Hôtel Planter, puis hôtel de Chièvres, aujourd'hui hôtel de ville

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Dax

L'hôtel particulier

Cet hôtel particulier est commandité par Pierre Planter (1724-1803) dans le dernier quart du 18e siècle. D'après B. Suau, Pierre Planter, issu d'une famille dacquoise d'hommes de loi, s'installe à Rouen comme négociant de blés et farines vers 1755 et serait revenu à Dax en 1786. D'après Ch. Blanc et P. de Lestapis, Pierre Planter est receveur des tailles à Dax de 1762 à 1767 et de 1783 à 1790. Sans doute partageait-il sa vie entre ces deux villes avant de s'installer définitivement à Dax, à moins qu'il ne s'agisse de deux personnes différentes de la même famille. Le 13 novembre 1790, il est élu maire de Dax mais assume cette charge seulement 15 jours. C'est certainement dans les années 1780 ou 1790 qu'il fait construire son hôtel particulier rue Saint-Pierre. En 1825, les matrices cadastrales renseignent comme propriétaire des lieux, son fils Pierre-Michel Planter (maire de Dax de 1830 à 1832). Il s'agit alors d'un hôtel particulier entre cour et jardin : la maison forme alors un "U" autour d'une cour donnant sur la rue Saint-Pierre, au nord ; un jardin d'agrément est aménagé au sud. Sur le plan de 1841, suite à une division de parcelle, la maison ne forme plus qu'un "L" autour de la cour. Cet hôtel particulier est plus connu sous le nom d'hôtel de Chièvres : du nom de Thérèse Emmanuelle de Chièvres, née Devert, qui hérite de la maison de sa mère, Marie-Laure Devert, fille de Pierre-Michel Planter. A une date inconnue, les propriétaires acquièrent ou font construire un bâtiment rectangulaire au sud-ouest de la maison, pour en faire une chapelle (pièce aujourd'hui appelée "petit musée"). Les de Chièvres n'ayant pas eu de descendance, l'hôtel passe aux mains de Jean de Lestapis, petit cousin de la famille, qui le met en location. En 1930, la maison est mise en vente par la veuve de Lestapis. Jean Soubirou-Pouey, commerçant de lingerie en gros, et sa femme, alors locataires, se portent acquéreurs en 1931.

L'installation de l'hôtel de ville engendre un contentieux

En avril 1934, le Tribunal de Dax prononce l'expropriation pour cause d'utilité publique des terrains et bâtiments nécessaires à l'élargissement des rues Saint-Pierre et Sully, dont l'hôtel de Chièvres. Dans le même temps, la ville se trouve trop à l'étroit dans les locaux de l'hôtel Darricau (ancien palais épiscopal) qu'elle occupe depuis 1820 et propose un déménagement à l'hôtel de Chièvres. Un long contentieux de plus de 20 ans s'engage. Les trois autres immeubles concernés par le décret sont rachetés par la ville, puis démolis en 1937, tout comme la majeure partie de l'hôtel Darricau. La veuve Soubirou-Pouey est autorisée à occuper l'hôtel de Chièvres jusqu'en février 1938, date à laquelle la ville prend possession des lieux. Le nouveau projet prévoit l'agrandissement du jardin de l'hôtel de ville, l'ouverture d'une nouvelle rue entre le jardin et l'hôtel de ville et la construction d'un nouveau bâtiment au sud de l'hôtel de Chièvres. Ce dernier, dessiné par Albert Pomade, ne sera jamais réalisé. La municipalité ne procède qu'à quelques travaux d'aménagement (enduits, papiers peints). En juillet 1938, la cour de cassation prononce l'annulation de l'expropriation de la famille Soubirou-Pouey. L'affaire n'est résolue qu'en 1958 : la ville renonce à la propriété de l'hôtel de Chièvres et verse un dédommagement à la famille Soubirou-Pouey pour avoir occupé l'immeuble depuis 1938. En 1958, l'architecte Jean-Raphaël Hébrard réalise un projet de nouvel hôtel de ville, à l'est du jardin public, qui ne sera pas réalisé. La municipalité verse une indemnité d'occupation à la famille Soubirou-Pouey jusqu'en 1966, date à laquelle le dernier héritier accepte de vendre : la ville est enfin propriétaire de ses locaux.

L'hôtel de ville actuel

En 1968, la municipalité, dirigée par Max Moras, lance un nouveau projet d'hôtel de ville réalisé par l'architecte Jean-Raphaël Milliès-Lacroix (petit fils de l'ancien maire de Dax). Finalement, c'est celui de René Guichemerre qui est sera retenu 3 ans plus tard. L'hôtel de ville est agrandi en 1972-1973 et l'hôtel particulier préexistant est remanié : une nouvelle aile de 4 niveaux est construite à l'est, une autre de trois niveaux est bâtie au sud-ouest. Il est inauguré le 20 août 1973 en présence du ministre de l'aménagement du territoire Olivier Guichard. Depuis de simples aménagements intérieurs ont été réalisés (modernisation, isolation, cloisonnement).

