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Maisons et fermes : l'habitat à Coulon
France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Coulon
Historique
Parmi les 256 maisons et fermes relevées, une part importante (44, soit 17 %) présente au moins un élément antérieur à la Révolution. Il peut s'agir d'une simple baie à encadrement chanfreiné, d'un linteau chanfreiné ou en accolade remployé, ou bien de la construction dans sa totalité, malgré des remaniements ultérieurs. 8 bâtiments portent des éléments du 15e ou 16e siècle : linteaux en accolade aux 13 et 14 rue du Port aux Moules ou à Villefollet, escalier en vis à la Planche, plan rectangulaire autour d'une cour à Ambreuil... Le 18e siècle est particulièrement bien représenté, avec 25 bâtiments (2 place de la Coutume, 90 quai Louis Tardy, 4 rue du Couhé, la Grange, Villefollet, etc.). Parmi les 6 dates portées relevées à Coulon, la plupart remontent à l'Ancien Régime. Les plus anciennes, 1599 et 1602, se trouvent à Thorigné ; une pierre datée de 1680 a été remployée à Baudichet. Au 19 rue du Four, se trouve une maison datée de 1769. Représentative des petites habitations antérieures au milieu 19e siècle, elle abritait un atelier d'artisan. Ce type de construction, aux dimensions limitées, a perduré pendant la première moitié du 19e siècle (8 bâtiments relevés). On en voit plusieurs exemples rue Verineau ou au 12 ruelle du Colombier.
L'essor économique des marais mouillés et en particulier de Coulon avec son port, dans la seconde moitié du 19e siècle, s'est traduit par une effervescence de constructions nouvelles. Commencé dès le milieu du siècle (26 nouvelles constructions relevées), ce phénomène s'est amplifié pendant les années 1850-1870 (80 habitations) et s'est maintenu jusqu'à la fin du siècle, malgré le déclin démographique alors observé. On relève ainsi 212 nouvelles constructions entre 1850 et 1900, soit 82 % du total des bâtiments relevés. Le phénomène s'essouffle ensuite : 18 nouvelles constructions sont rattachées au début du 20e siècle, une seule (106 quai Louis Tardy) pour les années 1930-1940. A partir des années 1960-1970, le nouvel essor urbain, notamment autour du bourg, se traduit par la multiplication d'un habitat pavillonnaire.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : Temps modernes, 2e moitié 19e siècle |
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Description
Une forte concentration de l'habitat
Comme dans toutes les communes riveraines de la Sèvre Niortaise, l'habitat est essentiellement regroupé sur les terres hautes, à l'abri des inondations. Parmi les 256 habitations relevées au cours de l'étude (qui s'est concentrée sur une zone d'un kilomètre à partir de la Sèvre, dont le bourg, et a pris en compte les éléments les plus significatifs situés ailleurs, notamment dans la plaine), les deux tiers (171) se concentrent dans le bourg et un quart (67) dans les principaux hameaux que sont Glandes, le Grand Coin ou encore Balanger.
11 % seulement des habitations se trouvent dans les marais mouillés : il s'agit alors de fermes alignées le long du chemin de halage dont elles profitent de la surélévation. La plupart sont regroupées sur les bords de Sèvre, formant de véritable hameaux parallèles au fleuve, comme aux Petits Avis ou à Balanger. La plaine qui couvre une grande partie nord du territoire communale, est quant à elle parsemée de maisons et fermes isolées, dont 17 (16 fermes) ont relevées à titre d'exemples significatifs.
La forte concentration de l'habitat a un impact sur la manière dont les bâtiments sont répartis sur la parcelle. C'est le cas notamment dans le bourg, regroupé sur un îlot en bord de Sèvre et immédiatement environné de marais, à l'est et à l'ouest. Ainsi, 93 % des maisons (soit 128) sont dites attenantes, c'est-à-dire accolées les unes aux autres, sans autre espace qu'une petite cour ou jardin, tout au plus. 56 % des habitations (soit 136) sont par ailleurs en alignement sur la voie. Dans le bourg, elles forment même des fronts bâtis qui s'alignent le long des principales rues (rue du Four, rue des Hivers, rue de l'Eglise, etc.) ou encore le long du port et du quai Louis Tardy. 35 % (soit 85) sont en retrait par rapport à la voie dont elles peuvent être séparées par un petit jardin ou cour délimité par un muret de clôture, avec ou sans grille en ferronnerie.
Des habitations plutôt grandes et à l'architecture soignée
L'optimisation de l'espace se traduit aussi dans l'architecture des bâtiments. On va chercher en hauteur la place dont on manque au sol. Ainsi, notamment dans le bourg, les trois quarts des habitations (soit 189) possèdent un étage avec, pour 59 % d'entre elles (soit 113), la présence d'un niveau supplémentaire, soit un grenier qui peut être habitable (85 avec un étage en surcroît) ou non (28 avec un comble à surcroît). Deux habitations possèdent même deux étages (22 rue Gabriel Auchier, et à Baudichet). Minoritaires (23 %, soit 59 cas), les maisons en rez-de-chaussée possèdent presque toutes un étage ou un comble en surcroît.
