Moulin à blé, puis minoterie, dit moulin de l'Épine

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Antigny

Des moulins banaux dépendant de l'abbaye de Saint-Savin existaient à l'emplacement de ce moulin (cité en 1486, sous le nom de Spina). L'Espine est cité dans le terrier de Rouflac en 1542. Un château avec fief et droit de haute justice relevant de la baronnie d'Angles-sur-l'Anglin existait dans le hameau.

En 1749, le barrage du moulin est réparé et l'année suivante, Silvin [sic] Doreau, meunier, présente une quittance de 98 livres et 10 deniers pour la construction d'un bateau neuf de 18 pieds de longueur (28 octobre 1750).

De gros travaux sont réalisés au moulin en 1754, pour un total de 1500 livres payées à Charles Bernard, adjudicataire, et à Jean Barriat sa caution. L'écluse du moulin d'Antigny est endommagée par les glaces et les grandes eaux, ce qui entraîne une réparation importante (400 livres tournois) la même année.

Le 12 octobre 1761, Jean-Baptiste Parent, ingénieur de la province de Poitou, demeurant à Poitiers paroisse Saint-Didier, en face des filles de Notre-Dame, est nommé expert laïc pour évaluer les travaux réalisés récemment et ceux à faire urgemment sur les biens de l'abbaye de Saint-Savin. Il dresse l'état des lieux, enregistré à la généralité de Bourges, le 5 novembre 1761. Il n'a pas pu visiter le moulin d'Antigny en raison d'une crue de la Gartempe, et la maison du meunier a été emportée (voir annexe). Il décrit et chiffre les travaux de reconstruction de la maison du meunier à 1353 livres et 6 sols. Jean-Baptiste Parent retourne examiner le moulin le 6 juin 1762. Une partie du barrage est totalement ruinée, soutenu par un batardeau fait de bois de fagots d'une longueur de 20 toises 3 pieds et de 5 toises de largeur. La reconstruction de la levée en moellons est à elle seule estimée à 793 livres et 10 sols. Une partie des bois nécessaires à la réparation de la roue sera pris parmi les vieux bois de la maison du meunier. Il faut également un arbre de 6 pieds 14 pouces, refaire à neuf les quatre bras de la roue. Il faut reconstruire les murs, les planches autour des meules. Les religieux bénédictins ont commencé les réparations, l'ingénieur vérifie article par article ce qui figurait dans l'adjudication. Il estime les travaux réalisés à 1352 livres, 13 sols et 8 derniers. Les religieux fournissent les quittances certifiées par notaire de différentes factures (voir annexe) pour un total de 777 livres 11 sols et 9 deniers, comprenant également la construction d'un bateau en 1760.

Le meunier assurait également le passage de la Gartempe pour les habitants d'Antigny [voir annexe]. Devenus Biens nationaux, ces moulins sont vendus en 1791 au sieur Volard, qui n'entretient pas le bateau devenu dangereux en 1811.

L'enquête générale sur les moulins à blé menée dans toute la France en 1809 mentionne deux moulins à Antigny, pour cinq roues au total. Ils produisent une mouture à la grosse, peuvent produire 800 kg de farine par jour ; les meules sont tirées de Monthoiron et de Thiollet.

En juin 1868, Laurent Bourgueil, fermier du moulin de l’Épine, a demandé l'autorisation d'exhausser temporairement le barrage au moyen de fascines puis renonce à ce projet quelques mois plus tard.

En 1874, le moulin appartient à M. Legendre, qui en est toujours propriétaire en 1880, avec pour exploitant Jean Gervais.

En 1875, le règlement d'eau signale une chute d'eau de 0,40 m et une chute d'eau de 1m30. La force motrice est estimé à 8 à 12 chevaux. Deux roues de 4 m de diamètre, l'une de 1 m de large, l'autre de 30 cm, actionnent une paire de meules avec un mécanisme d'ancien système et deux paires de meules suivant le nouveau système.

En 1892, un riverain, M. Châtelard, se plaint du réhaussement du barrage au moyen de fascines par son propriétaire, M. Roger de Moussac, toujours mentionné comme propriétaire en 1897 [voir annexe 2].

Ce moulin à blé est reconstruit et transformé en minoterie en 1921 pour Eugène Favard, qui écrase 50 quintaux par jour en 1939. L'usine est rachetée en 1973 par les frères Joyaux, propriétaires du moulin de Vrassac à Béthines, qui déplacent à Antigny leur activité, agrandissent l'atelier de fabrication et modernisent les installations. L'entreprise a actuellement une capacité d'écrasement de 240 quintaux par jour, et en 1994, 50 000 quintaux de blé sont traités. La farine panifiable fabriquée est analysée et ensachée dans une unité construite à cet effet à proximité du moulin de Vrassac à Béthines, elle est ensuite vendue à des boulangers artisanaux ou à des grossistes. En 1939, le matériel consiste en 1 nettoyage combiné de marque rose frères, 2 broyeurs et 1 convertisseur bourgeois (Argenton, Indre). Les broyeurs, convertisseurs et trieurs Lafon (Tours), qui sont actuellement en fonctionnement, ont été achetés depuis 1972. Une turbine de 25 CV installée par M. Favard et une turbine Gobeau de 100 CV installée en 1980 produisent l'électricité nécessaire au fonctionnement de l'usine. La roue hydraulique qui sert jusqu'en 1978 est toujours en place. La chute est de 1, 80 m. 7 personnes travaillent actuellement dans cette entreprise.

Périodes

Principale : Temps modernes

Principale : 19e siècle

Principale : 1er quart 20e siècle

Dates

1921, daté par travaux historiques, daté par source

L'atelier de fabrication est en moellon, à 1 étage de soubassement, 1 étage carré et comble à surcroît, couvert d'un toit à longs pans à croupe en ardoise, prolongé par un corps de bâtiment en brique creuse. L'entrepôt est en rez-de-chaussée et comble à surcroît couvert d'un toit à longs pans en tuile creuse. Le bâtiment d'eau est en métal couvert d'un toit en appentis en métal.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : brique creuse

  2. Matériau du gros oeuvre : métal

  3. Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. ardoise, tuile creuse, métal en couverture
Étages

1 étage carré, comble à surcroît

Couvrements
  1. charpente en bois apparente
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Forme de la couverture : appentis

  3. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

Énergies
  1. Nature : énergie hydraulique

    Origine : produite sur place

    Machine : roue hydraulique verticale

  2. Nature : énergie hydraulique

    Origine : produite sur place

    Machine : turbine hydraulique

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Antigny

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Moulin-de-l'Épine

Cadastre: 1826 D2 632, 1958 D2 61

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