Les carrières de Prignac-et-Marcamps

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La carte de Claude Masse levée en 1723 indique : "Il est actuellement dans la rivière du Mouron quantité de barques qui remontent jusqu’au pont pour charger de la pierre de taille pour Bordeaux". Dès 1667, un port fut aménagé sur le Moron, au pied du village de Marcamps : "Role de la dépence faicte pour l'excavation et curement d'un nouveau canal [...] dans l'estey du Pont-du-Moron qui verse dans la Dordogne, afin de [porter les] pierres qu'on tire des carrières du Cubzaguès aux fortification du chasteau Trompette à Bordeaux suivant l’ordonnasse de monseigneur Pellot, intendant de Guyenne (4 mai 1667 ; cité par Didier Coquillas dans Léo Drouyn et la Haute Gironde).

Les carrières de pierre de la région se divisent en deux parties. En amont de Bourg : La Lustre, Tauriac, Marcamps, Saint-Laurent d’Arce, produisent des pierres dures exploitées en blocs de grande dimension, alors qu’en aval de Bourg, les carrières du Pain de Sucre, de Bayon, de Gauriac et de La Roque de Thau produisent une pierre moins dure.

Le plan cadastral et l'état de section du début du 19e siècle indiquent plusieurs sites d'extraction (par exemple "aux grandes carrières", parcelles 319 à 390). En 1859, Léo Drouyn réalise un dessin de carrière à Marcamps.

Ces pierres sont essentiellement expédiées depuis le port de Bourg : en 1878, Édouard Féret souligne son importance depuis cinquante ans, avec vingt bateaux gabarres qui lui sont attachés. Les autres lieux principaux d’embarquement des pierres sont Plagne et le Port-Neuf à Saint-André-de-Cubzac.

La dernière carrière en activité est celle de la Croix Blanche, exploitée par Christophe Barboteau. Gérant d’une société de maçonnerie créée en 1998, il a repris en 2011 l’excavation des pierres du site de Prignac-et-Marcamps.

Dans un rapport établi en février 2000, le BRGM (Service Géologique Régional d'Aquitaine) recense les carrières de la commune de Prignac-et-Marcamps : une cinquantaine de sites ou cavités sont ainsi identifiées avec une carte indiquant leur emplacement (voir la base de données du Bureau des Carrières du Département de la Gironde).

Depuis 2014, un plan de prévention des risques de mouvements de terrain (PPRMT) a été établi pour les communes de Bayon-sur-Gironde, Bourg, Gauriac, Prignac-et-Marcamps, Saint-Seurin-de-Bourg, Tauriac et Villeneuve. Ce document recense les effondrements et autres aléas survenus, depuis la tempête de 1999 notamment. La situation de la commune est ainsi décrite : "un réseau de carrières souterraines s'étend sous la partie nord du bourg de Prignac-et-Marcamps. Il s'étire selon un axe est - ouest et concerne un vaste secteur pavillonnaire. Il se compose d'un imposant ensemble sous-cavé en limite communale avec Saint-Laurent-d'Arce, et d'une multitude de petites cavités très dispersées. De nombreuses propriétés bâties sont impactées par ces vides de superficie très variable. Les quartiers de Pair-non-Pair et de La Pourcaude-Cabiraud ainsi que ceux compris entre les lieux-dits Banefon, Les Missots, Le Moulinot, Les Neuf Fons, La Figuille, La Croix-Blanche, Jansier, Les Lurzines et Cantegris sont concernés".

Ces carrières abandonnées ont été l'objet de décharges sauvages.

Périodes

Principale : Antiquité

Principale : Moyen Age

Principale : Temps modernes

Principale : 19e siècle

Principale : 20e siècle

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