Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Un bac existait en aval à faible distance de l'endroit du futur pont sur la Vézère, comme l'indique le plan du bourg de Thonac de 1878 levé par Requal qui mentionne le "chemin de l'ancien bac", la rue orientée nord-sud située à l'ouest du bourg et menant au sud à la Vézère (cf. IA24004382). Autrement dit, peut-être de longue date, une liaison, sinon une voie de communication, existait entre la paroisse de Thonac et celle de Sergeac qui franchissait la Vézère. Toutefois, celle-ci n'apparait pas sur la carte de Belleyme (planche n° 23 levée en 1768) et n'existait déjà plus en 1878 ("l'ancien bac").

Le 16 mars 1894, le président de la République française Sadi Carnot autorise par décret la commune de Thonac à emprunter et à s'imposer extraordinairement pour la "construction d'un pont sur la Vézère". Dès le 1er mai suivant, un rapport évalue le montant de la construction et de ses abords à 57 121,33 francs. Parmi les recettes, on décompte 1 000 francs pour la cession des terrains (les deux berges de la Vézère, côté Thonac et côté Sergeac), un emprunt de la commune de Thonac s'élevant à 6 700 francs et un emprunt de la commune de Valojoux se montant à 1 300 francs, la commune de Sergeac étant trop pauvre à ce moment pour participer aux frais (elle a été durement touchée par la crise du phylloxéra ; cf. IA24004042). La même année, François Deljarry cède une partie de son terrain (parcelle n° 96) pour élargir et améliorer le tracé d'un petit chemin destiné à devenir le chemin n° 2 menant au futur pont ; d'autres parcelles, les numéros 93, 94, 95 et 97, qui appartiennent à Jean Culine, sont cédées par lui en 1900 pour les mêmes raisons. Un nouvel emprunt de la commune de Thonac, sur 30 ans, est encore accepté le 7 mai 1895 pour subvenir aux dépenses.

Les travaux du nouveau pont se sont donc déroulés entre 1895 et 1900. Le pont, qui permet le franchissement de la Vézère, lie les communes de Thonac et Sergeac entre elles, mais aussi, au-delà, avec celles de Valojoux et Tamniès, jusqu'alors isolées des grands axes.