Hameau de Roque de Thau

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Gauriac

Le hameau de Thau est indiqué sur les cartes anciennes depuis la fin du 17e siècle, comme port et lieu d'extraction de la pierre. La falaise servait de repère pour la navigation, représentée ainsi sur les dessins du voyageur hollandais Herman van der Hem au milieu du 17e siècle. Selon certains témoignages, une chapelle y avait été fondée par le duc de Saint-Simon : ses fondations étaient encore visibles et attestées au milieu du 19e siècle.

Un chantier naval est attesté dans la seconde moitié du 18e siècle : selon Anne-Marie Cocula, l'atelier appartenant à Jean Landart compte six apprentis entre 1776 et 1784. De 1763 à 1788, 17 bateaux neufs, au moins, sortent de l'atelier des Landart, père et fils.

Le plan cadastral napoléonien figure un parcellaire à proximité du chenal du ruisseau du Grenet qui abritait le port. Celui-ci constitue la limite communale avec Villeneuve. Un pont en permettait le franchissement, en amont sur le ruisseau. Un moulin à eau y était également installé. L'habitat est réparti de part et d'autre de la route principale au pied du plateau rocheux du Mugron. La présence de plusieurs "chays", de "magasins" de stockage et l'aménagement de "quays" privés sur le bord de la Gironde sont attestés, en lien avec l'activité du port. Un lavoir est signalé au sud du hameau.

Le port servait au 19e siècle à l'exportation de la pierre et du vin. Deux chantiers navals étaient également installés à la Roque de Thau. L'un d'eux appartenait à Jean Landard qui obtient en 1836 par décret préfectoral l'autorisation de construire une cale de carénage à Roque de Thau. Il possédait un autre chantier naval au Rigalet.

Le hameau demeure longtemps isolé de la rive sud de la commune, vers Marmisson. L'exploitation des carrières de Mugron appartenant à M. Viaud et les nombreux débris de pierre empêchaient le passage le long de la Gironde. Régulièrement recouvert par les eaux de l'estuaire, il était toutefois emprunté mais aux risques et périls des usagers : c'est ainsi qu'au milieu du 19e siècle, deux bouviers sont emportés par les eaux dans ce secteur, dit du rocher de la Platusse. En 1850, est étudiée la possibilité de joindre Roque de Thau à Marmisson non par le bord du fleuve mais par le haut de la falaise de Mugron (lettre envoyée en 1850 par le maire M. Chambor à M. Viaud publiée dans le journal l'Espérance). Il faut attendre la fin du 19e siècle pour que la jonction soit faite : les travaux sont achevés en 1902.

La configuration du port et du hameau est profondément modifiée en 1956 afin de permettre le franchissement du chenal par des véhicules plus importants. Le chenal est alors comblé en grande partie et une place publique est aménagée (voir dans les archives de la commune : plan du port de Thau avant l'assèchement, travaux de la départementale et bras du Mugron busé).

Périodes

Principale : 17e siècle

Principale : 18e siècle

Principale : 19e siècle

Principale : 20e siècle

Le hameau de La Roque de Thau est situé à l'extrémité nord-ouest de la commune, formant la limite avec Villeneuve. Il s'organise sur le côté sud-est du chenal du ruisseau du Grenet. Le petit port accueille encore quelques bateaux de loisir.

Les habitations sont réparties le long de la route départementale 669 et de la route du port, en contrebas du site du Mugron. Il s'agit de maisons à étage ou en rez-de-chaussée construites en pierre de taille et souvent accompagnées de bâtiments de dépendance (chais, entrepôts) et de jardins aménagés en bord d'estuaire.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Gauriac

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Roque de Thau

Cadastre: 1820 B1, 2020

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