Inventaire du patrimoine architectural du quai de Lesseps à Bayonne

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Bayonne

Débuté en mars 2022 et achevé en septembre de la même année, l’inventaire du patrimoine du quai de Lesseps est destiné à alimenter une étude de programmation piloté par la communauté d’agglomération Pays Basque (CAPB) en vue d’un projet de requalification urbain. Réalisée dans un cadre de recherche appliquée propre aux principes et méthodes de l’Inventaire général, l’opération est justifiée par un déficit de connaissances en matière d’architecture sur le territoire du projet. Si le périmètre de l’étude de programmation couvre une zone de 25 hectares située en bordure de l’Adour, la commande de la CAPB au regard de l’opération d’inventaire se concentre uniquement sur une bande parcellaire de 250 m de long sur 50 m de large implantée entre le quai de Lesseps et la rue Sainte-Ursule. L’inventaire y a été conduit selon la méthode du recensement et de la sélection. Les données ont notamment servi à alimenter la réflexion du maître d’ouvrage en charge de l’étude de programmation et le résultat de l'enquête a été présenté lors des journées du patrimoine 2022.

Le dossier d’opération est destiné à présenter les objectifs et les conditions de réalisation de l’inventaire du patrimoine architectural du quai de Lesseps. Il permet d'exposer l’intérêt scientifique de l'étude et les critères contingents qui ont présidé à ce choix, ainsi que les modalités de mise en œuvre de l'opération.

Le territoire de l’enquête

Carte du périmètre du programme urbain. Le périmètre du projet couvre un territoire de près de 25 hectares située sur la rive droite de l’Adour entre les ponts de Saint-Esprit et d’Henri-Grenet. La façade fluviale mesure environ 1,4 km de long. Elle est aménagée par les quais de l’Amiral Bergeret, de l’Amiral Sala, de Lesseps et redoublée par un axe routier. 

Au Nord, le périmètre est ponctué par la ligne de chemin de fer Bordeaux-Bayonne et la colline de la citadelle,

à l’Ouest, par les emprises industrialo-portuaires du port de Bayonne,

et à l’est, par le pôle d’échange multimodal de la gare Bayonne et les espaces publics, notamment la place de la République.

Carte de l'aire d'étude.Le périmètre d’étude est situé au pied de la citadelle, entre le quai de Lesseps et la rue Sainte-Ursule, emprise bordée par l’Adour et les lignes ferroviaires de la gare de Bayonne. Le site se compose d’un linéaire d’immeubles et de locaux militaires, industriels et commerciaux situés entre la direction interdépartementale des affaires maritimes et la manutention militaire.  

Les immeubles concernés

Quai de Lesseps vu depuis le sud.Les édifices concernés ont progressivement été vidés de leurs occupants au gré des acquisitions foncières réalisées par l’établissement public foncier du Pays Basque pour le compte de la CAPB. Ils sont pour la plupart condamnés. Certains locaux sont néanmoins investis par des occupants provisoires tels que le centre d’accueil des migrants "Pausa" au numéro 18, les réserves du musée basque aux numéros 17 et 16, l’association Point Accueil Jour au numéro 9, ou encore la Zizpa Gaztetxe (maison des jeunes de l’association Baionako Gazte Asanblada) au numéro 7.

Les conditions de l’enquête

S'agissant d'une enquête ponctuelle, le temps imparti à l’inventaire du quai de Lesseps n’a pas excédé une durée d'un mois de travail effectif. Un premier temps a été dévolu à la synthèse des sources réunies par la CAPB et ses partenaires ainsi qu’à la réalisation d’un système d’information géographique (SIG). Une des tâches a été de géolocaliser les plans anciens et d'exploiter les matrices cadastrales. Un recensement a ensuite été réalisé sur le terrain. La visite des intérieurs a demandé l’intervention d’un maçon afin d’ouvrir les édifices qui avait été murés pour qu’ils ne soient pas squattés, avant de les condamner de nouveau. Le reste du temps a été consacré à la préparation des journées européennes du patrimoine et à la rédaction des dossiers d’inventaire.

