Moulin disparu de La Bermondie

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Thonac

La plus ancienne mention du moulin remonte à l'année 1304, date à laquelle il appartient à Jean Bermond : "molendino Johannis Bermon" ; et qu'il est attesté près de la "via publica itur de dicto molendino versus Montinhiaci", configuration qui est bien celle qu'on lui connait à l'époque moderne. Il est alors certainement déjà une dépendance de la seigneurie de La Bermondie, qui appartient à la famille Bermond.

Au sortir de la guerre de Cent Ans, lorsque ce fief est partagé, le moulin fait partie des biens appartenant à Jean de Casnac (ou Cazenac, Cazerac, Cazenare), du lieu de Beynac, qui se dit "dominus de l'hospicium de la Bermondia" en 1459. En 1618 (21 mars) et en 1619 (31 mars), Ramond La Salvetat et Bertrande Roche (ou La Roche), conjoints, se disent "moyniers [meuniers] du seigneur de La Bermondie" ou "moynière [meunière] du moulin de La Bermondie". Bien plus tard, en 1655, le moulin est mentionné sous l’appellation de "Chinchaubrun" ; il l'est encore sous ce nom en 1768, figurant sur la planche n° 23 de la carte de Belleyme levée à cette date.

En 1790, le moulin est acheté par Élie Lacoste, docteur en médecine, qui réside à Montignac. Ce médecin, qui s'illustre pendant la période révolutionnaire comme administrateur de la Dordogne (1789), député de l'Assemblée législative (1791) et du département de la Dordogne à la Convention nationale (1793), possède, outre le moulin, désormais appelé de Saint-Chabran ou "Chimchambran", mais aussi encore de "Cazenat", les domaines de La Rebeyrolie et de La Vergne à Thonac, ainsi que le domaine de Roubinie à Saint-Amand-de-Coly. Après son amnistie en 1795, Lacoste revient à Montignac exercer sa profession jusqu'à sa mort en 1806. L'équipement du moulin se composait alors de deux meules frumentales et d'un pressoir à huile. En 1801, Élie Lacoste le restaure par des travaux se montant à 400 francs.

Le plan cadastral ancien de 1813 représente le moulin plus précisément, en plan-masse : le bâtiment principal, de plan rectangulaire orienté nord-sud, est disposé parallèlement à la retenue et au bief, la chute d'eau étant ainsi placée perpendiculairement au bâtiment. A cette date, il est accompagné d'une maison et d'une grange, située au nord d'une cour ; il appartient alors à la veuve d'Élie Lacoste.

L'ancien moulin, de même que la retenue, le bief et la chute d'eau, ont totalement disparu à une date inconnue.

Périodes

Principale : Moyen Age

Principale : Temps modernes

Auteurs Personnalite : Lacoste Elie

Médecin, comme son père et son arrière-grand-père, à Montignac, favorable aux idées révolutionnaires, meurtrier d'un gentilhomme périgourdin dans un duel, Élie Lacoste devient administrateur de la Dordogne en 1789. Élu député à l'Assemblée législative (1791), réélu à la Convention nationale par le département de la Dordogne (1793), il vote pour la mort du roi lors du procès de Louis XVI et remplit des missions dans le Lot et la Dordogne pour la levée de 300 000 hommes, puis dans le Nord et le Pas-de-Calais, à l'Armée du Nord. Élu au Comité de sûreté générale en 1793, il était chargé de l'énorme et fastidieuse besogne policière, mais a refusé de se charger de l'approvisionnement de Paris, se déclarant incompétent.

Le 13 brumaire an II (3 novembre 1793), il est envoyé par décret en mission aux armées du Rhin et de la Moselle avec Ehrmann, Marc Antoine Baudot et Lémane1, participe à la bataille de Kaiserslautern2 et s'oppose à Saint-Just et à Le Bas et d'autres commissaires de la Convention arrivés après lui, après qu'il a nommé Lazare Hoche général en chef de ces deux armées réunies, alors que ses collègues préféraient Jean-Charles Pichegru. Il est à Paris avec Marc Antoine Baudot le 25 nivôse an II (14 janvier 1794), il retourne aux armées peu après. Le 8 pluviôse (27 janvier), les deux hommes prennent à Strasbourg un arrêté réclamant à la population 30 000 souliers et 3 000 manteaux, dans un souci permanent d'approvisionner les troupes.

Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), il attaque Maximilien de Robespierre, demande l'arrestation de Georges Couthon et de Louis Antoine Léon de Saint-Just, sans pour autant accuser les membres de la Commune de Paris. Ayant pris la défense des anciens membres des comités, il est décrété d'arrestation le 1er prairial an III (20 mai 1795) et amnistié ensuite. Sa carrière politique est terminée et il revient à l'exercice de la médecine à Montignac.

, propriétaire (attribution par source)

Le moulin a complètement disparu, y compris la retenue et le bief (dont seul le tracé subsiste dans le parcellaire cadastral actuel). En revanche, la maison et les dépendances agricoles sont encore en place.

Toits
État de conservation
  1. détruit

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Thonac

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Saint-Chabran

Cadastre: 1813 C 392 (Le moulin est accompagné d'une maison, d'une cour et d'une grange situées sur la parcelle 87), 2019 0C 656 (Les seuls bâtiments subsistants, la maison, la cour et la grange, sont les parcelles 653, 654 et 655)

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