Périodes

Principale : 4e quart 18e siècle

Secondaire : 2e quart 20e siècle

Principale : 3e quart 20e siècle

Dates

1972, daté par source

Auteurs Auteur : Guichemerre René

Né à Dax le 14 décembre 1911, élève de Gabriel Héraud, Maurice Boutterin et Marcel Chappey à l’École des beaux-arts de Paris du 10 mars 1931 au 21 février 1939, dont il sort avec une mention très bien. D’abord architecte à Paris 14e de 1949 à 1951, il remporte avec Maurice Genin le concours pour la reconstruction de l’hôtel de ville de Brest, réalise pour le ministère de la Reconstruction vingt maisons individuelles dans la Cité de la Grosse-Pierre à Sartrouville. En 1951, il ouvre à Dax une agence d’architecte et où il travailla toute sa vie. A partir de 1956, il aménage à son usage le domaine familial du Sarrat, y construisant une maison qui est aussi le siège de son agence. Il mène alors une intense activité constructive, principalement à Dax et sur la côte landaise (Capbreton, Hossegor), dans un style et avec des techniques représentatifs des Trente Glorieuses (béton armé, vitrages). A Dax, il construit ou remanie l'hôtel de ville, le Centre social, l'hôtel Miradour, plusieurs résidences et immeubles HLM, ainsi que l'église du quartier du Gond. Source : archives Guichemerre (Ville de Dax), dossier de René Guichemerre (Cité de l'architecture et du patrimoine).

, architecte (attribution par source)
Personnalite : Planter Pierre

Pierre Planter est un notable dacquois. installé à Rouen comme négociant de blés et farines vers 1755 et serait revenu à Dax pour exercer la fonction de receveur des tailles de 1762 à 1767 et de 1783 à 1790. Le 13 novembre 1790, il est élu maire de Dax mais n'assume cette charge que 15 jours.

, commanditaire (attribution par source)

Hôtel de Chièvres :

Avant 1938, il s'agit d'un hôtel particulier de plan en "L" comprenant une cave, un étage carré, un étage en surcroît. À ce volume principal s'ajoute un corps en retour au sud-ouest (la chapelle).

Au rez-de-chaussée se trouve un vaste hall desservant cinq pièces, une chapelle et une remise. Un escalier en pierre conduit au premier étage où se trouvent un vestibule, huit pièces et une terrasse. Le deuxième étage accueille dix petites pièces et un escalier conduisant au grenier.

Hôtel de ville :

L'hôtel de ville se compose de trois corps de bâtiment de plan rectangulaire ou en "L" organisés autour d'une cour, au nord, et d'une esplanade, au sud. Le corps central en "L", correspondant à l'ancien hôtel de Chièvres, est en moellons enduits et pierre de taille pour les encadrements des baies. Les deux autres corps de bâtiment, plus récents, sont en béton et briques avec plaquage en pierre sur les murs extérieurs. L'esplanade est couverte de dalles préfabriquées de cailloux lavés.

Le corps central est composé d'un étage carré, un étage en surcroît, cinq travées avec des baies en arc segmentaires. Au rez-de-chaussée se trouvent un hall d'accueil, une pièce voûtée appelée "petit musée" (ancienne chapelle). Un grand escalier tournant à retours en pierre à garde-corps en fer forgé conduit à l'étage. Un oculus éclaire la cage d'escalier. Au premier étage se trouvent le bureau du maire, le cabinet du maire, une salle de réunion, des bureaux. Au deuxième étage se trouvent les archives. La partie nord, en retour d'équerre comporte deux étages carrés. Au rez-de-chaussée se trouvent la conciergerie et le logement du concierge qui occupe aussi le premier étage. Au deuxième étage se trouvent des bureaux.

Le corps est est composé d'un niveau de soubassement, d'un rez-de-chaussée surélevé et de deux étages carrés. La façade est possède huit travées, et la façade nord deux terrasses et une pergola. Tout ce bâtiment comporte des bureaux.

Le corps ouest de plan en "L" possède un étage carré et sept travées sur la façade sud. Les fenêtres de l'étage sont en arc segmentaire avec une casquette en béton. Au rez-de-chaussée se trouve la salle René Dassé. Au premier étage se trouvent une salle de réunion et la salle du conseil municipal. Les fenêtres des façades ouest et nord (de la salle du conseil) possèdent des verrières avec des verres teintés jaune et gris.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

  4. Matériau du gros oeuvre : brique creuse

Toits
  1. tuile creuse mécanique
Plans

plan régulier en U

Étages

sous-sol, 3 étages carrés, étage en surcroît

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : en maçonnerie

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : ange


Précision sur la représentation :

Plafond du "petit musée" orné d'un relief sculpté représentant une gloire à 8 rayons lumineux avec 4 angelots dans les nuées.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Dax , 12 rue Saint-Pierre

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1825 A2 496, 2017 AE 492

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