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Ponts dits les ponts Main
France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Niort
Historique
Les ponts Main se situent à l'extrémité ouest du centre historique de Niort, là où, jusque dans la première moitié du 19e siècle, s'élevaient d'une part (rive gauche de la Sèvre) l'angle ouest des fortifications de Niort et la tour de l'Espingole ; d'autre part (rive droite) des espaces et îlots inhabités, précédant le faubourg du Port. Jusqu'au milieu du 19e siècle, un simple passage par bateau, dans le prolongement des fossés de la cité (actuelle rue de l'Espingole), permettait de franchir à cet endroit la Sèvre. Il fallait sinon effectuer un détour pour passer par les Vieux Ponts, afin de rallier le faubourg du Port puis la route de Fontenay-le-Comte.
Le développement de la ville au-delà de ses anciennes fortifications, et celui du faubourg du Port nécessitent la construction d'un nouveau pont. Ce projet est plus sérieusement envisagé lorsque Thomas-Hippolyte Main, neveu de l'industriel niortais Thomas-Jean Main, décède à Paris le 18 février 1860, à 82 ans, après avoir fait un don important à la Ville de Niort. Ce don est assorti de la condition d'en faire usage pour, notamment, construire un nouveau pont (en fait deux ponts alignés) par-dessus la Sèvre Niortaise, en plus d'aménager un nouveau port. L'objectif est de faciliter la liaison entre les deux rives du fleuves, entre le centre-ville, où le chemin de fer vient d'arriver, et le quartier ouvrier du port, de là où part la route vers la Vendée.
Même facilité par ce don, le projet met encore plusieurs années à voir le jour. Ce n'est que le 17 juillet 1865 que le conseil municipal de Niort en adopte définitivement le principe. Le projet d'amélioration du port et de ses abords présenté la même année par l'ingénieur Espitallier, englobe la construction du pont en le positionnant un peu plus à l'ouest que le pont finalement construit, et en le faisant aboutir au niveau du port actuel, en aval du Moulin-Neuf (futures chamoiseries Boinot).
Le 24 février 1866, l'agent-voyer d'arrondissement François Giraudeau revoit la copie en proposant un pont en deux parties reliant le quai de la Préfecture et le chenal du port, dans le prolongement de la rue de l'Espingole redressée, et prenant place cette fois-ci en amont du Moulin Neuf. Le pont sud, sur le bras principal de la Sèvre, se composera de trois arches en arc de cercle de 10 mètres de largeur. Les fondations seront en massifs de béton établis sur le rocher. La voie aura dix mètres de large dont six pour la voie charretière et quatre pour les trottoirs. La pierre de taille proviendra des carrières de Bégrolles, à Sainte-Pezenne (socles des piles et des culées, clés de voûtes…), et de Chauvigny (avant-becs des piles, consoles, pilastres, parapets…), avec remplissage en moellons des carrières de Souché. Un second pont sera construit au nord, sur le bief du moulin, avec une arche de six mètres de large, surbaissée en anse de panier.
En mars 1866, une enquête publique est menée sur ce projet de deux ponts, en plus du projet de couvrement du chenal du port (actuel boulevard Main) et du déplacement du port en aval du Moulin Neuf. Le 6 août, Giraudeau présente enfin les plans du pont. Les cahier des charges, avant-métré et détail estimatif (qui englobent là aussi le couvrement du chenal du port) servent de base à l'adjudication des travaux, passée le 15 janvier 1867 au profit de l'entreprise Aubert frères. La pose de la première pierre des ponts a lieu le 18 août suivant, en grandes pompes. Les festivités sont immortalisées par des photographies. Dans le même temps, l'Etat et les Ponts et chaussées procèdent aux travaux de transfert du port en aval du Moulin Neuf. Les ponts Main sont ouverts à la circulation en 1872.
Le pont sud est repris vers 1990 pour l'élargir et répondre ainsi davantage aux besoins de la circulation automobile. Il perd alors sa balustrade en pierre au profit d'un garde-corps en métal. L'ensemble fait de nouveau l'objet de réaménagement au début des années 2020, dans le cadre de la réhabilitation du site voisin des anciennes chamoiseries Boinot et du port de Niort (site de Port Boinot).
Description
Reliant le centre historique de Niort et la rive droite de la Sèvre où se trouvent le quartier Saint-Etienne et la route de Fontenay-le-Comte, les ponts Main s'appuient sur la pointe est de l'île appelée Belle-Ile. L'ensemble est constitués en fait de deux ponts, chacun franchissant un bras de la Sèvre Niortaise qui vient délimiter Belle-Ile au nord et au sud.
Le bras nord, qui alimentait les chamoiseries Boinot et qui rejoint le port, est traversé par un petit pont à une seule arche qui, n'ayant pas été élargi dans les années 1990, a conservé son architecture d'origine, notamment son parapet en pierre.
Le bras sud, plus large, marque l'entrée de la Vieille Sèvre qui s'écoule jusqu'au moulin de Comporté. Il est franchi par le second des ponts Main, constitué de trois arches surbaissées en pierre de taille, sous le tablier en béton des années 1990. Cette dernière transformation a fait disparaître le garde-corps d'origine, une balustrade en pierre.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA79004486 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2016 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Ponts dits les ponts Main, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/a9faa702-f1ca-48ac-945e-63d6ba5a0482 |
Titre courant |
Ponts dits les ponts Main |
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Dénomination |
pont |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Niort
Milieu d'implantation: en ville
Cadastre: 2016 BH et BN