Passage (bac) de Barbousseau

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Saint-Pierre-de-Maillé

Le bac de Maillé figure dans la liste des bacs du département de la Vienne du 17 thermidor an XII (5 août 1805).

Par arrêté du 25 mars 1809, le maire accepte l'abandon du passage. En 1810, puis par arrêté du 31 mai 1821, la propriété du port, des bateaux et de la maison est transférée à François Rainsant.

Le rapport de Gravet en 1816 site un bac à Naillé, un à Maillé dit le port royal et un à Barbousseau. Dans d'autres documents, il y a le passage de Barbousseau et le passage des meuniers, distants de 200m dans le bourg.

En 1816, le service se fait par deux bateaux :

- un bac de 9,26 m de long sur 3,55 m de large et 0,75 m de hauteur au milieu ; ce bac est en très mauvais état

- un passe-cheval de 8,10 m de long sur 3,16 m de large et 0,67 m de hauteur au milieu, en cours de construction et qui sera " mis à l'eau très prochainement " ; il est manœuvré grâce à une corde qui traverse la rivière et deux cordelettes.

Il serait nécessaire de disposer d'un petit bateau de type batelet pour pouvoir secourir les personnes en cas d'accident, ainsi que de pontons pour l'embarquement des passagers et du bétail.

En 1822, René Berry, huissier royal, estime le prix du passage, du matériel et de la maison du passeur et les terres attenantes en vue du rachat par la commune.

François Rainsant est fermier du bac jusqu'en 1824. La commune avait voulu faire supprimer ce passage par arrêté du préfet du 4 juillet 1809, confirmé par le ministre le 19 septembre 1809. Rainsant a fait valoir qu'il était propriétaire de ce passage à titre privé. L’État a alors fait savoir qu'il pouvait être propriétaire du bateau, mais pas du droit de passage au titre duquel il devait verser une redevance. L'arrêté du préfet du 27 mars 1823 a autorisé la régie à prendre possession de ce passage.

Il est affermé à la commune, seule candidate aux enchères (le 28 juin 1824), du 1er juillet 1824 au 31 décembre 1831.

Suite à la noyade du passager d'un petit bateau, le maire souligne dans plusieurs lettres au préfet en 1830-1832 la dangerosité du passage emprunté par des enfants de 10 ans allant soit à l'école, soit au catéchisme, la profondeur pouvant atteindre plus de 2m80. Le maire demande le transfert du port au passage des meuniers tout en en restant propriétaire. L'enquête publique menée le 8 décembre à Maillé recueille 111 avis, ce qui est considérable pour ce genre de procédures. Ces avis sont très partagés, les uns et les autres soulignant les dangers des deux passages, 59 pour le maintien et 52 (dont 22 des 41 propriétaires ayant participé à l'enquête) pour le transfert. Il y a cependant un peu plus d'avis favorables au maintien à Barbousseau, mais le maire dans son long commentaire met en avant le très mauvais temps le jour de l'enquête, ce qui a empêché des habitants favorables au transfert de venir témoigner... Le préfet décide de maintenir le passage à Barbousseau et organise une mise une adjudication. Le maire conteste l'adjudication du port de Barbousseau au 7 avril 1832 à François Rainsart, ce dernier étant le seul à pouvoir postuler tant que le port reste à son emplacement, loin de toute autre habitation. Le 8 avril, le préfet abandonne le passage à la commune de Maillé, à charge pour elle de l'entretenir, et en maîtrisant les tarifs pour les indigents et les fonctionnaires. Après un bras de fer entre la commune, l’État et François Rainsart, une nouvelle adjudication a lieu le 16 juin 1832 à la sous-préfecture de Montmorillon. Marcilly Fournet est désigné fermier du bac au nom de la commune pour 8 ans et 6 mois à compter du 1er juillet 1832, contre une redevance annuelle de 15 francs ; le matériel appartient à la commune.

