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Historique
L'église est citée en 1093 parmi les biens de l'abbaye de Saint-Savin sous le vocable ecclesia sanctae Mariae de Johec.
La construction s'échelonne principalement de la fin du 11e siècle au 14e siècle.
De la première construction, il ne reste probablement que peu d'éléments, essentiellement les murs des deux travées de la nef et leur voûte, ainsi que l'escalier qui desservait en façade un clocher mur aujourd'hui disparu.
Le chœur est voûté d'une croisée d'ogives de style angevin. La construction de cette voûte a entraîné la reprise des contreforts à la jonction de la nef et du chœur et des contreforts du chevet. Leur profil était similaire sur les photographies anciennes, celui placé au sud a été repris après les photographies de Salvini (dans les années 1930 ?). Le départ d'une nervure vers la nef sur les chapiteaux séparant la nef du chœur suggèrent que la nef aurait dû être couverte d'ogives et que le projet n'a pas été réalisé. Ce point devrait être vérifié en cas de pause d'échafaudage dans l'édifice.
La nef semble avoir été surélevée après la guerre de Cent Ans, avec une reprise partielle des contreforts nord et sud entre la première et la deuxième travée. La partie en pierre de taille qui correspond à l'accès à l'accès à un probable clocher-mur sur la première travée de la nef est difficile à dater ; il est peu probable qu'elle soit romane et pourrait dater d'une reprise de l'église pour sa fortification / aménagement en refuge pour les paroissiens.
Le 10 juillet 1476 par Pierre du Boschage, curé de la paroisse de Jouhet, fonde dans le cimetière voisin de l'église, la chapelle funéraire Sainte-Catherine destinée à Jean de Moussy, propriétaire du château de La Contour et du château de Boismorand. En 1510, son fils Pierre de Moussy aurait été enterré dans l'église de Jouhet.
Le clocher pourrait dater du 17e siècle.
Les titres de l'abbaye de Saint-Savin (Archives départementales de la Vienne, 1 H7/32) mentionnent une conciliation avec le sieur de Thonac en 1686 et un procès-verbal des réparations à faire à l'église de Jouhet en 1757.
Le 12 octobre 1761, Jean-Baptiste Parent, ingénieur de la province de Poitou, demeurant à Poitiers paroisse Saint-Didier, en face des filles de Notre-Dame, est nommé expert laïc pour évaluer les travaux réalisés récemment et ceux à faire urgemment sur les biens de l'abbaye de Saint-Savin. Il dresse l'état des lieux, enregistré à la généralité de Bourges, le 5 novembre 1761. Pour l'église de Jouet [sic], il signale que lui est remis le procès-verbal de visite du 7 avril 1757 du greffier de la sénéchaussée de Montmorillon décrivant article par article les travaux réalisés dans le chœur pour un montant de 2080 livres. Les travaux sont réceptionnés et conformes lors de la visite de 1761.
En 1843, un tapis d'autel et des corporaux sont commandés par la fabrique.
En 1844, des pierres sont vendues pour financer les travaux de restauration prévus en 1843 : toiture et crépi de l'église, fenêtre du presbytère, porte intérieure.
En 1852, un budget de 608 francs est voté pour faire des réparations à la couverture de l'église l'année suivante.
Des travaux sont cités dans les archives en 1872/1873, notamment la réparation des couvertures en ardoises et tuiles plates.
La sacristie est reconstruite en 1885/1886 selon les plans de Alexandre Jouillat, entrepreneur : les plans, projets et devis sont approuvés par délibération municipale le 22 juin 1885 pour une somme totale de 1130,93 francs. Un secours de 400 francs est accordé par la commune au conseil de fabrique pour financer ces travaux.
Description
L'église de Jouhet est construite sur la rive droite de la Gartempe, à proximité de l'ancien gué (approximativement à l'emplacement du pont actuel). Elle n'est pas strictement orientée : son chevet décalé vers le nord-est.
L'église se compose d'une nef unique, de deux travées, et d'un chœur d'une travée. Elle est couverte d'un toit à longs pans en tuile plate. Les pignons sont découverts avec une croix en pierre au chevet. Elle est construite en moellons enduits avec des chaînages d'angle et des contreforts en pierre de taille.
Le portail principal se trouve sur le mur occidental. Il est couvert d'un arc brisé à ressauts composé de trois rouleaux. Il est surmonté d'une baie en plein cintre ; un jour en plein cintre est percé dans le haut du pignon et éclaire le comble. Les reprises visibles dans la partie nord de la façade (à gauche du portail) ne peuvent être comprises sans une étude de bâti plus approfondie. Elles ont été curieusement traitées lors d'une restauration (à comparer avec le cliché ancien de Joseph Salvini). Sous les fragments de corniche en quart de rond, décalées les unes par rapport aux autres, le mur est maçonné en petit moellons plutôt plats et très irréguliers, alors que la partie supérieure en pierre de taille correspond au sommet du contrefort d'angle dont le talutage est nettement visible. Il est probable que ces anomalies soient à mettre en relation avec l'existence d'un clocher-mur disparu.
Le mur gouttereau nord est aujourd'hui aveugle. La première travée est épaissie sur sa moitié occidentale. Cet épaississement englobe le contrefort d'angle contre lequel s'appuie une fenêtre murée. Sur les photographies anciennes (Joseph Salvini et pré-inventaire de 1976) se distinguent des traces d'arrachement d'un bâtiment adossé en partie basse, bâtiment qui ne figure pas sur le plan cadastral de 1840 ni sur les plans du bac établis entre 1853 et 1895 (la maison du fermier n'est pas accolée à l'église). Un escalier semble être aménagé dans ce massif maçonné.
