Château Carmeil, dit Sourget

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Gauriac

Le domaine est réputé détenu par la famille Sourget depuis 1817. Le plan cadastral représente en 1820 des bâtiments (maison et usine) au lieu-dit Île du Nord ; l'état de sections indique effectivement comme propriétaire des lieux le négociant Sourget.

Il est mentionné dès l'édition de 1874 de Bordeaux et ses vins sous le nom de Château-Carmeil, dont la production s'élève alors à 150 tonneaux. Selon les éditons successives de l'ouvrage, la production culmine à 350 tonneaux à la fin du siècle et le vignoble s'étend sur 35 hectares.

D'après les augmentations et diminutions du cadastre, la maison (parcelle C11) est démolie puis reconstruite en 1888. Les nouveaux bâtiments sont illustrés dans l'édition de 1893 de l'ouvrage Bordeaux et ses vins. A cette époque, le domaine est géré par Jean Elie, pépiniériste qui y introduit des croisements de cépages cabernet-malbec (Revue de la viticulture, 22 septembre 1938, p. 278). Un nouveau bâtiment d'exploitation est édifié pour traiter les importantes quantités de vendanges en 1905, d'après la date portée sur le pignon.

En 1922, le château appartient à Joseph Chaperon, qui détient également sur l'île les crus de Château La Tour-Sourget et Château Belle-Isle. En 1926, celui-ci loue l'un de ses bâtiments de dépendance à la commune de Gauriac pour y installer une école. En 1928, un local est construit "par les soins de M. Chaperon" [bâtiment E sur le schéma de situation] : il se trouve "au sud de l'île, tout près de la côte occidentale protégée par une digue, à 200 m ou 300 m de la maison de maître du propriétaire de Carmeilh (M. Chaperon) et des fermes qui en dépendent, dans le voisinage d'un local à usage de réfectoire pour les vendangeurs pendant la saison (...)". L'école fonctionne jusque dans les années 1950. Les bâtiments plusieurs fois inondés sont définitivement abandonnés en 1959 et l'école est transférée dans la propriété de M. Barus (Domaine de Carmeilh) au sud de l'île.

Dans la seconde moitié du 20e siècle, la propriété est vendue par la famille Chaperon à Johann Zamofing. Le château est endommagé par un incendie en août 1971. Son propriétaire reste vivre dans les ruines jusqu'à sa mort en 1995.

En 2001, le conservatoire du littoral acquiert le domaine de Sourget. Les tempêtes Klaus en 2009 et Xynthia en 2010 entraînent de nombreux dégâts accentuant les effets d'érosion de la rive. Le bâtiment situé au nord du corps de logis, daté 1905, s'est effondré dans les eaux entre 2012 et 2014. Les bâtiments en ruine et gagnés par la végétation sont voués à disparaître.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Principale : 1er quart 20e siècle

Dates

1905, porte la date

D'après l'illustration publiée dans Bordeaux et ses vins, les bâtiments étaient composés d'une habitation accompagnée de chais et de cuviers ainsi que d'autres bâtiments annexes à vocation agricole, notamment une tour (pigeonnier ou citerne).

La maison s'organisait selon un rez-de-chaussée surélevé accessible par un escalier en pierre à double volées convergentes menant à une terrasse à balustrade. La façade présentait 11 travées d'ouvertures. La porte centrale encadrée de deux fenêtres formait une légère saillie soulignée par un chaînage d'angle à bossage, surmontée d'un fronton triangulaire sculpté. Le soubassement, traité en moyen-appareil de pierre calcaire taillée en grain-d'orge, devait abriter le chai à barriques. Certains éléments sont encore visibles dans les ruines : soubassement, escalier, tables décoratives sous les fenêtres du rez-de-chaussée surélevé, chaînage d'angle.

A l'arrière du logement était greffé un vaste cuvier à étage, équipé de cuves en bois cerclées de fer, en partie conservées. De part et d'autre, des espaces annexes, abritant notamment au sud des cuves en ciment. Le pignon occidental du cuvier, percé d'une porte haute par laquelle était hissée la vendange, portait sur une table décorative l'inscription : CHÂTEAU CARMEIL.

Au sud, un bâtiment annexe abritait sans doute des logements et peut-être une remise agricole.

La tour de plan carré, à pans coupés, abritait probablement une citerne ; des trous de boulins (en partie murés) témoignent peut-être d'un usage de pigeonnier. La tour est équipée d'une horloge portant l'inscription : L. BAZERQUE / Bordeaux.

Au nord, un bâtiment servait certainement de chai secondaire : un cartouche portait sur le pignon oriental l'inscription CHATEAU CARMEIL 1905 (détruit).

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Mise en oeuvre : moyen appareil

Toits
  1. tuile creuse
Étages

en rez-de-chaussée surélevé

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Typologie
  1. cuvier médocain
État de conservation
  1. menacé
  2. envahi par la végétation
Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Gauriac

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: île du Nord

Cadastre: 2018 AM 150, 1820 C1 11

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