Prieuré, puis café, aujourd'hui maisons

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Cernay

Le prieuré bénédictin Notre-Dame de Cernay est probablement de fondation royale comme l'indique une source du 18e siècle. Il est mentionné pour la première fois en 1104, lorsque l'évêque de Poitiers, Pierre II, en fait don à l'abbaye de Marmoutier, près de Tours. Les abbés de Marmoutier en conservent la propriété jusqu'à la Révolution. Pendant plusieurs périodes de son histoire, notamment aux 12e, 13e, 17e et 18e siècles, le prieuré fonctionnait selon la règle de la commende : le prieur, nommé par l'abbé de Marmoutier, perçoit les revenus des terres dépendantes du prieuré, mais il n'a aucune autorité sur les clercs qui y vivent. Ces derniers sont dirigés par l'abbé. En 1648, la redevance du prieuré à Marmoutier s’élève à 12 livres et 10 sols.

À la Révolution, le prieuré, comme tous les biens du clergé, est confisqué par l’État pour devenir bien national. Il est ensuite vendu aux enchères en 1791. À cette occasion, les bâtiments qui le composent sont recensés : en plus du logement, il dispose d'écuries, d'un pigeonnier, d'un four à pain, d'un pressoir, d'un cellier, d'une distillerie d'eau de vie (bruslerie) et de latrines. En 1827, le bâtiment appartient à Jean Eustache Pillot, notaire à Cernay. En 1838, la propriété passe à son fils, lui aussi appelé Jean Eustache et notaire. Sa fille, Zélie, épouse Alexandre Aubrun, un autre notaire, et lui transmet la propriété de l'ancien prieuré. En 1906, la propriété est divisée en deux : le n°12 appartient alors à François Louis Pillot, marchand mercier. D'après la mémoire locale et comme l'indique une carte postale, le lieu servait de bal et de café dès le début du 20e siècle. Il sera renommé plus tard "café de la place". Après 1906, le n°10 appartient à un certain Théophile Devergne, puis à François Louis Berger. Le café a définitivement fermé en 2005.

La partie la plus ancienne du prieuré est l'aile nord qui est alignée avec l'église. Cependant les remaniements successifs empêchent de la dater avec certitude. Son élévation sud a été reconstruite au 18e siècle. L'aile ouest a propablement été entièrement construite à cette époque car les murs sont plus fins à cet endroit que sur l'aile nord. Au n°12, le logement adossé au mur sud de la nef de l'église, présent sur le cadastre "napoléonien" de 1826, a visiblement été remanié au début du 20e siècle. Enfin, l'élévation nord de l'aile nord a été transformée dans la seconde moitié du 20e siècle.

Périodes

Principale : 18e siècle

Secondaire : 1er quart 20e siècle (incertitude)

Secondaire : 2e moitié 20e siècle (incertitude)

L'ancien logis du prieuré est situé au sud de la place de l'église. Il comprend plusieurs bâtiments disposés en deux ailes en retour d'équerre construites en calcaire et couvertes de tuiles mécaniques. L'aile ouest présente un étage et un comble à surcroît, tandis que l'aile nord n'a qu'un rez-de-chaussée et un comble à surcroît. L'aile nord est placée dans l'alignement de l'église paroissiale, contre laquelle elle s'appuie par son pignon est. Cette aile est aujourd'hui divisée en deux propriétés correspondant au n° 10 vers l'église et au n° 12 vers l'ouest. La séparation des deux maisons est aussi matérialisée dans la cour à l'arrière par une haie. Au n° 12, un second logement, communiquant avec l'aile nord, est adossé à l'élévation sud de la nef de l'église.

Côté rue, l'aile nord comprend une porte et une fenêtre, pour le n° 12, ainsi que deux portes fenêtres et une lucarne pour le n° 10. Ce dernier est pourvu d'une petite terrasse surélevée. Côté cour, vers le sud, les ouvertures des ailes nord et ouest sont couvertes d'arcs segmentaires. Les fenêtres sont pourvues d'appuis saillants.

À l'intérieur de l'aile nord, au fond d'un placard mural, un hagioscope a été conservé. Cette petite baie carrée, aménagée dans le mur pignon de l'église, devait permettre au prieur d'assister à la messe sans quitter sa résidence. Le logement adossé au mur sud de la nef a aussi conservé un évier en pierre et une cheminée.

L'étage de l'aile ouest est accessible par un escalier droit accolé à la façade orientale. À ce niveau, un oculus porte un graffiti mentionnant le nom d'un ancien résident : " janvier 1924, Gaston Pillot ".

Les dépendances sont situées au sud-ouest de la propriété. Elles comprennent deux ailes formant un plan en V. L'aile ouest rassemble une grange et une étable, le tout couvert d'un grenier.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Matériau du gros oeuvre : ciment

Toits
  1. tuile mécanique, tuile creuse, tuile plate, ardoise, tôle ondulée, tôle nervurée
Plans

plan régulier en U

Étages

sous-sol, 1 étage carré, comble à surcroît

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours

    Structure : en charpente

  2. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier droit

    Structure : en maçonnerie

  3. Emplacement : escalier de distribution extérieur

    Forme : escalier droit

    Structure : en maçonnerie

Décors/Représentation
  1. Representations : chronogramme


Précision sur la représentation :

À l'étage de l'aile ouest, à l'intérieur, dans l'ébrasement de l'oculus : " janvier 1924, Gaston Pillot ".

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Cernay , 10 place de l' Eglise

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: le Bourg

Cadastre: 1826 B 1203, 1206, 2017 AA 93, 94, 189

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