sur le mur extérieur qui explique sa fragilisation.
Outre les murs et contreforts de l'angle nord-est, Segretain propose de reconstruire sa voûte (soit celle de la chapelle latérale nord), en pierre cette fois, la charpente du bas-côté nord, ses trois piliers intérieurs, remplacés par des piliers prismatiques, et les quatre arceaux longitudinaux qui reposent sur eux et séparent le bas-côté de la nef. L'objectif ultime est d'harmoniser le tout avec le bas-côté sud. On reprendra aussi les voûtes de la nef, et on achèvera celle de l'angle sud-est. Les deux murs romans qui précèdent l'abside seront supprimés de manière à agrandir l'espace pour le choeur. On réutilisera le plus possible les matériaux de démolition, complétés par des moellons des carrières locales et de la pierre de taille des carrières de Niort. Segretain propose cependant, pour des raisons financières, d'opérer par étapes, en se concentrant dans un premier temps sur l'angle nord-est et le bas-côté nord, avant de se pencher sur le choeur. Ces travaux sont adjugés le 23 juillet 1853, par marché de gré à gré, à Louis Rault, tailleur de pierre à Coulon, en son nom et ceux de François Dionnet, maître maçon, et Jean Aimé, maître menuisier.
Cette première phase effectuée, Segretain présente un nouveau devis le 1er septembre 1854, consistant à continuer les travaux, soit : supprimer le mur roman qui sépare le choeur du bas-côté sud ; dégager encore le choeur en déplaçant la porte de la sacristie, permettant de reporter le maître autel vers le fond du sanctuaire ; remanier l'abside, sa baie centrale et sa toiture ; reconstruire la voûte de la travée de la nef précédant le choeur ; édifier l'arcade d'entrée du choeur qui manque depuis des siècles ; reprendre la charpente de la nef dont on pourra reconstruire plus tard les voûtes. Faute de moyens, on se contente de supprimer le mur roman et de construire l'arcade d'entrée du choeur. Les travaux se déroulent au cours de l'hiver 1855. En avril 1856, Segretain écrit au maire pour lui indiquer l'achèvement des opérations concernant le choeur et la première travée de la nef, permettant d'assurer sereinement le culte.
Dans un nouveau mémoire en date du 7 août 1858, Segretain rappelle ce qui reste à faire pour achever le programme proposé six ans plus tôt, soit la voûte de la travée sous clocher au sud-ouest, les voûtes des trois travées de la nef vers l'ouest, et celles des trois travées ouest du bas-côté nord, sans oublier l'achèvement du mur nord et de ses contreforts, la surélévation des arcs de la nef, rendue nécessaire par la construction des voûtes, et la reconstruction des charpentes et du toit au-dessus des voûtes construites. Enfin, le pignon du mur occidental devra être surélevé. Le devis, qui s'élève à 8000 francs, est modifié le 15 février 1861 et, le 2 mai, les travaux son adjugés à Girard-Sourisseau, entrepreneur à Niort. Ils sont achevés au 1er novembre. Ainsi restaurée et remaniée, l'église est consacrée par l'évêque de Poitiers, Mgr Pie, le 22 septembre 1862. La chapelle nord est rebaptisée chapelle de la Vierge, et la chapelle sud (ancienne chapelle de la Vierge), chapelle de saint Joseph.
