Moulin de Beauregard

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Marans

Le moulin actuel a probablement été (re)construit au 17e siècle, comme le laisse penser la présence de baies à encadrement chanfreiné. Le 11 juin 1656 (acte passé devant Favreau, notaire à Marans), il appartient aux héritiers de Henry Lucas, sieur de Lucques, et de Marie Masson, et est alors affermé à Georges Panetier, farinier. Avant le 3 août 1669 (acte devant Pilvardière, notaire à Marans), il passe à Jehan du Chesgne, bourgeois de Paris, puis, avant le 11 février 1676 (acte devant Savin, notaire à La Rochelle), à Gabriel Bernardeau, avocat en Parlement, seigneur des châtellenies de Marsilly et Coudevague, demeurant à Paris, qui l'afferme à Louis Panetier, fils et successeur du précédent meunier. Louis Panetier devient propriétaire du moulin par arrentement du 10 août 1693 (acte devant Brodu, notaire à Marans). En 1694, il est assassiné d'un coup de fusil, dans son moulin, par un soldat dragon. Le moulin passe alors à sa fille, Renée Pannetier, épouse de Jean Bonnenfant, marchand, qui en est encore propriétaire en 1744. Le moulin de Beauregard fait partie des moulins mentionnés sur une carte des environs de Marans vers 1703 par Claude Masse. Parmi les nombreuses inscriptions et marques visibles aux différents niveaux du moulin, on relève les dates 1724 et 1728, ou encore ces inscriptions : "ALEXAN/DRE ROUTU/RIE GARCO/NC FARINIER / 1793" et "MOTARD GARCON / F[arinier] 1841 J[anvie]R".

Le 24 juillet 1773 (acte devant Bichon, notaire à Marans), Thomas Bonnenfant, marchand, époux de Marie-Anne Cousineau, cède par arrentement la moitié du moulin de Beauregard à Thomas Pinet, maître en chirurgie, son beau-frère, époux de Marie-Anne-Renée Bonnenfant, qui possède sans doute déjà l'autre moitié du moulin. Le 12 mars 1793, lors du partage de succession de Mme Pinet-Bonnenfant (devant Guillet, notaire à Marans), le moulin passe à son fils, Pierre Pinet, chirurgien à Marans. Le 9 mars 1805 (devant Baugas, notaire à Marans), le moulin échoit au fils de ce dernier, Pierre Louis Stanislas Pinet, marié à Julie Gripaud. Il en est encore propriétaire en 1820 : le moulin apparaît alors sur le plan cadastral de Marans, avec une habitation et des dépendances au nord. Le 1er septembre 1834 (acte devant Gaudineau, notaire à Marans), après la mort de Pierre Louis Stanislas Pinet, sa veuve et leur fils, Napoléon Pinet, médecin, vendent le moulin à deux fariniers : Pierre Ferret, marié à Madeleine Aymon, et son beau-frère, François René Ancelin, époux de Jeanne Ferret. Peu après, Ancelin rachète sa part à son beau-frère Ferret et devient ainsi le seul propriétaire du moulin. Ses descendants vont posséder et exploiter le moulin pendant un siècle.

Le cadastre mentionne la construction d'une minoterie en 1882, au nord du moulin, pour le compte de François Ancelin. Le moulin, toujours tenu par la famille Ancelin, cesse son activité en 1938 et est abandonné. Les bâtiments qui l'accompagnent, encore visibles sur une vue aérienne en 1964, disparaissent ensuite. Racheté par la municipalité en 1994, le moulin est restauré et son mécanisme restitué. Seul moulin à vent en activité en Aunis, le moulin de Beauregard est inauguré le 17 juin 2000 et propose depuis des activités pédagogiques et touristiques.

Périodes

Principale : 17e siècle, 18e siècle

Le moulin à vent comprend une tourelle ronde, en moellons enduits, percée de plusieurs ouvertures dont une porte à l'ouest et une autre à l'est. Près de la porte ouest, deux orifices créés en retirant des moellons forment un anneau d'attache pour animaux. La base de la tourelle est entourée d'une rangée de pierres de taille.

Le toit conique est couvert de tuiles plates en bois. Ce toit peut pivoter de manière à mieux orienter les ailes en fonction du sens et de la force du vent. Un long morceau de bois, le "guivre", relie le toit au sol. Equipé à l'origine de commandes et de freins, il permet de faire tourner le toit, celui-ci étant posé sur un système circulaire, la "sablière".

Les ailes sont de type Berton, un système inventé par Pierre Berton dans les années 1840 et ensuite adopté par de nombreux moulins à vent. Les ailes sont en bois, en lieu et place des traditionnelles ailes en toile, propices à se déchirer. Chaque "aile Berton" est composée de planches en sapin, donc fragiles mais imputrescibles. Ces planches, superposées, coulissent de manière à ce que l'aile s'ouvre plus ou moins en fonction de la prise au vent que l'on veut donner. Cette ouverture est actionnée par un système de broches extérieures, fixées à la base des ailes, et actionnées depuis l'intérieur.

Le mécanisme intérieur a lui aussi été reconstitué tel qu'il était avant l'abandon du moulin (voir en annexe).

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile plate, bois en couverture
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit conique

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : femme


Précision sur la représentation :

A l'intérieur du moulin, en plus des inscriptions datées voire signées, on relève des graffitis représentant une femme vêtue d'une robe, les pattes arrières et la queue d'un cheval, un moulin à vent, un oiseau ou encore une rosace.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Marans , rue de Beauregard

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1820 D 457 et 458, 2016 AH 387

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