Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Le territoire de la Communauté d´Agglomération Limoges Métropole est partagé entre l´ancien territoire des vicomtes de Limoges et le territoire du temporel de l´évêque de Limoges. Le corpus des châteaux étudiés, montre que tous les châteaux forts qui pouvaient être présents sur ce territoire antérieurement aux 14e et 15e siècles ont disparu ou ont été reconstruits. C´est le cas par exemple du château fort de Veyrac bâti pour Jean de Veyrac, évêque de Limoges en 1198, détruit à la Révolution et remplacé au 18e siècle par une nouvelle construction. Au milieu du 14e siècle, l´évêque Jean de Cros, construit un château à Isle sur les pentes qui dominent la Vienne. Ce château démoli puis reconstruit entre le 14e et le 15e siècle a été vendu comme bien national puis démoli en 1815. Le château de Leychoisier à Bonnac-La-Côte et celui d´Eyjeaux sont représentatifs des repaires nobles des 14e et 15e siècles, de plan massé avec tours sur les angles. La période qui va de 1453, fin de la Guerre de Cent Ans, au milieu du 17e siècle est une période d´accalmie propice aux reconstructions, avec toutefois une insécurité de la campagne qui se caractérise par la présence d´éléments défensifs, comme c´est le cas pour le château de la Borie à Solignac. Cet édifice, dont l´escalier tournant à volées droites et mur noyau qui le distribue manifeste une construction autour de 1640, en référence à celui de l´hôtel Malledent de Limoges daté 1639, est pourvu de mâchicoulis et de bouches à feu signifiants d´une campagne encore peu sûre. Le 17e siècle est une période propice à la construction de nouveaux châteaux qui semblent tous procéder de ce même parti architectural avec un plan rectangulaire distribué par un escalier à mur noyau tournant à volées droites. Ces édifices sont couverts d´un toit à croupes à forte pente. C´est le cas par exemple des châteaux du Geneiteix et de Reignefort à Isle, du château des Essarts à Limoges, de la Roche Nantiat à Saint-Just-le-Martel. Autour des années 1760 apparaît, avec l´architecte Joseph Brousseau, un nouveau modèle d´édifice inspiré de la construction palladienne. Le château de la Cosse à Veyrac, construit autour de 1763 en est l´illustration. C´est encore l'architecte Joseph Brousseau qui est choisi par l´abbé de l´abbaye Saint-Martial de Limoges pour construire entre 1765 et 1768, à Beauvais (Limoges/Landouge) une soigneuse demeure de campagne en remplacement d´un château du 15e siècle en ruine. La Cosse à Veyrac ou Beauvais à Limoges, portent l´appellation de château alors que ces édifices appartiennent de toute évidence aux modèles des maisons de plaisance à vocation agricole. Le modèle de façade classique avec fronton perdure jusqu´au milieu du 19e siècle, notamment à Condat Chez-le-Rat pour une maison de maître construite en 1847 et agrandie en 1890-92 de deux tours carrées qui lui confèrent l´appellation de château. A la fin du 19e siècle certaines maisons de maître construites au 17e siècle sont agrandies et transformées en châteaux par la simple adjonction de tours latérales ; c´est le cas du château du Breuil à Peyrilhac. C´est aussi le cas du l´ancienne maison de maître du Reynou au Vigen, à laquelle Charles Haviland ajoute en 1877 deux tours latérales avant de la transformer complètement par de nouvelles adjonctions en 1894-95. Deux châteaux sont l´oeuvre de propriétaires éclairés. C´est le cas de Ligoure au Vigen, construit par Frédéric Le Play et de Maury à Condat, construit par Paulin Talabot, ingénieur des Ponts et Chaussées, chargé du chemin de fer Avignon-Marseille puis de la compagnie Paris-Lyon-Méditerranée. Dans les deux cas, ces édifices sont accompagnés de nouveaux bâtiments agricoles construits sur des modèles de « fermes idéales ». Deux châteaux édifiés avec un appareil en brique et pierre blanche, le château de la Beausserie à Panazol, construit en 1861 sur les plans de l´architecte Jules Texier et le château de Bréjoux à Solignac construit en 1880 selon un modèle néo-Renaissance sont à rapprocher des châteaux du Boucheron à Bosmie-l´Aiguille (87) et de Valmatte à la Jonchère (87) également construits avec un appareil mixte qui crée un effet de polychromie. La fin du 19e siècle et le début du 20e siècle apportent des agrandissements spectaculaires à certaines maisons de maître, ainsi transformées en châteaux. C´est le cas au Vigen pour le château de Puy-Mathieu, à Isle pour les châteaux d´Envaud et de la Chabroulie ou encore à Feytiat au Mas-Cerise. Parmi les embellissements caractéristiques de la 2e moitié du 19e siècle, on peut noter que des parcs agricoles et paysagers sont aménagés selon les plans du paysagiste Choulot, autour des châteaux de la Cosse à Veyrac (1857), de Leychoisier à Bonnac-la-Côte et de la Chabroulie à Isle (1861). Les châteaux de Ligoure, Maury, la Beausserie, Bréjoux sont aussi entourés de jardins paysagers plantés de végétaux nouvellement introduits en Limousin qui y trouvent une terre propice à leur développement ; le plus vaste est celui du château du Reynou orné de rocailles et d´une collection de végétaux rares.