L'église de Coulon a été inscrite au titre des Monuments Historiques le 11 octobre 1929. Des cartes postales du début du 20e siècle montrent que la sacristie possédait un second niveau, supprimé depuis lors. L'église a été restaurée à partir de 1994.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 11e siècle Principale : 15e siècle Principale : 19e siècle |
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Description
L'église s'élève au centre du bourg de Coulon, entourée par sa place et les rues qui la délimitent. De plan rectangulaire, elle est intérieurement composée d'un large vaisseau central flanqué de deux bas-côtés, tous voûtés d'ogives er à quatre travées. Le chœur prend place dans une abside semi-circulaire voûtée en cul de four, flanquée de la sacristie dans l'angle sud-est. A l'extérieur, un clocher massif carré, épaulé de gros contreforts, s'élève dans l'angle sud-ouest. On y accède par une tour carrée renfermant un escalier en vis et terminée par un auvent en bois. La façade occidentale, soutenue comme tout l'édifice par de puissants contreforts, est couronnée par un fronton sommé d'une croix. Elle est percée d'une rose, surmontée d'un larmier, au-dessus du portail.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Couvertures |
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Décors/Technique |
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Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : Les éléments décoratifs sculptés de l'église sont constitués essentiellement par les arcs en accolade, d'époque gothique, ornés de fleurons et de pinacles que l'on peut observer sur les portails sud et ouest. L'arc du portail occidental retombe sur des chapiteaux sculptés, ornés d'animaux (lions). Les modillons sculptés visibles sur le mur sud témoignent de l'art des sculpteurs romans. On peut y voir des visages humains grimaçants ainsi qu'un animal tenant un poisson dans sa gueule. A l'intérieur, la clef de voûte de la deuxième travée orientale du bas-côté sud, présente un écusson dans lequel ont pu se trouver des armoiries seigneuriales, au milieu d'un réseau à décor végétal. La clé de voûte de la chapelle latérale sud est quant à elle ornée d'un décor géométrique peint, rayonnant autour de la clé elle-même, marquée d'une fleur. Sous la travée du clocher a été remployée une pierre sculptée (ancien chapiteau ?) qui présente un personnage humain semblant souffler. |
Informations complémentaires
Fondée au 9e siècle par les moines de l'abbaye Saint-Sauveur de Charroux, l'église de la Trinité de Coulon a été construite au 11e ou 12e siècle. De cette époque datent essentiellement les murs porteurs, quelques contreforts et des fragments de corniches ornées de modillons sur le mur extérieur sud.
L'église qui s'offre actuellement aux regards a été en grande partie reconstruite au 15e siècle et au début du 16e siècle, comme l'attestent les portails de la façade occidentale ou du flanc sud. Elle est intérieurement composée d'un large vaisseau central flanqué de deux bas-côtés, tous voûtés d'ogives. Dans le chœur, une abside semi-circulaire voûtée en cul de four a été reconstruite au 19e siècle. A l'extérieur, un clocher massif carré épaulé de gros contreforts s'élève dans l'angle sud-ouest. Il a été en grande partie réparé au cours du 17e siècle.
Les quelques éléments décoratifs de l'église sont constitués essentiellement par les arcs en accolade ornés de fleurons et de pinacles que l'on peut voir sur les portails sud et ouest, mais aussi les armoiries de la litre funéraire peinte de part et d'autre du portail sud. Les quelques modillons sculptés visibles sur le mur sud témoignent de l'art des sculpteurs romans. On peut y voir des visages humains grimaçants ainsi qu'un animal tenant un poisson dans sa gueule.
L'église a été incendiée par les protestants en 1569. Convertie en atelier, puis en grange pendant la Révolution, elle est rendu au culte en 1803. D'importants travaux de restauration sont engagés entre 1840 et 1862 : reconstruction du mur nord, de la partie haute de la façade, élévation des voûtes d'ogives, reconstruction de l'abside semi-circulaire percée d'une grande baie.
L'église de Coulon a été inscrite au titre des Monuments Historiques le 11 octobre 1929.
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA79004243 |
Dossier réalisé par |
Allard Thierry
Chercheur, service Patrimoine et Inventaire Suire Yannis Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Poitou-Charentes |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2014 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques |
Citer ce contenu |
Église paroissiale de la Sainte-Trinité de Coulon, Dossier réalisé par Allard Thierry, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/60ad0211-4f19-403e-a162-27b7e0d65047 |
Titre courant |
Église paroissiale de la Sainte-Trinité de Coulon |
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Dénomination |
église paroissiale |
Vocable |
sainte-Trinité |
Statut |
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Protection |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Coulon , place de l' Eglise
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: Bourg
Cadastre: 1833 D 833, 2014 AI 269