Le manque relatif de place n'a pas empêché, dans la seconde moitié du 19e siècle surtout, la construction d'habitations aux dimensions importantes, ce qui se mesure au nombre de travées (alignements verticaux) d'ouvertures en façade. 40 % des maisons et logis de fermes (soit 103) présentent ainsi trois travées d'ouvertures. Les façades à deux travées seulement représentent tout de même 30 % du total (soit 78). Quant aux habitations plus petites (une seule travée, avec souvent une seconde baie au rez-de-chaussée), elles remontent pour la plupart à l'Ancien Régime, voire au début du 19e siècle. Elles comprennent généralement une pièce unique au rez-de-chaussée, éclairée par une porte et une fenêtre, sous un grenier. Le rez-de-chaussée des habitations a parfois été occupé (et l'est parfois encore) par une activité commerciale ou artisanale. 38 bâtiments présentant des traces de cette activité ou bien où elle s'exerce encore, ont ainsi été comptabilisés. Par ailleurs, lieu de passage très important, la commune, en particulier le bourg, comptait ou compte encore 20 cafés, restaurants, auberges ou hôtels.
Si le décor des façades est rarement ostentatoire, l'architecture des bâtiments apparaît soignée. Les travées d'ouvertures, lorsqu'elles sont en nombre impair (trois, le plus souvent, parfois cinq), sont réparties symétriquement autour de la porte centrale (22 % d'élévations ordonnancées, soit 58 cas). Un quart des façades présente un bandeau qui marque horizontalement l'élévation, laquelle est couronnée, dans un quart également des cas, par une corniche moulurée.
La taille des logements et l'ornementation de la façade s'accentue lorsqu'il s'agit des 12 maisons de maître relevées sur la commune. Demeures de notables dans le bourg, ou logis de ferme inscrivant dans la pierre la réussite économique et sociale du propriétaire, ces bâtiments se distinguent par leurs dimensions (un étage au moins, double en profondeur), la forme du toit (croupes), ou encore les détails du décor en façade (encadrements moulurés, corniche au-dessus de la porte, pilastres encadrant la façade, etc.). Une plus grande fantaisie encore apparaît sur les 4 habitations de type villa relevées à Coulon (1 ruelle des Faisans, 34 rue Gabriel-Auchier, 55 route de Benet et à la Maison Rouge). Construites à la fin du 19e siècle ou au début du 20e, elle témoignent de l'influence de l'architecture des bords de mer à l'intérieur des terres, notamment sur les rives de la Sèvre Niortaise où, à cette époque, de plus en plus de personnes cherchent à venir passer du bon temps.
Un patrimoine agricole témoin des anciennes activités économiques
Toutes ces observations se retrouvent dans les 118 fermes ou anciennes fermes relevées. 54 % (soit 64) se trouvent dans les hameaux, alors qu'elles ne représentent que 23 % des bâtiments relevés dans le bourg (soit 39). La quasi totalité des bâtiments présents dans les marais mouillés et isolés dans la plaine sont des fermes. Le caractère agricole du bourg, bien que minoritaire, se mesure à la présence d'anciennes dépendances enchevêtrées avec les habitations.
Les contraintes spatiales se traduisent dans la répartition des bâtiments des fermes (logis et dépendances), même dans la plaine où l'on garde le plus de terres possibles pour l'agriculture. Dans 73 % des cas (soit 87), les bâtiments sont jointifs, le plus souvent sans plan régulier. On relève toutefois 11 fermes de plan allongé et 28 ferme dites bloc en longueur (le logis et les dépendances sont alignés sous le même toit). Il s'agit le plus souvent des fermes construites le long de la Sèvre Niortaise et accolées à son chemin de halage dont la surélévation les met à l'abri de l'inondation.
Parmi les dépendances qui constituent les fermes et anciennes fermes, nombreuses sont celles liées à l'ancienne activité d'élevage, omniprésente notamment aux 19e et 20e siècles. Les granges et les étables sont souvent surmontées de fenils, simplement fermés par des planches de bois de peuplier coupé dans les marais alentour, quand le toit est soutenu par de hauts piliers en pierre. Les dépendances prennent davantage d'ampleur dans les grandes métairies des terres hautes où l'on a relevé 9 exemples de granges-étables dont la façade est placée sur le mur pignon. Dans ce cas, une grande porte centrale ouvre sur une vaste nef encadrée de deux bas-côtés qui peuvent ouvrir en façade par des portes latérales.
Informations complémentaires
255 maisons et fermes ou anciennes fermes ont relevées au cours de l’étude, dont 137 maisons et 118 fermes. 44 ont été particulièrement étudiées en raison de leur intérêt ou de leur représentativité. 123 ont été repérées à des fins statistiques (repérés de niveau 1) et, au contraire des 123 autres (repérés de niveau 2), n'ont fait l'objet que d'un dossier documentaire minimum.
Type de dossier |
Dossier collectif, communal |
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Référence du dossier |
IA79005102 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Date d'enquête |
2023 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques |
Citer ce contenu |
Maisons et fermes : l'habitat à Coulon, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/9f07de5b-e61d-47e4-bb63-357798a519a7 |
Titre courant |
Maisons et fermes : l'habitat à Coulon |
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Dénomination |
maison ferme |