Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Le bâtiment repose très certainement sur une base médiévale, comme le suggèrent ses murs du rez-de-chaussée d'une épaisseur de près d'un mètre, son implantation au cœur du bourg et sa proximité avec l'une des plus vieilles demeures repérées de Saint-Léon. Selon toute vraisemblance, c'est sur cette base ancienne, à partir des vestiges de maçonneries subsistantes, qu'il fut rebâti après la guerre de Cent Ans, à la toute fin du XVe siècle ou au tout début du XVIe. Son mur gouttereau sud présente en effet au premier étage une grande fenêtre (une croisée) à moulures à listel et bases prismatiques dans l'ébrasement, les moulures se recoupant au droit des traverses et meneaux du croisillon en pierre (disparu) et aux angles supérieurs. L'élévation postérieure (nord) présente quant à elle deux consoles saillantes, qui sont certainement les vestiges d'une logette de latrines en encorbellement (accessibles depuis une pièce à vivre du premier étage), et une petite fenêtre à cadre à chanfrein concave ; à l'intérieur, au premier étage, la pièce principale conserve une grande cheminée en pierre de taille dont le manteau porte un écu (vide).

En 1813, la maison et la cour qui la précède au sud appartiennent à un certain Pierre Labelie, qui demeure à Lizat. La maison est alors flanquée sur l'arrière, en retour d'équerre, par une autre petite maison, qui appartient à un parent du propriétaire, Guillaume Labelie, demeurant à Bléziou. A la fin de ce siècle, peut-être dans les années 1880, tandis que cette dernière est rasée, la maison principale fit l'objet de travaux importants : les murs en moellon sont enduits, en façade principale, par un enduit simulant un faux-appareil de pierre de taille (les joints sont passés au fer), et en élévation postérieure, par un enduit gris plus simple, et la croisée est transformée en porte-fenêtre (l'allège est abattue) pour donner accès à un balcon porté par des poteaux en fonte et bordé par un garde-corps en réseaux ajourés. Le toit, sans doute en lauze, est remplacé par une couverture en tuile mécanique ; une génoise couronne l’élévation arrière, tandis que l'élévation antérieure l'est par une bordure de rive en zinc.

Une dernière campagne de travaux eut lieu au début du XXe siècle, qui vit l'ouverture de nouvelles baies à cadre en ciment et un nouvel enduit (simulant là encore un appareil de pierre) en façade principale.