Chapelle de l'Assomption, actuellement maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Vaux-sur-Mer

Les 7 et 23 août 1867, Auguste Jousse, propriétaire d'une bonne part des terrains de la corniche ouest de Pontaillac ainsi que de la vieille métairie alors située à l'entrée de la route qui mène à Vaux, vend une partie de cet espace au comte Henry de Verthamon, et une autre partie à Anna Beuvain, en religion soeur Marie Antoinette, membre du couvent des religieuses de l'Assomption de Bordeaux. Celle-ci rachète sa partie au comte de Verthamon le 2 juin 1869, avec un petit chalet s'y trouvant, qu'il a fait édifié entre temps. L'objectif pour les soeurs de l'Assomption est d'ouvrir une maison de campagne, avec chapelle, près de Royan où, comme de plus en plus de Bordelais, elles ont pris l'habitude de venir à la belle saison. Le nouveau quartier de Pontaillac est alors en plein développement, sous la houlette de Jean Lacaze et du comte de Verthamon qui souhaitent de leur côté la création d'un lieu de culte à Pontaillac.

En 1868, Marie-Eugénie Milleret, fondatrice de l'ordre de l'Assomption, vient elle-même visiter les lieux, avec soeur Marie Gonzague, supérieure du couvent de Bordeaux. Elles se heurtent à l'hostilité du curé de Royan, l'abbé Mazure qui, comme une partie des notables royannais, voit d'un mauvais oeil le développement du nouveau quartier de Pontaillac, éloigné du centre de Royan et de son église, et dédié aux bains de mer, activité alors mal considérée par l'Eglise. Les religieuses obtiennent de puissants appuis, dont celui de Louis Hubert de l'Isle, propriétaire d'une des premières villas construites de ce côté-ci de la conche de Pontaillac (1 boulevard de la Falaise). Surtout, le terrain acquis par les religieuses se trouve non pas à Royan mais sur la commune de Vaux-sur-Mer, ce qui enlève au curé de Royan une part de ses arguments et solutionne en grande partie le problème des religieuses. L'avantage pour ces dernières est enfin de venir concurrencer sur leurs terres les protestants, majoritaires à Vaux.

Dès lors, en 1870, la construction de la chapelle peut commencer. Le financement est en partie assuré par une souscription. Ses plans ont été commandés dès mai 1869 à l'architecte Aymar Verdier (qui participe à la même époque à la construction du couvent de l'Assomption de Bordeaux) et à Jean-Jacques Valleton, jeune architecte bordelais. Le chantier est confié à Constant Baudet, entrepreneur de travaux publics à Royan, qui a beaucoup collaboré avec le comte de Verthamon dans le quartier de Pontaillac. Faute de financement suffisant, le projet est revu à la baisse, avec suppression d'un porche initialement prévu. Baudet achève l'essentiel de son travail le 18 octobre 1870. La villa "Béatrix", qui jouxte la chapelle (au numéro 15 ; fortement remaniée), est également construite pour les religieuses de l'Assomption, en 1873.

La chapelle perd beaucoup de son utilité avec la construction, en 1891, de l'église Notre-Dame-des-Anges, bien plus grande et située au coeur du quartier de Pontaillac, côté Royan. C'est probablement la raison pour laquelle un projet d'agrandissement de la chapelle, présenté en 1887 par un architecte bordelais (sans doute Verdier ou Valleton), n'a pas de suites. Les religieuses de l'Assomption quittent Pontaillac vers 1900, semble-t-il, avant que leur ordre ne soit expulsé de France en 1906. Dès le 16 mai 1899, soeur Marie Antoinette (qui finira sa vie en Espagne) fait donation de la chapelle à la fabrique paroissiale de Vaux, et vend la villa à l'abbé Charles-Emile Mammius, curé de Vaux. Le 5 septembre 1900, le don de la chapelle est modifié au profit de l'abbé Mammius. Un procès-verbal descriptif de la chapelle établi le 9 juin 1899 fait état d'un autel en pierre avec marches en bois, d'une croix et de six petits chandeliers d'autel en cuivre doré, d'un confessionnel, d'un petit chemin de croix en plâtre, de statues de la Vierge, du Christ, de saint Joseph et de saint Antoine de Padoue, en plâtre.

En 1914, l'abbé Mammius fait don de la chapelle et de la villa à l'abbé Alphonse Barbe, vicaire général de l'évêché de La Rochelle-Saintes, tout en conservant l'usufruit de la villa. Il y décède en 1924 (et est inhumé à Vaux où se trouve encore sa tombe). Dès lors, la villa est louée pendant l'été à des particuliers, pendant que le culte est célébré dans la chapelle. Cette même année 1924, un inventaire du mobilier se trouvant dans la chapelle fait état d'un autel, d'une centaine de chaises, d'un chemin de croix, de tableaux, d'une lampe suspension, de statues, d'un harmonium et d'un confessionnal, sans oublier des linges et ornements dans la sacristie.

Le 14 octobre 1940, la villa est occupée par une vingtaine de soldats allemands. Le 27 avril 1942, l'abbé Barbe la cède, ainsi que a chapelle, à l'association diocésaine de La Rochelle-Saintes. Les bombardements d'avril 1945 endommagent fortement les deux bâtiments qui sont reconstruits en 1946 suivant les conseils de l'architecte royannais Pierre Laurent. Après guerre, la villa est utilisée à la fois comme annexe à la chapelle et logement du sacristain. La chapelle sert au culte jusqu'au début des années 1980. Vendue en 2003, elle est ensuite transformée en logement.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1870, daté par travaux historiques, daté par source

Auteurs Auteur : Valleton Jacques

Architecte bordelais, "élève" de l'architecte Paul Abadie.

, architecte (attribution par travaux historiques)
Auteur : Baudet Constant

Entrepreneur de travaux publics à Royan.

, entrepreneur (attribution par travaux historiques)
Auteur : Verdier Aymar

Architecte diocésain d'Amiens.

, architecte (attribution par travaux historiques)

La chapelle est située parmi les villas qui bordent la corniche ouest de Pontaillac. De style néo-roman, elle présente un simple plan rectangulaire, avec chevet plat. Ses murs gouttereaux, couronnés par une corniche à modillons, sont soutenus par des contreforts plats. Ces derniers délimitent cinq travées, alternativement percées d'occuli et de baies en plein cintre. Le choeur de la chapelle n'est pas, comme à l'accoutumée, orienté vers l'est : c'est l'entrée qui regarde vers l'orient, en surplombant la plage de Pontaillac, à l'image des villas environnantes. La façade, édifiée en pierre de taille, sur un pignon découvert, est surmontée d'une croix en pierre. Dans un arc brisé prennent place une rose, ornée de verrières, et la porte en plein cintre, sous un fronton et, là encore, une croix en pierre (les deux portes latérales, également en plein cintre, ont été ajoutées par la suite).

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Étages

en rez-de-chaussée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon découvert

Décors/Technique
  1. vitrail
Décors/Représentation
  1. Representations : Vierge


Précision sur la représentation :

La partie centrale de la rose est ornée d'une représentation de la Vierge Marie couronnée.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Vaux-sur-Mer , 13 bis boulevard de la Falaise

Milieu d'implantation: en ville

Lieu-dit/quartier: Pontaillac

Cadastre: 2009 AE 529

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