Bains Juin

France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Niort

Les anciens bains Juin se trouvent sur un emplacement probablement occupé par des constructions dès le Moyen Age. La tour ronde qui prolonge le bâtiment au sud pourrait remonter au 16e siècle. Un bâtiment figure déjà à cet emplacement sur le plan de Niort par Claude Masse en 1720. L'îlot sur lequel il s'élève n'en forme alors qu'un avec celui où se trouve le Petit Moulin, au sud. Sur le plan de la Sèvre dans la traversée de Niort en 1747, puis sur le plan cadastral de 1809 et sur celui de 1846, le bâtiment et le Petit Moulin sont désormais séparés, comme aujourd'hui, par un bras de rivière, juste barré par une chaussée.

Le plan de 1747 indique que l'emplacement est occupé par des maisons appartenant au sieur Piet. Dès le début du 19e siècle au moins, un bâtiment abritant des bains publics s'y trouve. Il est mentionné sur le plan dit d'alignement de Niort en 1821. En 1846, selon le cadastre, ces bains publics appartiennent à Frédéric Rallet (1802-1877), marié à Louisa Juin. Les Bains Juin (du nom, probablement, de l'épouse de Frédéric Rallet) changent de mains au milieu du 19e siècle : en 1860, ils appartiennent à Emile Lochon, ancien limonadier et directeur de bains, et à son épouse, Ursule Lepois, qui les revendent le 24 novembre de cette même année à Louise Debureau, veuve d'Adolphe Debureau, notaire aux Herbiers (Vendée), et... à Frédéric Rallet et Louisa Juin. En 1863, selon le cadastre, les bains font l'objet d'une transformation qui leur donne probablement leur architecture actuelle.

Le 26 juin 1889, la veuve Debureau, désormais seule propriétaire des bains (sans doute depuis le décès de Frédéric Rallet en 1877), les cède pour 40.000 francs à François Gatineau et à Maria Graffy son épouse, ancienne employée de l'établissement. La vente comprend aussi le mobilier de l'établissement (chaises, tables, peignoirs, serviettes, baignoires...). Les époux Gatineau sont autorisés à conserver le nom de Bains Juin. Le bâtiment comprend une cave voûtée, prolongée par trois pièces servant de bûcher ; une galerie donnant sur la rivière, un rez-de-chaussée comprenant deux corridors, dont l'un forme l'entrée des bains des hommes et l'autre celle des bains des femmes ; un salon d'attente, des chambres de bains, différents appartements et des greniers.

En 1915, la fille des époux Gatineau, Louise et son mari, Lucien Thibaudeau reprennent les Bains Juin. Après le décès de son mari, en 1939, Mme Thibaudeau continue à tenir l'établissement avec son fils et aussi avec sa mère, Maria Graffy, décédée en 1942 à 98 ans. Les Bains Juin cessent leur activité dans les années 1950 et sont transformés en habitation.

Périodes

Principale : 16e siècle (incertitude)

Principale : 3e quart 19e siècle

Les anciens Bains Juins sont situées sur un îlot sur le côté amont des Vieux Ponts, dans leur partie ouest. Lle bâtiment se distingue par sa façade à pignon découvert, édifiée en brique et en pierre, et qui ouvre sur le pont. Couronnée par un imposant fronton en accolade, cette façade, ordonnancée, présente cinq travées d'ouvertures avec un décor différencié entre le rez-de-chaussée et l'étage : linteaux en arcs segmentaires et à clé saillant au rez-de-chaussée, avec deux larges portes latérales (anciens accès aux hommes à gauche, aux femmes à droite) ; larmiers en accolade, de style néo-gothique, au-dessus des baies de l'étage, retombant sur des têtes d'animaux sculptées (lions...).

Le mur latéral est du bâtiment, probablement construit en même temps que la façade (années 1860 ?), est entièrement construit en pierre de taille, avec une répartition symétrique des ouvertures en neuf travées et un décor (corniche à modillons, encadrements et appuis saillants et moulurés, bandeaux) d'un grand classicisme. Cette élévation repose sur trois arches probablement plus anciennes.

L'élévation ouest du bâtiment semble également plus ancienne. Du moins est-elle moins soignée que l'élévation est, tout en étant elle aussi construite, au moins en partie, en pierre de taille. C'est aussi le cas pour la partie haute de la tour ronde qui forme comme un éperon au sud. Coiffée d'un toit conique couvert en ardoise, cette tour est flanquée de latrines sur son côté ouest.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : brique

    Mise en oeuvre : brique et pierre

Toits
  1. tuile creuse, ardoise
Étages

étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

État de conservation
  1. menacé

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Niort , 28 rue Pierre-Antoine Baugier

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1809 A 61, 1846 C 609, 2016 BN 753

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