Le contrefort qui sépare les première et deuxième travées a été surélevé pour contrebuter la surélévation de la nef, ce qui n'est pas le cas du contrefort entre la deuxième travée de la nef et la travée du chœur. Une porte murée se trouve contre ce contrefort, du côté de la travée du chœur.
Le clocher, adossé en saillie au nord de la troisième travée, est couvert d'un toit en ardoise à huit pans à égout retroussé. Il est construit en pierre de taille. Sur les photographies de Joseph Salvini, un petit bâtiment couvert en appentis est construit entre le mur ouest du clocher et le mur nord de l'église (travée du chœur). Ce bâtiment protégeait la porte d'accès au clocher qui donne désormais directement accès à l'extérieur. Un autre accès est aménagé par une porte située dans le chœur. Sur le mur ouest du clocher, une grande arcade a été murée anciennement. Un jour d'éclairage de la cage d'accès au clocher, très étroit, est percé dans cette reprise du mur et éclaire le deuxième niveau du clocher. La fonction de cette arcade est difficile à expliquer sans une étude approfondie, la question reste également posée après examen rapide du côté intérieur. Une baie très étroite, couverte en plein cintre, éclaire le rez-de-chaussée du clocher du côté oriental. L'accès au clocher se fait par une série d'échelles. La chambre des cloches est percée d'une baie en plein cintre sur chaque face du clocher. Elle renferme trois cloches (un petit tocsin et deux cloches fondues en 1948 en remplacement de l'ancienne cloche fêlée, Henriette Noémie et Marie-Paulette, dédiée aux morts pour la France).
Le chevet est plat. Il est contrebuté par deux puissants contreforts d'angles à ressauts, qui s'appuient à mi hauteur du mur. Le contrefort nord a été repris pour permettre la construction du clocher. Le chevet est éclairé un par triplet, dont les ouvertures vers l'extérieur sont très étroites. Un jour à encadrement chanfreiné éclaire le comble.
Le mur sud est éclairé par deux baies étroites couvertes en plein cintre. La baie du chœur est nettement plus grande que la baie de la deuxième travée. Une porte, couverte en plein cintre, permet l'entrée secondaire dans l'église par la première travée de la nef. Cette porte débouchait directement sur l'ancien cimetière. Le contrefort qui sépare la deuxième travée de la nef et de la travée du chœur a été repris après les photographies de Salvini (années 1930 ?), notamment son sommet qui était alors taluté comme le contrefort nord.
La sacristie a été adossée à la travée du chœur du côté nord. Elle est éclairée par deux paires de baies jumelles. Elle n'a pas d'accès direct sur l'extérieur.
Une cage d'escalier, en légère saillie sur le mur sud de l'église et menant au comble de l'église, a été construite en pierre de taille dans l'angle sud-ouest de l'église, dont elle assure également le contre-buttement. Elle est éclairée par un jour étroit dans sa partie supérieure, sur le mur sud. Cette ancienne cage d'escalier, dont il reste quelques vestiges de l'escalier tournant en maçonnerie, donnait accès à un probable clocher-mur aujourd'hui disparu.
À l'intérieur de l'église, les deux travées de la nef ne se distinguent pas ; elles sont couvertes d'une voûte légèrement brisée reposant sur un petit cordon. Les murs sont couverts d'un enduit et présentent plusieurs fissures, la principale se trouvant sur le mur nord, dans la première travée. De nombreuses traces d'infiltrations d'eau sont également visibles dans l'enduit. Le sol est dallé. Une pierre de seuil semble avoir été posée dans un deuxième temps en travers du portail occidental.
Une niche rectangulaire est aménagée dans le mur nord, dans la première travée. Une autre petite niche, couverte en plein cintre, lui fait face sur le mur sud ; elle surmonte un bénitier oblongue.
Le chœur a été reconstruit probablement au 14e siècle. Il est couvert d'une croisée d'ogives à huit nervures qui retombent dans les angles de la travée sur des chapiteaux à décor végétal. La clef n'est par ornée. Il convient de noter le départ d'une nervure en appui sur ces chapiteaux vers la nef, au nord comme au sud, ce qui suggère un projet inachevé de voûter l'ensemble de l'église de croisées d'ogives. Du côté oriental, les chapiteaux reposent sur des colonnettes en appui sur des culots. Le culot nord est sculpté d'une tête humaine représentée bouche ouverte, montrant les dents. Du côté ouest, vers la nef, au nord, le chapiteau repose sur une colonne alors que du côté sud, il repose sur une colonne en appui sur un culot sculpté d'une tête humaine qui tire la langue.
Des portes sont percées dans les murs gouttereaux du chœur : la porte nord donne accès au clocher, la porte sud, à la sacristie.
La charpente repose sur huit fermes dont certaines sont endommagées et font l'objet d'un projet de restauration en 2018.
Le mobilier de l'église est étudié par ailleurs.
Des pierres tombales provenant de l'ancien cimetière (aujourd'hui place publique) sont disposées devant l'église, du côté sud.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan allongé |
Étages |
1 vaisseau |
Couvrements |
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Couvertures |
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Escaliers |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA00045061 |
Dossier réalisé par |
Reix [Jean Baptiste] Florentin
Dujardin Véronique Chercheur, service Patrimoine et Inventaire |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Arrondissement de Montmorillon |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
1976 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Prieuré, aujourd'hui église Notre-Dame, Dossier réalisé par Reix [Jean Baptiste] Florentin, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/d71a06d2-a322-4a34-b1c7-7456f68fa9ac |
Titre courant |
Prieuré, aujourd'hui église Notre-Dame |
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Dénomination |
prieuré |
Vocable |
Notre-Dame |
Parties constituantes non étudiées |
église sacristie |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Jouhet
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: le Bourg
Cadastre: 1943 H3 455 ([Idem en 2016]), 1840 H3 767