Les fermes de la commune de Saint-Sever

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L'élaboration d'une chronologie du bâti rural de la commune de Saint-Sever s'est heurtée à l'absence de dates portées avant le 20e siècle et de descriptions architecturales dans les sources. Ces contraintes ont nécessité d’éprouver une méthode d’observation directe des matériaux et des formes afin de proposer une typo-chronologie. Cette approche a été complétée par une analyse systématique des plans anciens et des cadastres pour appréhender, si ce n'est l'ancienneté des bâtiments, du moins l'ancienneté de l'implantation des exploitations agricoles.

Le Moyen Âge a été une période essentielle pour la structuration de l'occupation du sol entre le bourg et le territoire rural. Quelques sites sont mentionnés dès cette époque dans les sources, majoritairement dans des actes de vente ou de donations. Ainsi, les terres de Saint-Sarian sont évoquées dans un acte de bornage en 1368. Le lieu de Meignos est citée dès 1510 lors de la donation de la "caverie" par Jeanne Deschats à l'abbaye. Cependant, aucun vestige de bâtiment rural de la période médiévale n'a été repéré.

Les témoignages architecturaux les plus anciens paraissent dater du 17e siècle. Ce sont deux portes à Sort et à Meignos, dont l'encadrement de brique forme un arc surbaissé.

Les nombreux plans levés au 18e siècle, issus du terrier des Bénédictins, ont permis d'identifier des fermes encore présentent sur le territoire. Même si les bâtiments y sont figurées selon un schéma type ne permettant pas une analyse de l'évolution architecturale, ces documents sont précieux car ils mentionnent les propriétaires et le mode de faire-valoir des exploitations. Dans 95% des cas, les propriétaires sont des seigneurs laïcs ayant une résidence en ville ou des communautés religieuses établies à Saint-Sever. Le métayage, qui consiste à confier à un métayer la culture des terres en échange d'une partie de la récolte, existe localement depuis le 16e siècle au moins. A part quelques exemples de fenêtres en arc segmentaire isolées, datables de la première moitié du 18e siècle, un seul édifice, la grange de Calotte, est assurément d'Ancien Régime.

La carte de Cassini dressée au 18e siècle n'apporte, quant à elle, pas d'autre information que la répartition des exploitations sur le territoire.

La superposition du plan cadastral de 1809 avec celui de 1844 révèle beaucoup d'évolutions dans l'emprise des bâtiments, ce qui témoigne d’un mouvement important de construction et de restauration des fermes dans la première moitié du 19e siècle. La comparaison entre le plan de 1844 et le plan cadastral actuel montre, en revanche, peu de modifications.

Dans la seconde moitié du 19e siècle et au début du 20e siècle, les nombreuses enquêtes agricoles menées par l’État témoignent d'un réel dynamisme pour la commune. Selon le registre des matrices cadastrales, un nombre significatif de fermes sont reconstruites dans les années 1870-1880. Elles reprennent les caractéristiques architecturales des édifices construits à la même période en ville et dans les hameaux : utilisation de la brique et de la pierre pour les encadrements, retour à l’arc segmentaire. Ces éléments se retrouvent encore pour des fermes remaniées dans les années 1910, dont toutes portent la date de construction en façade. Les enquêtes agricoles témoignent du maintien du métayage durant la première moitié du 20e siècle, qui décline après la seconde guerre mondiale.

Périodes

Principale : 17e siècle

Principale : 18e siècle

Principale : 19e siècle

Principale : 1ère moitié 20e siècle

L’étude des fermes de Saint-Sever porte sur l’ensemble du territoire communal. Bien que la majorité d’entre-elles se situent en dehors de la section A du cadastre actuel, correspondant à l’emprise de la ville, 8 fermes se situent à la limite de l'agglomération. Autrefois aux franges de l'espace urbain, elles témoignent de l'extension de la ville dans les années 1960, avec la création de zones pavillonnaires qui ont repoussé les limites de l’espace rural.

D’une manière générale, les maisons rurales sont isolées. Mis à part le quartier d'Augreilh, le quartier de Sainte-Eulalie et le quartier de Loubart, les différentes fermes ne sont pas regroupées en hameau. Les fermes de la commune présentent les mêmes caractéristiques constructives que les maisons. Dans 87% des cas, elles sont édifiées en matériaux mêlés, avec une prédominance du galet de l’Adour. Pour 66% du bâti, la pierre de taille est réservée aux ouvertures de fenêtres et de portes ainsi qu’aux chaînages. Comme pour les maisons, deux types de calcaire sont utilisés : le calcaire jaune, coquillier et friable, et le calcaire gris-vert, plus dur. Aucune ferme n’est construite entièrement en pierre de taille. Dans 50% des cas, les fermes présentent au moins une ouverture dont l'encadrement est en brique. Ce matériau est donc privilégié dans les constructions rurales. 14 fermes présentent une structure à pans de bois située sous le pignon de la façade principale, orientée à l'est.

Sur les 77 fermes repérées, 44 ont conservé leur couverture traditionnelle de tuiles creuses. Pour 52, les toitures ont été refaites en tuiles mécaniques. 90% des bâtiments d'habitation ont un toit à pente douce à longs pans, permettant de garder le pignon libre pour atteindre le comble servant d’espace de stockage. En revanche, 12 toitures de granges indépendantes sont composées de longs pans et croupes (une arrière et une avant). Sur 10 fermes, au toit à deux pans est associée une troisième pente en croupe, appelée localement "queue de palombe". Ce type de couverture se retrouve pour de nombreuses fermes en Chalosse. Seulement deux fermes (Marmounet et Tchalot) présentent, pour leur toiture, des caractéristiques particulières.

Les fermes de la commune ont classées en trois types généraux subdivisés en sous-types.

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