En 1840, trois embarcations desservent le passage d'eau [voir détails en annexe] :

- un bac de 11,95 m de long sur 3,35 m de large, capable de transporter deux voitures attelées de quatre chevaux ou six bœufs ; ou dix bœufs seuls ou quinze mulets ou 120 personnes ;

- un batard de 8,40 m de long sur 2,35 m de large, capable de transporter 3 bœufs ou 6 mulets ou 40 personnes ;

- un bateau ou batelet de 5,70 m de long sur 1,45 m de large, capable de transporter 15 personnes.

La commune est fermière du bac du 1er janvier 1850 au 31 décembre 1858, qui confie la gestion à un passeur sous-fermier (Jean Taillebourg en 1858). Le bac fait l'objet de visites de l'administration en 1850 et 1856.

Les années suivantes, les procès-verbaux de visite annuelle permettent de voir l'état des bateaux et du passage d'eau (goudronnage, affichage des tarifs, marquage de la ligne de flottaison, remplacement de courbes au bac, etc.).

En 1858, le procès-verbal de visite annuelle signale que le bac est bien entretenu (voir annexe). Au moment de cette visite, le matériel qui appartient à la commune se composait d'un grand bateau passe-voiture ; d'un bateau passe-cheval ; de deux pontons d'abordage ; de deux câbles et leurs poulies avec treuil et chevalets et de deux perches ferrées. La charge du bac est limitée à 45 personnes (y compris les bateliers) ou 8 chevaux, mulets, bœufs, vaches etc., celle du plus petit bateau à 12 personnes y compris le passeur. Le grand bateau passe-voiture doit être manœuvré par deux mariniers.

Lors de la ré-adjudication en 1858, le prix du grand bateau est estimé à 1000 francs et celui du petit bateau à 135 francs, le total avec le petit matériel à 1370 francs, appartenant au fermier (ici la commune). La commune, représentée par son maire, Aimé de Vizier, est à nouveau adjudicatrice à partir du 1er janvier 1859, pour 9 ans (d'abord pour 1 an), moyennant un fermage de 23 francs. La commune souhaite acheter à l’État le bateau et la maison du passeur.

Après des débats avec son administration, le préfet autorise la commune, par arrêté du 7 juin 1859, à mettre aux enchères le bac et la maison du passeur. Les produits de la vente alimenteront le budget de construction du pont, la commune devant également faire face aux frais de la reconstruction de son église.

Le 2 janvier 1861, suite à la mise en service du pont, le passage d'eau est supprimé ; après discussion, le matériel du bac de Barbusseau et de ses pontons est cédé à la commune de Nalliers pour son bac (et non au passage d'eau de Busserais à La Bussière comme initialement prévu) pour la somme de somme de 320 franc.

Périodes

Principale : 19e siècle (incertitude)

Auteurs Auteur : maître d'oeuvre inconnu,

Le passage d'eau est aménagé à 600 m en amont du gué et des moulins de Maillé. En 1825, l'ingénieur des ponts et chaussées signale : " Il existe à la vérité un bac à 600 mètres en amont du dit gué, mais comme il est en dehors de la direction du chemin [du Berry à Poitiers], il l'allonge de près de 1200 m et est en outre fort incommode ".

La maison du passeur a été restaurée au début des années 2010.

En 1840, le matériel comprend 1 bac, 1 batard et 1 batelet.

Le matériel a été renouvelé plusieurs fois (voir partie historique).

A la fermeture du passage d'eau, le grand bac mesure " 10m28 de longueur sur 3m45 de largeur et 0m79 de hauteur au milieu également ".

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Saint-Pierre-de-Maillé

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: le Barbousseau

Cadastre: 1826 L1, B, M1 (L1 3, B 171, M1 1120 et domaine public), 1961 L 21, 2018 AE 237 (AE 237 maison du passeur ; bac = domaine public et parcelles riveraines)

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