Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Selon la tradition orale, qui n'a pu être vérifiée, le "bois Guichet" (lieu-dit devenu Baudichet) aurait servi de pavillon de chasse à un seigneur de la région. "Boisguichet" est mentionné en 1659 dans un aveu délimitant la dîmerie de Coulon. Dix ans plus tôt, Françoise Morin, veuve de Jacques Girault, demeurant à "Bauguichet", vend à Nicolas Clément, notaire à Benet, une maison située au même lieu, avec une grange, un appentis, une aire, une ouche et un jardin. En partie couverts de roseaux, les bâtiments confrontent à ceux de la vendeuse et au chemin de Glande à la Prée. En 1719, la métairie de Baudichet appartient à André Etienne Piet, de Niort, et Pierre Desmier, de Coulon, puis en 1789 à Mlle Piet-Rochetaud. S'en distingue la borderie de Baudichet, détenue en 1747 par Mlle Derbecq et en 1789 à la veuve Dupont.

Baudichet apparaît sur le plan cadastral de 1833. Le site était réparti en deux ensembles. Le plus important (sans doute la métairie) se trouvait sur le côté nord du carrefour, où il a depuis disparu. Il appartenait à Gabriel Marie Cuvillier-Champoyau (1776-1844), de Niort, époux de Françoise Catherine Laffiton. Une autre habitation, plus petite (peut-être la borderie), prenait place dans l'angle ouest du carrefour, comme aujourd'hui. Elle appartenait en 1833 à la veuve de Jean-Jacques Brée (1762-1827), chirurgien à Magné. En revanche, l'aile nord des bâtiments actuels n'existait pas encore. Elle présente pourtant une pierre portant la date 1680, placée au sommet de l'élévation nord sur laquelle on observe aussi une baie à encadrement chanfreiné. Il s'agit donc pour l'une et l'autre de remplois.

L'ensemble de bâtiments au nord du carrefour a dû disparaître dans la seconde moitié du 19e siècle ; des maisons construites dans les années 1980 s'élèvent désormais à cet endroit. Quant à l'habitation qui était située dans l'angle ouest du carrefour, elle est reconstruite en 1845 puis passe en 1858 à Pierre Félix Brillouet, époux de Célina Bodin, demeurant à Niort. Elle fait l'objet d'une démolition, au moins partiellement, dans les années 1880. Le cadastre mentionne un agrandissement en 1885 et une reconstruction en 1888 pour le compte de Pierre Félix Brillouet et de son petit-fils, Félix (1853-1890). Celui-ci, célibataire, demeure à Baudichet au recensement de 1886 avec sa grand-mère, Célina Bodin, 84 ans, et une servante, Anna Baudon, 32 ans. En ces années 1870-1880, la ferme est exploitée par François Robichon et son épouse, Thérèse Baudouin. Félix Brillouet, sans enfants, décède à Niort en 1890 à l'âge de 37 ans. Selon le cadastre, Anna ou Marie-Anne Baudon se retrouve alors propriétaire de Baudichet. Elle fait procéder à un agrandissement en 1891 (peut-être la partie haute du logis).

Au recensement de 1906, Edmond Moinard, cultivateur, époux de Marie Valaud, habite à Baudichet, de même que lors du mariage de son fils, Edmond (1890-1968), avec Clémentine Roy. Différents remaniements, subdivisions et reconstructions ont lieu en ce début du 20e siècle, tandis que Baudichet est racheté en 1926 par Frédéric Giraud (1873-1956), cultivateur, époux de Marie-Olive Bailly. Veuf, il vit là au recensement de 1936, partageant les lieux avec sa belle-fille, Armande Bailly (veuve Giraud) et la mère de celle-ci, Eugénie Monnet (qui est aussi sa belle-soeur, veuve d'Armand Bailly, frère de Marie-Olive Bailly). La ferme passe ensuite à Edmond Moinard (1919-2004) (fils d'Edmond époux Roy), marié avec Gisèle GIraud (fille d'Armande Bailly).