Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Avant la Révolution, le presbytère de Saint-Seurin-d'Uzet ainsi que la maison du prieur, ensuite vendus comme biens nationaux, se trouvaient déjà sur le port, en un lieu dont il est difficile de déterminer l'emplacement exact. Ces bâtiments, aujourd'hui disparus, ont pu se trouver vers le 1 rue de l'Uzet et le 51-53 rue du Caviar, ou bien à l'emplacement de l'ancien entrepôt rue de l'Uzet (voir en annexe). Quant à l'ancien presbytère situé 39 rue du Caviar, une maison figure à son emplacement sur le plan cadastral de 1832. Elle appartient alors à Antoine Bardon, marin, et à son épouse, Marie-Anne Gouin. En 1846, après que l'église de Saint-Seurin-d'Uzet ait été érigée en succursale indépendante de celle de Chenac, le conseil municipal entreprend de trouver un logement pour le curé, le presbytère utilisé avant la Révolution ayant été vendu comme bien national. Une commission est alors formée pour trouver un lieu. En attendant, le curé est logé dans une maison louée par la municipalité auprès des époux Baudry (à l'emplacement de l'actuelle mairie-annexe). En 1850, la municipalité achète la maison Bardon pour y installer le presbytère. La maison, en simple rez-de-chaussée avec grenier, est démolie en 1852, selon le cadastre, pour faire place à une autre, avec étage. Le curé s'y installe en 1856. En 1858, le mur de clôture du jardin est construit. La pierre de taille est amenée depuis les carrières de Bourg-sur-Gironde à l'aide d'un bateau appartenant au marin Ernest Milh. Les plans du presbytère sont dressés en 1885 lorsqu'un projet de réaménagement est confié à l'architecte Eustase Rullier, de Saintes. Ce projet fait suite aux dégradations subies par le presbytère lors des graves inondations de 1875-1876, l'humidité et le salpêtre rongeant les murs. Le projet de Rullier consiste en fait en une reconstruction presque complète de l'édifice : les murs seront surélevés de manière à créer un véritable étage, en utilisant de la pierre de taille de Thénac pour les angles, les chaînages, les ouvertures, le bandeau et la corniche. Les travaux sont adjugés à Alexis Allard, entrepreneur, le 10 février 1889 et réceptionnés le 18 octobre 1890. Le curé de Saint-Seurin-d'Uzet est alors l'abbé Chaillaud (de 1884 à 1912), qui prend part aux querelles entre anticléricaux et partisans de l'Eglise. Prêtre de Saint-Seurin-d'Uzet de 1912 à 1959, l'abbé Pierre Ludovic Delapierre est le dernier à résider au presbytère. Après avoir servi comme infirmier pendant la guerre 1914-1918, il revient à Saint-Seurin et crée une petite imprimerie. Affiches, cartes de visite, documents administratifs, bulletins, etc, en sortent à destination de tous les environs. L'abbé Delapierre est aidé par ses employées, Marthe Rivière et Noëlie Gailler. Après le décès de l'abbé Delapierre en 1968, Marthe Rivière reprend une partie du travail d'imprimerie, jusqu'en 1975. Après le départ de l'abbé Delapierre en 1959, ses successeurs habitent à Barzan puis à Cozes. Aujourd'hui, l'ancien presbytère de Saint-Seurin-d'Uzet abrite une épicerie qui commercialise, entre autres, du caviar.