Chapelle des Templiers

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente > Cressac-Saint-Genis

La construction de la chapelle des Templiers de Cressac date de la seconde moitié du 12e siècle. Certains auteurs ont proposé une datation autour de 1150-1160 pour la construction de la chapelle et de 1170-1180 pour la réalisation des peintures murales.

L'identification du temple de Cressac au temple du Dognon mentionné dans les sources, notamment les comptes et les procès des templiers, a été discutée, réfutée notamment par E.G. Léonard (qui situe le Dognon sur la commune de Blanzac), et finalement retenue par A.-M. Legras dans son étude sur les templiers et des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Saintonge et en Aunis (1983), étude utilisée pour la reconstitution de l'historique de la chapelle. Dans les documents des 16e, 17e et 18e siècles, le Dognon est mentionné comme le Dognon de Blanzac, mais il s'agirait bien de la chapelle de Cressac.

La commanderie du Dognon apparaît à plusieurs reprises dans le procès des templiers de 1311 (voir Michelet, 1841). À l'issue du procès, elle passe aux mains des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et on la trouve dans la liste des établissements de cet ordre en 1373. Elle possède alors un moulin à eau, des vignes en propre, touche es redevance sur le vin. Cette enquête signale une baisse des rentes en grain, des cens et rentes en argent, des redevances en chapon et gélines. Dans la liste des commanderies d'Occident dressée vers 1475, les revenus de la commanderie sont mentionnés en baisse. À la fin du 15e siècle, elle apparaît dans les textes comme une dépendance de Beauvais-sur-Matha. Pendant une courte période à la fin du 16e siècle, elle dépend de Villegats avant d'être rattachée avec cette dernière au 17e siècle à Beauvais-sur-Matha. Dans une visite de 1655, le logis du commandeur et ses dépendances sont signalés en ruines. La chapelle est en revanche en bon état lors de visites en 1718, 1729 et 1739. Entre 1736 et 1738, elle bénéficie de libéralités de Philippe Joseph de Lesmerie de Choisy, commandeur de Beauvais-sur-Matha et grand prieur d'Aquitaine. Cependant, un procès-verbal de visite daté de 1776 signale que la messe n'est plus dite depuis dix ans.

Dans l'inventaire dressé pour la vente comme bien national en 1792, le mur nord est en partie écroulé. Le mur nord portant les peintures murales, il y a probablement une confusion avec le mur sud, qui, lui, présente des signes de reprises architecturales. La chapelle est alors convertie en annexe de bâtiment agricole.

Les peintures murales ont été relevées en 1871 par Eugène Sadoux. La chapelle a été acquise au début du 20e siècle par le consistoire à l'initiative du pasteur Duproix, qui fit protéger la chapelle au titre des monuments historiques (en avril 1914) puis entreprit des travaux de restauration. Elle est ouverte au culte protestant (dépendant de l'église protestante de Barbezieux) après la restauration de la voûte (1923-1926).

Les peintures murales ont été déposées en 1948, restaurées et reposées en 1966 le long du mur nord sur un support en contreplaqué qui a joué avec le temps.

Périodes

Principale : 2e moitié 12e siècle

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

La chapelle de Cressac est un édifice de petite dimension, de plan rectangulaire (intérieurement, environ 16,6 m de long sur 8,6 m de large), à nef unique et chevet plat, sans ouverture sur les murs gouttereaux. Elle est aujourd'hui isolée en bordure d'un petit hameau, au sommet d'une colline qui domine la vallée du Né. Elle est surtout connue pour les peintures murales qui recouvrent les murs est, nord et ouest. Le mur sud, refait, a probablement aussi accueilli des fresques.

La façade est sobre. Elle est percée d'un portail et d'une fenêtre, tous deux couvertes en plein cintre, et rythmée par trois bandeaux horizontaux, l'un dans le prolongement des tailloirs des chapiteaux du portail, l'autre correspondant à la base de l'appui de la fenêtre, et le dernier dans le prolongement de l'archivolte de la fenêtre. Les deux premiers viennent buter contre les contreforts plats situés de part et d'autre de la façade, le troisième présente un léger décrochement vers le bas au-dessus de ces mêmes contreforts.

La voussure du portail comporte trois rouleaux (refaits probablement lors de la réhabilitation de la chapelle dans les années 1920). Les rouleaux situés à l'extérieur et au centre retombent sur des colonnettes monolithes à chapiteaux sculptés et bases moulurées, qui reposent sur une première assise de pierre. Les chapiteaux extérieurs ont une astragale assez marquée, trois anneaux sur la corbeille et sont ornés de feuilles plates (feuilles d'eau) dans la partie supérieure. Les chapiteaux centraux portent des crochets.

Le portail est surmonté de deux corbeaux, il était peut-être protégé par un auvent.

Les murs sont épais (environ 1,20m), épaulés par des contreforts peu saillants.

Le mur nord de la chapelle est contrebuté par quatre contreforts, deux près des angles et deux répartis le long de la nef. Celui situé vers l'ouest est plus bas que les autres. Trois corbeaux se trouvent dans la partie orientale de ce mur qui, par ailleurs, est construite en petits moellons assez réguliers, repris avec des joints au fer.

Le chevet est percé d'un triplet dont les baies en plein cintre, toutes trois de mêmes dimensions, sont surmontées, à l'extérieur, d'un cordon sculpté prolongé sur les côtés. Au-dessus se trouve un oculus quadrilobé.

Le mur sud est plus difficile à comprendre. Dans sa partie ouest, il montre de nombreux remaniements. Dans la partie centrale, vers le haut, des pierres de plus gros modules pourraient être des remplois de pierres de chaînage d'angle. Contre le deuxième contrefort se trouve un piédroit avec un autre un peu plus à l'ouest : il pourrait s'agir d'une ancienne porte qui a été murée puis surmontée d'une fenêtre un peu moins large, elle aussi murée, dont on peut voir l'appui et les deux montants. Du côté intérieur, une longue fissure verticale de l'enduit semble correspondre à à cette ouverture murée.

À l'intérieur, aucun pilier ni colonne. À chacun des quatre angles de l'édifice, un étroit pilier reçoit un arc qui soutient la voûte en berceau légèrement brisé. Sur les murs gouttereaux, elle repose sur un cordon chanfreiné.

Le seuil et le pourtour de la chapelle sont dallés alors que le reste de la chapelle est couvert de carreaux de terre cuite.

Les peintures murales sont étudiées par ailleurs (voir le dossier lié Cressac, peintures monumentales). Elles représentent :

- sur le mur est, à gauche du triplet : le pèsement des âmes.

- sur le mur est, à droite du triplet : un évêque bénissant ;

- sur le mur ouest (revers de la façade), à gauche de la fenêtre : saint Georges interposé entre le dragon et la princesse ;

- sur le mur ouest (revers de la façade), dans l'ébrasement droit de la fenêtre : un bateau avec deux hommes à bord ;

- sur le mur ouest (revers de la façade), à droite de la fenêtre : une femme couronnée, sur la gauche, regarde un cavalier qui foule un homme renversé à terre (Constantin piétinant le paganisme ?) ;

- sur le mur nord, sur deux registres superposés : scènes de bataille.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. tuile creuse
Plans

plan allongé

Étages

1 vaisseau

Couvrements
  1. voûte en berceau brisé
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Décors/Technique
  1. peinture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Cressac-Saint-Genis

Milieu d'implantation: en écart

Cadastre: Cressac 1837 A1 5-10, 2014 B 80

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