Les chenaux de Saint-Vivien

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Ces chenaux ont contribué à l'assèchement des marais de Lesparre, engagé avec les édits d’Henri IV du 8 avril 1599 et de janvier 1607, puis l'édit de Louis XIII du 22 octobre 1611.

La zone appelée Polder de Hollande a été asséchée entre 1633 et 1643 à l'initiative du duc d'Epernon, seigneur de Lesparre. Les travaux ont été engagés par des entrepreneurs hollandais, Tisman Goris et Pietter France Batten, dans le secteur de Jau, entre Queyrac et le port de Goulée mais aussi de Saint-Vivien. En 1648, le duc d'Epernon passe contrat avec les sieurs Pelt et Vendermer afin de maîtriser les eaux venant de la lande de Vendays en creusant des canaux pour recevoir ces eaux et les conduire dans le chenal de Gua.

La carte de Masse de 1706 et celle de l'embouchure de la Garonne en 1759 indiquent le chenal du Gua ou Vieux chenal et le nouveau chenal de Saint-Vivien ; une écluse est également mentionnée.

En février 1738, au cours de l’assemblée générale des propriétaires du marais de Saint-Vivien, le syndic dresse un état pitoyable du marais. Il est décidé que chaque propriétaire versera une cotisation de 20 sols par journal pour participer aux frais d’entretien.

Le 1er avril 1751, l'assemblée générale des propriétaires du marais de Saint-Vivien a lieu sous la présidence de M. Petit de Laburthe. Il est décidé de creuser un autre chenal. Des travaux sont prévus à l’écluse et à la "coulisse" garnies de ciment, les ponts des percintes doivent être refaits et les chenaux fauchés. Jean Ancre est maintenu syndic malgré les remontrances qui lui sont faites. Le mauvais état du marais est expliqué par la concession des landes et des vacants et à l’abondance des eaux qui proviennent de ces fonds nouvellement cultivés. Joseph Pouard, administrateur de la seigneurie de Lesparre, envoie des enquêteurs sur le terrain afin de dresser un état des lieux et un mémoire sur les réparations et les travaux nécessaires. Le rapport indique que le grand chenal de Saint-Vivien depuis l’embouchure jusqu’au Ga doit être récuré depuis la métairie de la Coudeyre, dépendante de la maison de Tastes, jusqu’à la "coulisse" (ou vanne) qui permet suivant les besoins de prendre l’eau du grand chenal pour la déverser dans le chenal inférieur et la terre jeter vers la gigue pour la conforter. L'usage des bacs doit permettre d'entretenir le chenal pour permettre la circulation sur cet axe. La construction d'un batardeau par certains propriétaires semblent causer d'importantes inondations.

La carte de Belleyme (1763-1764) représente le chenal du Gua (Vieux), le chenal des Flamands (Neuf) et le chenal de la Fosse. L'écluse de la Coulisse est indiquée ; une autre se trouve sur le chenal de la Fosse.

En 1782 est créé le syndicat du marais du Gua, se distinguant du syndicat du marais de Saint-Vivien.

La loi du 16 septembre 1807 réglemente la gestion de ces espaces.

En 1820, les propriétaires des marais de Saint-Vivien et du Gâ décident de reconstruire le Pont des Paysans avec deux portes ouvrantes et fermantes.

Le plan cadastral de 1833 représente le chenal du Gat ou Vieux chenal et le Petit chenal ou Chenal Neuf, ainsi que le chenal de la Fosse : écluses, ponts, digues et passes sont également signalés.

Au cours de deux siècles de travaux, 20 000 ha furent drainés et rendus à l’agriculture.

Toutefois les inondations sont encore fréquentes : en février 1838, de fortes marées entraînent l'inondation des communes du Verdon, Soulac, Talais et Saint-Vivien. Un syndicat est alors créé par ordonnance royale du 16 décembre 1838 et de nouveaux travaux sont présentés par les ingénieurs des Ponts et Chaussées.

Dans la 2e moitié du 19e siècle, le redressement du chenal du Gâ fait débat : le financement des travaux par l'Etat, les communes concernées et le syndicat des marais pose problème. Les coudes du chenal sont finalement rectifiés dans les années 1870 et le port est aménagé vers 1890.

Au début du 20e siècle, le marais de Saint-Vivien occupe une superficie -digues comprises- de 913 ha 40 ca, sur le territoire de Vensac (470 ha), de Jau (280 ha), de Queyrac (162 ha).

Les problèmes d'ensablement des chenaux, et donc d'entretien et de curage, sont récurrents. Le 27 juillet 1905, les travaux de creusement du banc de sable des Oiseaux qui obstrue les chenaux de Saint-Vivien ont été adjugés à M. Germain, entrepreneur à Pauillac, et commencés le 16 août de la même année. Ils doivent permettre l'écoulement des eaux.

Dans les années 1950, d'importants travaux sont menés aux débouchés des chenaux dans l'estuaire : on y construit des épis en charpente, moellons et blocs de béton pour dégager le lit du chenal.

Périodes

Principale : 18e siècle

Principale : 19e siècle

Principale : 20e siècle

Principale : 17e siècle

La commune de Saint-Vivien est parcourue par trois principaux chenaux alimentés par des ruisseaux secondaires et des fossés de drainage. Ils concourent à l'écoulement des eaux dans cette zone de marais particulièrement humide. Ils sont également soumis aux marées de l'estuaire et dotés de vannes pour gérer le niveau des eaux.

On distingue le chenal du Gua au cours sinueux, le chenal Neuf et le chenal de la Fosse, endigués. Ils rejoignent l'estuaire respectivement au niveau de la plage de Saint-Vivien, à la Petite Canau et à la Pointe aux oiseaux.

A la Coulisse, le chenal du Gua et le chenal Neuf se trouvent côte à côte : deux ponts permettent le passage de la route et plusieurs écluses gèrent le niveau des eaux. Une maison d'éclusier est construite à proximité.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Vivien-de-Médoc

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