Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

L'inachèvement de la ligne de chemin de fer Moulis-Lamarque à la fin du 19e siècle compromet le projet d´établir un service régulier pour relier la rive gauche et la rive droite de la Gironde. Dès 1910, Benjamin Renouil, maire de Cussac, émet le vœu de créer une liaison entre la rive droite et la nouvelle station balnéaire de Lacanau-Océan qui, de Blaye, permettrait aux touristes de se rendre dans le Médoc. La compagnie Bordeaux-Océan, qui assure un service régulier entre Bordeaux, Blaye et Pauillac depuis la fin du 19e siècle, a décidé d’interrompre son activité en 1913 pour des raisons économiques.

Le débat sur la nécessité et la rentabilité d´un bac reste ouvert jusqu´en 1913. Le Conseil général donne cette même année un avis favorable sur l´établissement d´un bac reliant Blaye et Lamarque mais le coût, trop élevé, suspend le projet. Dès lors, la presse s´en mêle, une pétition est lancée et une grande manifestation est organisée par les élus du Médoc et du Blayais à Lamarque le 24 aout, jour de la foire annuelle. Malgré la réussite de cet évènement qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes venues des deux rives, le projet du bac reste toujours arrêté : la construction des cales d´accostage, la réalisation des travaux et le financement posent question. Finalement, la compagnie Bordeaux-Océan, avec l’aide financière du Conseil général, accepte de reprendre un service régulier entre Bordeaux, Blaye et Pauillac ; cependant, les difficultés économiques liées à la guerre interrompent définitivement le service en 1915.

Après 1915 et pendant la guerre, un service régulier est remis en place entre Blaye et Pauillac avec une escale à Lamarque et à Saint-Julien-Beychevelle. L´entreprise devient rentable : prés de 3000 voyageurs sont recensés en 1917, près de 5000 en 1920. Le débat est relancé et, en 1925, les élus font appel à la Commission des Travaux Publics afin que le bac desserve en priorité Lamarque et non Pauillac ni Saint-Julien-Beychevelle du fait, entre autre, de sa meilleure position géographique. En 1926, la Commission dans son rapport lance un concours afin de trouver des candidats pour l´établissement du bac qui serait à propulsion mécanique et la construction des cales d´accostage ; Blaye et Pauillac sont privilégiés. La commune de Lamarque prend position contre ce projet qui n’évolue guère; en 1932, la Commission décide la construction de trois cales d´accostage en béton armé à Blaye, Lamarque et Pauillac ainsi que d´un bateau de 240 tonnes.

Le nouveau bac baptisé "Les deux Rives" est mis en service le 18 mars 1934. Plusieurs bateaux se sont succédé : le bac appelé "Côtes de Blaye" a été remplacé en 2014 par le "Sébastien Vauban". D'une longueur de 60 mètres, il a une capacité de 300 passagers et 40 véhicules légers.