Station de pompage du Pissot

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L'approvisionnement en eau de la ville de Niort devient un sujet majeur à la suite d'un incendie qui ravage la cité en janvier 1754. Pour la première fois, on envisage d'alimenter la ville à partir de la source du Vivier, située en amont, en faisant monter l'eau par un système de pompage. En 1778, un projet plus solide que les autres est présenté par l'ingénieur en chef des Ponts et chaussées, M. Mathieu. Il prévoit l'acquisition de la source (avec son moulin à eau, à blé et à peaux) par la Ville, ce qui n'est fait qu'en 1792. Le principe de l'approvisionnement en eau depuis le Vivier est confirmé en 1802, mais les événements de l'Empire retardent de nouveau l'affaire.

En 1819, le conseil municipal adopte le projet présenté par Mathieu Thenadey, architecte du Département des Deux-Sèvres et de la Ville de Niort, et par l'ingénieur mécanicien Louis M. Martin, de Paris. Ce projet prévoit une roue à aube en fer forgé, deux machines hydrauliques, pouvant élever 400 mètres cubes d'eau par jour, une conduite en fonte pour acheminer l'eau du Vivier à la roue située au Pissot, et une colonne ascendante. Le moulin du Pissot est acquis par la Ville auprès des héritiers Vallet en février 1821, et la première pierre de l'édifice destinée à abriter la roue est posée le 29 septembre suivant. Le système entre en fonction un an plus tard, jour pour jour. Un réservoir à ciel ouvert est creusé (rue du Vivier) en 1830-1831, puis recouvert d'une voûte en 1841 et agrandi en 1878.

Dès 1857, une nouvelle usine, à proximité de la première, est mise en service par l'ingénieur J. Cordier, sur les directives du maire, Paul-François Proust, ancien polytechnicien. Un aqueduc de 568 m de long est construit et deux machines verticales à vapeur de 20 ch., capables d'élever 3000 m3 par jour, sont installées. En 1876, la roue hydraulique de la première usine est remplacée par deux turbines mettant en action un système de quatre pompes élévatrices, encore en place de nos jours. L'ensemble a été conçu par G. Durand, ingénieur des Arts et manufactures et architecte de la Ville de Niort, et installé par l'entreprise Féray et Cie, de Corbeil-Essonnes (Essone). Durand a également dessiné les plans du logement du mécanicien, construit à la même époque.

La même société Féray et Cie fournit en 1882-1883 une nouvelle machine à vapeur de 30 chevaux, équipée d'une cheminée, est établie sur le bâtiment de 1822. En 1893, une nouvelle machine à vapeur de 50 chevaux, ayant sa pompe en prolongement, est installée cette fois dans le bâtiment de 1857 qui est prolongé vers le sud pour le stockage du charbon. Cette machine a aujourd'hui disparu et sa haute cheminée a été arasée en 1974. En revanche, dans cette seconde usine sont conservées trois pompes électriques. L'usine a été agrandie vers 1900 avec la construction d'un logement de directeur, dans le prolongement du bâtiment de 1822. Le dispositif d'alimentation en eau quant à lui a été complété par la construction d'un premier château d'eau en béton armé, en 1927, puis d'un second, en 1964.

Périodes

Principale : 1er quart 19e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1822, daté par source, daté par travaux historiques

1857, daté par source

Auteurs Auteur : Thénadey Mathieu

Architecte de la ville de Niort de 1808 à 1831 et du Département des Deux-Sèvres de 1817 à 1824, auteur de nombreuses oeuvres à Niort et dans les Deux-Sèvres (cf Daniel Courant (dir.), Histoire de Niort, 2014, p. 367-368).

, architecte (attribution par source)

Le bâtiment de 1822 est en pierre de taille pour son élévation antérieure et en moellon enduit pour ses autres élévations. Celui de 1857, ainsi que l'agrandissement de la fin du 19e siècle, est entièrement en pierre de taille traitée en bossages formant tables. Les ouvertures sont à arc en plein-cintre. Tous les toits sont en ardoise ; seul celui du logement du directeur est à croupes.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Étages

1 étage carré, étage de comble, comble à surcroît

Couvrements
  1. charpente en bois apparente
Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Partie de toit : pignon couvert

Énergies
  1. Nature : énergie hydraulique

    Origine : produite sur place

    Machine : turbine hydraulique

État de conservation
  1. établissement industriel désaffecté

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Niort , chemin du Pissot

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1846 B 370, 371, 2000 CD 13, 14, 171

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