Église paroissiale Saint-Romain

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Soussans

La contribution du chapelain de Soussans est mentionnée dans la levée du décime du Saint-Siège sur le diocèse de Bordeaux en 1364. L'ancienne église de Soussans, visible sur le plan cadastral de 1827, était orientée et entourée du cimetière. Composée d'une nef et d'un bas-côté au nord, elle était également dotée d'un clocher, dont la charpente est réparée en 1861.

A partir de 1865, le projet de construire une nouvelle église voit le jour : l'architecte Gustave Alaux propose alors de modifier l'orientation du bâtiment afin d'en faciliter l'accès. Dans un premier temps, le clocher d'origine doit être conservé. L'ancienne église est détruite en 1873 et le projet du nouveau bâtiment évolue par rapport au projet initial de Gustave Alaux (1866) : on choisit finalement de détruire l'ancien clocher tout en conservant les fondations pour permettre la construction du nouveau ; l'église est agrandie avec l'ajout d'une travée dans l'abside et d'une tribune dans la nef. Les travaux sont réalisés, selon les plans modifiés de Gustave Alaux (1873), par l'entrepreneur Martial Doirat. Le gros-œuvre est terminé en novembre 1874. Des clés de voûte portent les noms des principaux acteurs de la construction de l'église : on trouve ainsi le nom de l'architecte Gustave Alaux, le nom de l'entrepreneur Martial Doirat et le nom du sculpteur Jean Bégu. Pendant la durée des travaux, une église provisoire a été installée dans le cuvier du presbytère : elle a servi jusqu'en septembre 1875.

Le mobilier et le décor intérieurs sont également conçus par Gustave Alaux et réalisés de 1875 à 1888 : les vitraux sont installés dans le chœur et dans le transept à partir de 1875 par Joseph Villiet et Henri Feur. L'autel porte les signatures de l'architecte Michel Alaux et du sculpteur Bernard Jabouin, ainsi que la date 1879. Les boiseries sont réalisées par l'ébéniste Thureau (1884-1888), les peintures décoratives par les peintres Louis Augier et Léon Millet ainsi que Ernest Betton, les éléments de sculpture (autel, statues) par le sculpteur marbrier Bernard Jabouin aîné.

En 1887, deux espaces servant de dépôt de chaises sont ajoutés de part et d'autre du clocher.

Au début du 20e siècle, des réparations sont effectuées au clocher (1902, 1920) ainsi qu'aux vitraux (maison Dagrant, 1921). En 1937, une horloge est installée sur le clocher.

Périodes

Principale : Moyen Age (détruit)

Principale : 3e quart 19e siècle

Secondaire : 4e quart 19e siècle

Secondaire : 1er quart 20e siècle

Dates

1866, daté par source

1874, porte la date

Auteurs Auteur : Alaux Gustave

Jean-Paul Louis Gustave Alaux, né à Bordeaux le 29 novembre 1816 à Bordeaux, mort dans la même ville le 23 mars 1882 ; fils du peintre Jean-Paul, dit Gentil-Alaux.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Doirat Martial, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Thureau, ébéniste (attribution par source)
Auteur : Bégu Jean, sculpteur (attribution par source)
Auteur : Augier Jean-Louis

Jean-Louis Augier (1825-1893), peintre, décorateur et archéologue, fut d'abord le collaborateur du verrier bordelais Joseph Villiet de 1860 environ jusqu'à la mort de celui-ci en 1877 ; il participa ainsi, parmi plusieurs chantiers, à l'exécution des peintures murales de la nouvelle église Saint-Ferdinand de Bordeaux. Après la disparition de Villiet, il s'associa avec le dessinateur Léon Millet (1851-1929). Entre 1877 et 1903, l’atelier Augier et Millet, spécialisé dans le décor des édifices religieux, produisit un nombre important de projets pour les églises de Bordeaux et de la Gironde, ainsi que des Landes voisines. Les Archives municipales de Bordeaux conservent près de 300 planches issues de leur collaboration.

, peintre, décorateur (attribution par source)
Auteur : Millet Léon

Entre 1877 et 1903, l’atelier Augier et Millet, spécialisé dans le décor des édifices religieux, produit un nombre important de projets pour les églises de Bordeaux et de la Gironde, ainsi que des Landes voisines. Les Archives municipales conservent près de 300 planches nées de la collaboration entre Jean-Louis Augier (1825-1893), peintre, décorateur et archéologue, et Léon Millet (1851-1929), dessinateur. Bibliographie : Carole Gombaud, Perspectives de recherche sur la peinture religieuse à Bordeaux dans la seconde moitié du XIXe siècle : Joseph Villiet (1823-1877), Jean-Louis Augier (1825-1893), Léon Millet (1851-1929), mémoire de DEA sous la direction de Marc Saboya, Université de Bordeaux III, 2002.

