Demeures

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente > Confolens

La première mention de la seigneurie de Confolens remonte à la fin du Xe siècle. Il ne reste cependant aucun habitat pour cette période. Il n´est pas possible de préciser la date de construction du donjon tel qu´il nous apparaît aujourd'hui sur son promontoire dominant la Vienne et le Goire : il peut en effet s´agir de l´édifice du XIe siècle comme d´une reconstruction du XIIe siècle.

La ville s´est développée, au Moyen Âge, sur les deux rives de la Vienne, à l´intérieur de ses fortifications érigées du XIIe au XVe siècles, autour des prieurés Saint-Maxime et Saint-Barthélemy, ainsi que, hors les murs, près de l´église Saint-Michel.

A partir des XVe et XVIe siècles, il est possible de mieux cerner l'occupation de la ville (le manoir dit vieux manoir ou manoir des comtes et la maison dite du duc d'Epernon en sont les plus remarquables exemples), mais aussi hors de l'enceinte urbaine, par exemple les manoirs de Chez-Rangeon ou du Mas-Marteau.

De cette période de prospérité apparente datent les plus anciennes maisons à pan de bois de Confolens, les nombreuses fenêtres à traverse et meneau, à mouluration entrecroisée parfois, en pierre calcaire jaune importée de Pressac, ainsi que plusieurs escaliers hors-oeuvre et demi-hors-oeuvre encore visibles aujourd´hui dans des cours, sur les deux rives de la Vienne. Les nombreuses maisons à pan de bois confèrent un caractère pittoresque à la ville. Celles qui nous sont parvenues ont été épargnées par les constructions et les aménagements qui, à partir du XVIIe siècle, ont donné à Confolens sa physionomie urbaine actuelle : établissements religieux charitables, hôtels particuliers, nouvelles voies de communication, alignements et bâtiments publics du XIXe siècle.

La fin du XVIIIe siècle voit la construction de plusieurs ensembles architecturaux importants. Ainsi, Jean Babaud de La Fordie, subdélégué de l´intendant, fait construire son hôtel vers 1770, place de la Fontorse (aujourd´hui au 7). Joachim Dassier des Brosses, en 1775, réceptionne les superbes ferronneries de la grille et de l´escalier de son nouvel hôtel face au palais de l´élection, en bordure de l´ancienne place du Minage. La même année, sur la rive opposée de la Vienne, M. de Saint-Chamond, comte de Confolens, fait aménager son hôtel particulier, actuellement 14 rue Théophile-Gibouin. En 1788, le futur conventionnel régicide Jean-François Simon Chazaud de Baigneix inaugure sa nouvelle résidence place de la Mayade (actuellement 19 place du Docteur-Defaut).

Le XIXe siècle est un temps de modifications d´importance qui donnent à la ville sa physionomie contemporaine. En 1826, comme l´atteste le plan cadastral, la route principale passe encore par l´étroite rue du Soleil et le pont sur le Goire. Malgré la démolition du pont-levis et de la porte du Goire, ce passage demeure trop étroit. Un nouveau pont est donc construit en aval en 1840, et la rue dite du Pont-Larréguy percée à travers un îlot préexistant. Toujours dans le souci de faciliter la circulation, un plan d´alignement est dressé par l´agent-voyer Vincent en octobre 1840. Avant même son approbation définitive en 1873, les boutiques adossées à l´église Saint-Maxime commencent à être démolies de même qu´un petit îlot qui avait été construit sur ce qui devient alors la place du Marché. Les façades des actuels numéros impairs, de 15 à 23, de la rue du Maquis-Foch, anciennement Grand´rue Saint-Maxime, ont été reconstruites après 1873. Les seules contraintes imposées étaient l´alignement des façades sur rue. Les autres élévations des bâtiments préexistants ont souvent été conservées.

En 1887, la gare de Confolens est inaugurée. Un demi-siècle après la construction de maisons nouvelles sur la rive droite, le long des routes de Limoges et de Saint-Germain, l´entrée de ville vers Poitiers ainsi que les alentours de la gare se développent sur la rive gauche à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.

Dans les années 1960 et 1970, la ville profite de la prospérité des Trente glorieuses et plusieurs projets importants sont menés à bien. Les premiers lotissements voient le jour à partir de 1963 et surtout 1970. Deux zones à vocation commerciale et industrielle sont créées en périphérie de la ville, aux entrées nord (route de Poitiers) et sud (route de Limoges), accompagnées d'un développement de constructions pavillonnaires à leurs abords.

Les chronogrammes portés sur les maisons et fermes de Confolens sont rares (voir liste en annexe).

Périodes

Principale : Moyen Age

Principale : Temps modernes

Principale : Epoque contemporaine

Les 567 dossiers de demeures de Confolens sont répartis en :

- 484 maisons ;

- 41 fermes ;

- 22 hôtels particuliers ;

- 8 manoirs ;

- 8 immeubles ;

- 3 lotissements ;

- 1 donjon.

À Confolens, une soixantaine de maisons (soit 1/10e des maisons du centre-ville), conservée dans des états variables, est à pan de bois. Six ont été protégées au titre des monuments historiques. Au fil du temps, nombre d´entre elles a été partagé en plusieurs propriétés. La majorité comprend une façade en pignon avec un rez-de-chaussée en moellons ou en grand appareil, des étages en pan de bois et des murs gouttereaux en moellons. Pour prévenir les incendies, des règlements ont ordonné à plusieurs reprises de les recouvrir d´un enduit. Ces maisons sont souvent séparées de leurs voisines par une venelle qui servait de coupe-feu.

Les grandes demeures les plus anciennes sont construites en grand appareil de granite. Pour les maisons plus modestes, outre la construction à pan de bois, le matériau de construction le plus courant est le moellon de granite, avec des encadrements de fenêtres en granite ou en calcaire de Pressac. La pierre d'Angoulême n'apparaît qu'à la fin du XIXe siècle, dans de très rares maisons en grand appareil (par exemple, maison cadastrée AI 50, 4 rue Antoine-Babaud-Lacroze).

Les toits sont en grande majorité en tuile creuse, l'usage de l'ardoise est rare et tardif (à partir de la seconde moitié du XIXe siècle). la tuile plate n'apparaît que sur les bâtiments publics, sur certains édifices privés (sur 3 des 8 manoirs) ou sur le brisis de toit à longs pans brisés (7 place de la Fontorse par exemple).

Si les maisons à pan de bois comprennent le plus souvent un rez-de-chaussée et un comble à surcroît, rarement un étage, les maisons plus récentes du centre ville sont le plus souvent à R+2 ou R+3. En revanche, les maisons des entrées de ville construites dans la seconde moitié du XIXe siècle ne comptent guère qu'un étage, parfois surmonté d'un omble à surcroît.

Hors de la ville, l'habitat rural ne se distingue pas des autres communes du Confolentais.

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