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Port de commerce de la Cabane-Carrée

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Rochefort

Le port de commerce de la Cabane-Carrée est aménagé peu à peu à partir du début du 18e siècle. Sur la carte levée en 1704 par l'ingénieur Claude Masse, quelques constructions seulement sont indiquées de part et d'autre du canal de Chartres. Jean-Théodore Viaud date de 1719 le début des carénages et des constructions de bateaux dans ce faubourg de Rochefort. La vocation marchande du port se précise en 1776, lorsque les négociants, dépossédés de leurs magasins près du chenal de la Cloche, s'y installent ; les chargements et déchargements de marchandises se font dès lors à cet endroit. Un chemin partant de la porte Charente est ouvert et un pont est construit sur le chenal de Mouillepied pour relier le port à la ville. Le grand chemin, appelé aussi perré, qui conduit de Rochefort à Tonnay-Charente longe le port.

Dans les années 1790, on évalue à six pour une année le nombre de bateaux armés à la Cabane-Carrée pour la côte d'Afrique et d'Amérique, à huit les bâtiments pour le grand cabotage et à 110 ceux pour le petit cabotage. En outre, une quarantaine de navire étrangers fréquentent annuellement le port, y important des bois de construction, du brai, du goudron, des fers, du chanvre et de l'huile de poisson. Les bâtiments repartent avec du lest ou des marchandises (sels et eaux-de-vie) des ports voisins.

A la suite d'un décret de 1807 organisant les fonctions des officiers de port de commerce, un lieutenant de port exerce sa surveillance sur le port marchand, situé auprès du magasin aux vivres, et le port de la Cabane-Carrée. Les petits navires accostent au premier, tandis que les plus gros se rendent à la Cabane-Carrée. En 1812 est reconstruit un pont en bois qui permet aux piétons de traverser le canal de Chartres. Plus tard, la route qui longe le port, prolongée vers Tonnay-Charente, devient l'une des entrées principales de la ville.

Des aménagements sont réalisés du côté du chenal de Mouillepied dans les années 1820 : sont ainsi construits un gril de carène (en 1823), permettant de réparer les navires à marée basse, une cale de construction, un appontement, puis un quai incliné ou perré - pour faciliter les débarquements - dont la construction se poursuit en plusieurs étapes du côté du chenal de Chartes.

Dans les années 1830, les trois mâts "Ville de Rochefort" et "Duvivier"de 300 tonneaux sont construits à la Cabane-Carrée, le premier pour une société d'actionnaires, le deuxième par Pénevert fils pour les négociants Imbert et Ayraud.

En 1839, près de la cale, quatre appontements en charpente et un chevalet servent pour le débarquement des marchandises. Un pont est construit au-dessus du chenal de Chartres, et le quai maçonné prévu en amont de ce canal est réalisée. De nouveaux appontements sont installés peu après. Un bureau pour l'officier de port est créé en 1840. Dans les années 1850, les besoins d'aménagement d'un nouveau port de commerce se font sentir, en raison de la difficulté et de la dangerosité des déchargements de navires en rivière, loin des appontements, alors que, à quai, les opérations peuvent se pratiquer aisément à l'aide de machines ; les bassins n° 1 et 2 sont alors aménagés dans l'ancien port marchand, près du magasin aux vivres.

A partir des années 1830, plusieurs projets concernent l'établissement d'un pont à la Cabane-Carrée. En 1835, on prévoit de réaliser un pont en bateaux avec une travée mobile. L'enquête qui précède son installation lui est défavorable, puisque les négociants de l'arrière-pays s'inquiètent de la gêne occasionnée à la navigation et par conséquent au transport des marchandises exportées par la voie d'eau. Ce projet est abandonné au profit de la construction du pont suspendu de Tonnay-Charente.

En 1887, le port comprend trois cales de construction qui ne sont plus utilisées et une quatrième qui sert au halage du bois. Le gril de carénage ne sert aussi que rarement. Le quai est longé par une route - pavée de 1876 à 1879 - qui aboutit à la porte de ville dite Bégon et quatorze appontements permettent aux navire d'accoster. Le port a la capacité d'en recevoir 28 à voiles dont 20 d'un fort tonnage. L'aménagement de l'entrée du bassin n° 3, dans l'ancien chenal de Mouillepied, entraîne la disparition de deux cales de construction.

Le port de la Cabane-Carré est toujours en activité dans les années 1920. Le bois, importé des Pays du Nord, y est notamment déchargé pour la Société du Bois de Pays et du Nord installée sur le quai. Toute activité portuaire cesse dans les années 1930-1940, mais les entreprises d'importation de bois continuent d'y fonctionner dans la mesure où les déchargements se font au bassin n° 3 placé juste de l'autre côté des entrepôts.

Périodes

Principale : 1er quart 18e siècle, 1ère moitié 19e siècle

Longé par la route départementale 739, le port de la Cabane-Carrée constitue l'entrée nord-est de la ville. Il a été créé à l'extérieur de la ville, entre le canal de Mouillepied et le canal de la Daurade distants d'environ 750 mètres ; le canal de Chartres débouche en son centre à peu près. La partie située entre le canal de Mouillepied et celui de Chartres et, au-delà, sur une centaine de mètres, a été aménagée par un quai en maçonnerie. Ce quai est longé par la route reliant Rochefort à Tonnay-Charente qui s'écarte de la rive dans la partie nord-est, là où, jusqu'au canal de la Daurade à Fichemore, la rive du fleuve n'est pas aménagée. Une piste cyclable a été installée entre le quai et cette route. De l'autre côté, la route est longée par l'alignement de maisons et d'anciens commerces, d'une chapelle, d'entrepôts affectés au commerce du bois et d'une caserne de pompiers. Du côté ouest du canal de Chartres, ces bâtiments se situent entre le port et le bassin n° 3.

Le quai, maçonné sur un peu plus de 500 mètres, forme un plan incliné. Ce perré, qui a une inclinaison de 7 de largeur pour 3 de hauteur, a été établi sur des files de pieux enfoncés dans la berge. Dans le quai sont ménagés à distance régulière des escaliers, au nombre de 28 au total, pour faciliter le déchargement des gabares et des bateaux à fond plat amarrés à la rive. Le perré en pierre de taille suit la courbe naturelle du fleuve. Tous les 15-20 mètres, d'anciens canons forment des bittes d'amarrage.

Parmi ses équipements, le port a conservé le gril de carénage (partiellement en béton), une grande cale de construction et une autre plus petite, qui servait pour le déchargement du bois du Nord dans la seconde moitié du 19e siècle. Le perré, bien conservé entre le mole du bassin n° 3 et le canal de Chartres, est en très mauvais état au-delà, voire par endroit disparu. Des appontements indiqués sur le plan des années 1860, il subsiste quelques traces sous la forme de bases de poteaux.

Actuellement, le quai est surmonté d'un boudin de terre protégé par du plastique pour éviter que les hautes eaux n'envahissent la chaussée et les constructions qui la longent.

Murs

  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille
Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Rochefort

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Rochefort

Milieu d'implantation: en ville

Lieu-dit/quartier: la Cabane-Carrée

Cadastre: (non cadastré)

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