Château Bolaire

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Macau

Le nom "Boulaire" apparaît sur la carte de la rivière de Garonne dressée par Pierre Duval en 1659.

L'observation des bâtiments montre plusieurs campagnes de construction.

- La première, au vu de la grande croisée dont les traces sont visibles dans la partie supérieure du chai, servant d'espace de stockage, à l'arrière de la demeure, pourrait remonter à la fin du 15e ou au 16e siècle et correspondrait à la grande salle à l'étage d'un ancien logis.

- La deuxième, plus ténue, se limite à la porte d'accès de cette grande salle, ménagée dans le mur sud de l'actuel espace de stockage. Un escalier extérieur devait mener à cette porte -dont seule la partie supérieure subsiste en l'état- à fronton et volutes interrompues par un jour qui éclairait peut-être un couloir. Cet état pourrait correspondre à une campagne intermédiaire du 17e siècle. Cet accès semble rester dégagé au moins jusqu'en 1843, date du plan cadastral qui indique un passage étroit à cet endroit.

- La troisième, plus visible, est caractéristique de la seconde moitié du 18e siècle. Il s'agit du chai, en soubassement et se prolongeant à l'arrière de la demeure, qui possède des ouvertures en arc segmentaire à revers délardé, remplaçant sans doute d'autres plus anciennes. Par ailleurs, au-dessus du chai, dans l'espace de stockage, les fenêtres jumelles dans le mur sud -aujourd'hui murées- sont également en arc segmentaire délardé dont la retombée s'inscrit finement jusqu'à la base de l'appui. La cheminée conserve une partie des moulures de ses piédroits et de sa hotte dans un style Louis XV. Le puits du jardin, soigné, et sa superstructure en fer forgé peuvent être rattachés à la même époque. Par ailleurs, la découverte d'une tuile dédicacée "De Carrier" et datée de 1760 vient conforter ces éléments de datation : il s'agirait soit d'un remaniement complet, soit d'une simple restauration de couverture.

- Enfin, une dernière campagne est clairement datée par le chronogramme en façade. En 1860, la façade est entièrement réédifiée en pierre de Bourg, un escalier est ménagé au sud et traverse une partie du chai. L'ancienne grande salle semble dès lors abandonnée ; la charpente qui la couvre aurait été restaurée à cette époque.

Même si la présence des chais et cuviers peut être attestée précocement, aucune mention dans l'ouvrage de Cocks et Féret n'est donnée à Bolaire ; le nom de "Guignan" aurait été accordé à cette propriété (Marie-Christine Corbineau) encore pour la seconde moitié du 19e siècle, faisant dès lors, 20 tonneaux.

Périodes

Principale : limite 15e siècle 16e siècle

Secondaire : 17e siècle

Principale : 2e moitié 18e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1860, porte la date

1760, porte la date

Bolaire est une demeure viticole qui se situe au sud de l'ancienne île de Macau, à une centaine de mètres de la route qui mène à Ludon.

Entouré de vignes, l'ensemble se compose d'un corps de logis accompagné de multiples dépendances.

La demeure, de plan carré, est en rez-de-chaussée surélevé avec un niveau de soubassement abritant un chai. La façade principale est percée de trois portes en soubassement et de trois fenêtres au rez-de-chaussée : celles-ci présentent des encadrements moulurés en forme de tables décoratives à motifs floraux. Au centre, la table décorative porte la date 1860. Une frise délimitée par un cordon accueille un cartouche avec le nom du domaine "Bolaire" ; l'ensemble est surmonté d'une corniche à denticules.

Le logis est encadré de deux ailes en rez-de-chaussée construites en partie en moellons et dotées d'une corniche à modillons. Elles abritent, au nord, des logements, remises ; au sud, la cuisine, salle à manger et une chambre. Dans le prolongement de l'aile nord, à l'ouest, se trouve une ancienne écurie ou étable dont la maçonnerie révèle, sous l'enduit, un appareil mixte de moellons, de graves du fleuve et de la brique. Complétant cet ensemble, deux cuviers donnent sur la cour ouest et les vignes.

Les pièces à vivre du rez-de-chaussée surélevé sont orientées nord-sud, ouvertes sur le jardin, et distribuées par un couloir auquel on accède depuis le soubassement par un escalier rejeté au sud du logis.

A l'arrière de la demeure, à l'ouest, se poursuit le chai en soubassement avec à l'étage un espace de stockage correspondant à la grande salle d'un ancien logis. Elle conserve des éléments anciens : grande croisée (mur nord), cheminée, petites ouvertures en arc surbaissé et une ancienne porte d'entrée avec imposte et fronton à volutes (mur sud). Une charpente à panne porte des traces de marques de charpentiers (?) sur l'un de ses entraits.

Le jardin encadré de grilles donne vers l'estuaire. Le puits au centre présente une base, une élévation bombée et une margelle en pierre de taille, surmontée d'une superstructure en fer forgé.

Un jardin potager est situé au sud.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

    Revêtement : enduit

  2. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  3. Mise en oeuvre : galet

Toits
  1. tuile creuse
Étages

rez-de-chaussée surélevé

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier droit

    Structure : en charpente

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : pilastre


Précision sur la représentation :

Corniche à modillons.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Macau , 131 chemin du Bord de l'Eau

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Bolaire

Cadastre: 1843 A4 734 , 739, 2013 A 678

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