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Historique
En 1673, le monastère du Moutier-Rozeille fut transféré en l'église Notre-Dame-du-Mont d'Aubusson en raison du mauvais état de ses bâtiments. Lorsque les chanoines regagnèrent finalement le monastère, près d'un siècle plus tard, ils décidèrent d'offrir la cuve baptismale de leur église collégiale à la ville d'Aubusson, pour l'usage de la fontaine de la place de Bat. Cette cession ne se fit pas sans difficulté : en 1766, la cuve avait été transportée par les habitants du Moutier-Rozeille dans leur église paroissiale, afin de leur servir de bénitier. Ils refusèrent de s'en dessaisir en invoquant la possession triennale. Une ordonnance du lieutenant général de la Marche autorisa le chapitre d´Aubusson à se faire délivrer l´objet du litige par la force : l´enlèvement fut opéré le 9 juillet 1770 par Christophe de La Seiglière, syndic de la collégiale de Notre-Dame du Mont, assisté des cavaliers de la maréchaussée et de plusieurs hommes armés de fusils.
En 1772, la fontaine fut établie à l'ouest de la place, à sa rencontre avec la rue Neuve (actuelle Grande Rue). Son installation coïncida avec l'aménagement de la place de Bat (plus tard rebaptisée place Espagne) et avec la couverture du ruisseau de la Ville par une voûte maçonnée - travail qui fut effectué sous l'égide du maire d'Aubusson, Pierre de Laporte (1769-1772).
Selon le cadastre napoléonien (1812), la fontaine était alimentée par un aqueduc souterrain, qui captait les eaux du ruisseau de la Ville tout au long de la rue Neuve, avant de traverser de part en part la place Espagne, de se prolonger dans la rue Saint-Nicolas (actuelle rue Jules Sandeau) puis de se raccorder au ruisseau du Fot.
En 1838, la fontaine, qui constituait l'unique point d'approvisionnement en eau des habitants du quartier, tombait déjà en ruine et son pilastre central menaçait de s'écrouler. L'architecte Charrière fut chargé de sa réfection : il répara le pilastre, combla ses joints et procéda au remplacement du canal qui recevait les eaux du bassin et les évacuait.
Ces travaux ne permirent pas de remédier à la vétusté de la fontaine : dès 1865, l'administration municipale décida de faire rechercher d'autres sources d'approvisionnement en eau dans le quartier Saint-Nicolas, car la fontaine de la place Espagne présentait un débit trop insuffisant et irrégulier.
La fontaine fut à nouveau réparée en 1856, comme l'ensemble des fontaines de la commune, par l'entrepreneur Pierre Lacombe.
Les cartes postales du 1er quart du 20e siècle montrent que la fontaine se trouvait, à l'origine, davantage au centre de la place qu'elle ne l'est aujourd'hui. Elle a été déplacée à proximité de la maison Prugniet au moment de la réfection du carrefour, dans les années 1960.
Selon Cyprien Pérathon, la cuve hémisphérique, provenant du monastère du Moutier-Rozeille, pourrait dater du 13e siècle. Les autres éléments (la base, le pilier quadrangulaire, la pyramide tronquée et le système d'évacuation des eaux par quatre orifices décorés de têtes de lions) auraient été créés en 1770 pour compléter la cuve baptismale, au moment de sa reconversion en fontaine.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 3e quart 18e siècle Secondaire : 2e quart 19e siècle Secondaire : 3e quart 19e siècle |
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Dates |
1770, daté par source 1838, daté par source 1856, daté par source |
Auteurs |
Auteur :
Charrière Jacques, architecte (attribution par source) Auteur : Lacombe Pierre, entrepreneur (attribution par source) |
Description
La fontaine, gardée par un cercle de six hautes bornes de granite, est entièrement édifiée en granite. Elle se compose d'un pilier quadrangulaire surmonté d´une pyramide tronquée, qui s´élève au centre d´une vasque hémisphérique, dans laquelle l'eau se déverse par quatre bouches décorées de mufles de lions. La vasque porte les vestiges d'une sculpture malheureusement tronquée et mutilée. Sa base est ornée d'une série de rinceaux en haut-relief, qui s'amincissent dans leur partie inférieure. Au-dessus court, entre deux tores, du côté le mieux préservé (tourné vers la rue Jules Sandeau), une riche guirlande de fleurs et de fruits finement travaillée.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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État de conservation |
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Décors/Technique |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA23000466 |
Dossier réalisé par |
Philippe Emmanuelle
Chercheur Inventaire, SRI Limousin de 2009-2012 |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Aubusson |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2008 |
Copyrights |
(c) Région Limousin, service de l'Inventaire et du Patrimoine culturel, (c) Ville d'Aubusson |
Citer ce contenu |
Fontaine, Dossier réalisé par Philippe Emmanuelle, (c) Région Limousin, service de l'Inventaire et du Patrimoine culturel, (c) Ville d'Aubusson, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/893d0c98-fcfd-4435-a2ba-0c728b988f7f |
Titre courant |
Fontaine |
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Dénomination |
fontaine |
Statut |
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Protection |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Creuse , Aubusson , place du Général-Espagne
Milieu d'implantation: en ville
Cadastre: 1812 C 664, 2007 AO non cadastré ; domaine public