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Quai de la Regratterie
France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Niort
Historique
Le quai de la Regratterie s'étire le long d'une partie des anciennes fortifications de Niort (démolies au début du 19e siècle), entre leur angle nord et les Vieux Ponts. Ces fortifications (mur, tour de la Folie) figurent encore sur les plans de Niort au 18e siècle et pour partie sur les plans cadastraux de 1809 et 1846. Celui de 1809 montre les maisons situées pour certaines en bordure immédiate de la Sèvre ; d'autres en sont séparées par un espace étroit, sur lequel les chamoiseurs viennent faire sécher leurs peaux. Depuis le 17e siècle au moins, le quai de la Regratterie est en effet étroitement lié à l'activité de chamoiserie, plusieurs maisons abritant des ateliers et séchoirs à peaux au rez-de-chaussée (par exemple au numéro 44). Des photographies et cartes postales du début du 20e siècle montrent encore des chamoiseurs en action et des peaux à sécher le long du quai.
La forte présence de cette activité sur les bords de Sèvre et au pied des murs de la vieille ville, suscite l'inquiétude des autorités, en matière de salubrité notamment. Le 1er septembre 1698, déjà, une ordonnance de l’intendant du Poitou prescrit aux tanneurs, mégissiers et chamoiseurs qui ont des tanneries le long des murs de la ville de faire enlever toutes les immondices qu’ils ont jetées dans le canal de la Sèvre et qui ont bouché une des arcades des Vieux Ponts.
Un peu plus d'un siècle plus tard, tandis que l'on procède à la démolition des derniers vestiges des fortifications (la tour de la Folie, à l'extrémité nord du quai, apparaît cependant encore sur une carte postale vers 1900), le quai est aménagé de manière à faciliter l'accès à la Sèvre et à améliorer la salubrité des lieux. La décision en est prise en 1808 lors du passage de Napoléon 1er à Niort qui constate le mauvais état de la traversée du fleuve dans la ville. L'article 13 de son décret du 7 août 1808 ordonne qu'un "quai sera construit à Niort, le long des fabriques de chamoiserie". Dès 1809, un quai à deux niveaux, bordé d'une double rangée d'arbres, est créé le long des maisons et ateliers, avec un mur de soutènement et des escaliers.
L'accès reste toutefois peu aisé aux extrémités du quai et en dehors des quelques escaliers créés. Pour les sortir du quai, les peaux traités doivent être hissées à l'aide de brouettes ou chargées sur des bateaux. Une nouvelle amélioration est apportée en 1826 : l'ingénieur des Ponts et chaussées Segrétain conçoit une rampe de 72 mètres de long facilitant l'accès au quai depuis les Vieux Ponts. Cette rampe aboutit toutefois à enterrer en partie le rez-de-chaussée des maisons riveraines.
Ces aménagements, qui apparaissent sur le plan dit d'alignement de 1821, ne vont d'ailleurs pas sans créer quelques tensions avec les riverains. En 1812, Jeanne Gillé, veuve de Thomas Treumeau, propriétaire d'une maison-atelier sur le quai (actuel numéro 50), se plaint auprès de la préfecture de ce que le pallier de l'escalier créé devant sa propriété retient l'eau qui inonde son atelier. Quelques décennies plus tard, en 1886, un contentieux s'élève entre M. Pineau-Marin, chamoiseur et marchand de cuirs, et son voisin, Abel Main, au sujet de leurs droits respectifs d'occuper, comme tous les riverains du quai, un espace en face de leurs maisons-ateliers, entre les arbres, pour y entreposer les objets nécessaires à son métier.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 1er quart 19e siècle |
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Description
Le quai de la Regratterie s'étire sur 320 mètres, sur la rive gauche de la Sèvre, au pied du quartier Saint-André, entre le jardin des plantes et les Vieux ponts. A partir des bords de Sèvre, le quai s'étage depuis le quai lui-même, à trois niveaux pavés ; un trottoir piéton puis une rue basse ; un mur de soubassement interrompu par des escaliers, avec des chaînages harpés et un parement en pierre de taille ; enfin, une rue haute le long de laquelle les maisons sont accolées.
Parmi les maisons qui bordent le quai et sa rue haute, certaines abritaient au rez-de-chaussée un atelier et/ou séchoir à peaux. Plusieurs maisons ont par ailleurs un double accès, par la rue haute du quai de la Regratterie et par la rue de la Regratterie, parallèle à la première.
Détail de la description
Toits |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA79004473 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2016 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Quai de la Regratterie, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/ee5c87aa-4d52-4cda-a073-8873ac4d1b76 |
Titre courant |
Quai de la Regratterie |
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Dénomination |
quai |
Parties constituantes non étudiées |
escalier |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Niort , quai de la Regratterie
Milieu d'implantation: en ville
Cadastre: 1809 G 36, 39, 40 et 41, 1846 J 1615 à 1619, 1630 à 1662, 2016 BX