Système d’information géographique

L’enquête de terrain est effectuée à l’aide d’un SIG configuré selon la méthode du recensement de l’inventaire général ✣. Les édifices et leurs parties constituantes sont recensés sur le plan cadastral selon une grille d’analyse (cf. annexe 3). Le SIG prend donc en compte deux échelles d’étude, l’édifice, renseigné par la parcelle cadastrale sur lequel il prend place, et les éléments qui le composent, identifiés grâce aux polygones bâtis du cadastre, ou à défaut, par un figuré ponctuel. Lorsqu’une visite des intérieurs est possible, les édifices bénéficient d’une description plus approfondie, de schéma de distribution ou de relevés d’architecture, tous versés au sein du même SIG (cf. Atlas). Afin de mieux contextualiser l’étude, les données acquises par l’État dans le cadre de protections au titre des Monuments historiques et de la carte archéologique ont également été ajoutées dans le SIG de l’enquête. Pour plus d’efficacité sur le terrain, la base cartographique numérique géoréférencée (Scan 25) ainsi que l'image géographique du territoire national (BD Ortho) de l’Institut Géographique National (IGN) ont été ajoutées au SIG. Le premier permet de préciser l’altitude, le réseau hydrographique, l’occupation des sols et les chemins d’accès relatifs aux sites étudiés, tandis que le second apporte une géolocalisation et une emprise pour des structures non cadastrées. Dans la mesure du possible, les plans anciens sont géolocalisés et intégrés au SIG, apportant ainsi des jalons chronologiques tout en facilitant le dépouillement des états de sections et des matrices cadastrales.

Documentation iconographique

Dans un souci d’efficacité, les prises de vues réalisées lors du recensement ont été effectuées à l’aide du terminal mobile associé au SIG de l’enquête. Les éléments recensés font au minimum l'objet d’une prise de vue générale de trois-quarts, du départ des murs au faîtage du toit. Compte tenu des faiblesses du terminal mobile, les photographies des édifices sélectionnés sont effectuées avec un appareil photo reflex équipé d’un objectif 18-150 mm, ce qui permet à la fois des prises de vues sans recul en intérieur et lointaines en extérieur. Dès que cela est réalisable, des relevés schématiques sont effectués sur les éléments recensés. Ceux-ci prennent la forme de croquis de plan masse, de croquis de plan au sol ou de coupe. Sans prétention de précision géométrique, ce procédé souligne les traits essentiels de l’édifice dans le respect de ses proportions ; il satisfait de multiples usages et peut ainsi éclairer le phasage chronologique d’un bâtiment ou la mise en avant des fonctions de ce dernier. Véritable prérequis à l’établissement des typologies architecturales, ces croquis sont établis selon les codes de représentation définis par l’Inventaire général.

Structure documentaire

Organigramme des dossiers d'inventaire.La structure documentaire des dossiers d’inventaire est composée du dossier d’opération [en bleu], de présentation de l'aire d'étude [en jaune] et des dossiers d’œuvres sélectionnés pour étude sur la base de l’enquête de terrain [en vert]. Faute de temps, la bibliographie n’a été que sommairement consultée.

Dossier aire d’étude : Le dossier d’aire d’étude présente le territoire de l’enquête d’inventaire. C’est la première clef d’entrée sur le territoire considéré. Il se compose d’un texte de présentation de l’aire d’étude et de son histoire institutionnelle. Il est associé à une carte de situation et une carte administrative de délimitation de l’aire d’étude.

Dossier œuvre : Le dossier d’œuvre concerne une entité patrimoniale sélectionnée pour étude au sein du corpus repéré. Cet élément est choisi pour sa capacité à représenter le type auquel il se rapporte ou, à l’inverse, pour son caractère unique au sein du corpus. Le dossier s’articule autour de commentaires : notice descriptive exposant la forme générale de l'édifice et mettant en évidence ses caractères essentiels, et une notice historique, composée d’une synthèse sur l'histoire de l'œuvre. Ce dossier s’accompagne de la documentation permettant d’étayer l’analyse proposée, soit au minimum : un plan de situation, des relevés et des photographies.

Valorisation

Afin de valoriser le travail effectué par la mission inventaire, une balade patrimoniale a été réalisée lors des journées européennes du Patrimoine le 16 septembre 2022. Effectuée à trois voix en compagnie de Germaine Auzeméry-Clouteau, cheffe de projet Label ville d'art et d'histoire de Bayonne et d’Alexandra Puts, cheffe de projet, direction de l’Aménagement, la promenade a été consacrée à la mise en valeur historique, urbanistique et architecturale du quai depuis sa création par Lavoye au début du 18e siècle jusqu’à nos jours.

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