, peintre, décorateur (attribution par source)
Auteur : Betton Ernest, peintre, décorateur (attribution par source)
Auteur : Villiet Joseph

Joseph Villiet, peintre-verrier bordelais. En 1841, il entre dans l'atelier de peintre-verrier d'Émile Thibaud et d'Étienne Thevenot, à Clermont-Ferrand. En mai 1851, il demande au peintre-verrier Laurent-Charles Maréchal de Metz de travailler dans son atelier. Devant son refus, il décide en juillet 1852 de s'installer à Bordeaux avec une recommandation de l'évêque de Clermont pour Mgr Donnet.

, peintre-verrier (signature)
Auteur : Feur Henri

Pierre-Henri Feur (Bordeaux, 18 juillet 1837 - Bordeaux, 18 mai 1926), verrier à Bordeaux, élève et successeur de Joseph Villiet (1823-1877), dont il hérite le fonds d'atelier par contrat avec sa veuve le 15 août 1877. De son mariage avec Marie Bazanac (21 mars 1868) naît un fils, Marcel Feur (1872-1934), qui lui succède en 1908.

, maître verrier (attribution par source, signature)
Auteur : Alaux Jean-Michel

Jean-Michel ou Michel, fils de Gustave Alaux.

, architecte (signature)
Auteur : Jabouin Bernard

Marbrier-sculpteur à Bordeaux, dit Jabouin aîné.

, marbrier (attribution par source)

L'église présente un plan en croix latine, la nef étant complétée par deux chapelles formant transept. Le chœur constitué de deux travées présente une abside à trois pans. L'ensemble est doté d'un clocher-porche de base carrée, à quatre niveaux et coiffé d'une flèche polygonale en pierre. De part et d'autre de la tour, deux espaces permettent de stocker les chaises.

L'intérieur du porche est voûté avec sur la clé de voûte le nom de Gustave Alaux architecte et la date 1874. Le portail intérieur est encadré de deux séries de trois colonnes en pierre polychrome.

La nef est composée d'une travée de tribune puis de trois travées, dont celle d'avant-chœur sur laquelle s'ouvrent les chapelles formant transept. L'ensemble est voûté d'ogives.

Dans la travée de tribune occidentale se trouvent les fonts baptismaux placés derrière une grille, avec un décor peint (toile marouflée) représentant le baptème du Christ et la liste des curés de la paroisse. Un bas-relief en albâtre représentant une Crucifixion est fixé sur le mur sud. La clé de la voûte d'ogives porte le nom de Jean Bégu sculpteur et la date 1874.

La travée de tribune orientale abrite le groupe sculpté représentant une pieta, avec sur le mur sud la liste des principaux donateurs ayant permis la construction de l'église. Une porte donne également accès à l'escalier en vis menant à la tribune et au clocher. La clé de voûte porte le nom de Martial Doirat entrepreneur et la date 1874.

La clé de voûte au centre de cette première travée porte le nom du président de fabrique Arnaud Douat.

Au niveau de la tribune, une porte vitrée donne accès au premier niveau du clocher, d'où l'on perçoit la cloche.

La nef est percée de baies à arc brisé et scandée de colonnes engagées à chapiteaux corinthiens. S'y trouvent un monument à la mémoire des enfants de Soussans morts pour la France (1914-1918), servant de socle à la statue de Saint-Michel et un autre évoquant la mort de Joseph Holagray, le 3 juin 1917 au Chemin des Dames. Il est surmonté par la statue de Jeanne d'Arc.

La chapelle ou le bras de transept occidental est dédié à la Vierge (autel et rose représentant l'Annonciation). Les croisées d'ogives reposent sur des culots sculptés représentant des visages (2 femmes, 2 hommes barbus). Les murs sont peints d'un décor de faux appareillage à fleurettes.

La chapelle ou le bras de transept oriental est dédié à Saint-Joseph (autel et rose représentant la Mort de Joseph). On retrouve des culots sculptés de visages féminins et masculins.

L'arcade brisée du chœur est soulignée par un décor peint et une inscription avec, de part et d'autre, les statues de Saint-Romain et du Sacré Cœur.

Le chœur est éclairé par des baies en arc brisé avec des vitraux représentant des figures de saints en pied. Deux vitraux présentent des motifs géométriques. Le décor peint est composé de quadrilobes abritant les figures des évangélistes.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse, pierre en couverture
Plans

plan en croix latine

Étages

1 vaisseau

Couvrements
  1. voûte d'ogives
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe polygonale

  2. Forme de la couverture : flèche polygonale

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier en vis sans jour

Décors/Technique
  1. sculpture
  2. vitrail
  3. peinture
  4. ferronnerie

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Soussans , place de l' Eglise

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1827 A4 2948, 2009 AB 285

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