Église paroissiale Notre-Dame, prieuré

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Bayon-sur-Gironde

L'église de Bayon conserve des éléments du 12e siècle (porte occidentale, niveaux inférieurs du clocher, chevet, chapiteaux). La nomenclature des paroisses du diocèse pour l'année 1398 mentionne Sancta Maria de Bayon. Elle était associée sous l'Ancien Régime à un prieuré, dépendant successivement des abbayes de Bonlieu, de Saint-Vincent de Bourg et de l'ordre des Feuillants.

Il semble qu'une chapelle ait été construite au sud en 1640. Une porte datée de 1655 est mentionnée en 1928 par Dom Biron dans le mur nord de l'église, donnant accès au cloître (démoli). En 1660, un document indique que l'église a été "remise et restaurée par M. Eyquem, conseiller aux Aides". Il s'agissait de travaux à réaliser au chœur de l'église, "lequel menassoit ruine par trois grandes crevasses, depuis le toit jusques aux fondements, et laquelle réparation et dépense peut avoir bien cousté 3000 francs" (18 avril 1686).

En 1790, l'église est jugée trop exigüe : il est prévu de construire un bas-côté nord. En 1792, on procède à des réparations à la toiture et au "ballet". En 1802, la situation s'est aggravée puisque la charpente de la voûte du sanctuaire s'est écroulée ; les toitures et le lambris de la nef sont également en mauvais état. Rien ne semble avoir été engagé et des travaux sont finalement réalisés en 1837-1838. C'est aussi semble-t-il à cette époque que le sol a été exhaussé : un témoignage daté de 1840 indique que "il fallait descendre quelques marches pour descendre dans l'église [...]. Peu importait que ce pavé fut revêtu d'inscriptions, comme on l'a assuré [...] ; et c'est sur un carrelage rougeâtre, en terre cuite, dont l'exhaussement a détruit l'harmonie générale des proportions, que l'on promène ses pas. Des fragments du banc intérieur qui ne s’élèvent plus que de quelques décimètres au-dessus du sol indiquent de quelle quantité l'exhaussement a eu lieu. La porte d'entrée y a aussi perdu ses proportions ; les colonnes qui supportent l'arc roman ont été enfouies en partie".

A partir de 1842 est évoquée la possibilité de construire une chapelle au nord, en pendant de celle existant au sud.

Léo Drouyn visite l'église les 2 et 3 octobre 1851. Il réalise plusieurs dessins, notamment une vue de la façade occidentale avec les maisons qui s'y trouvent encore accolées au nord.

En 1860, des projets d'agrandissement sont proposés par l'architecte J. Hosteing, avec la construction de deux chapelles latérales formant croix latine avec la nef et le remplacement du lambris par une voûte. Le projet est retenu même si de nombreuses critiques y sont apportées par la Commission des Monuments historiques. A cette occasion, la question du couvrement d'origine de l'église est posé : l’historien et archéologue Félix de Verneilh (1820-1864) évoque un édifice voûté à file de coupoles quand l'architecte Charles Durand lui oppose une voûte en berceau. Selon ce dernier, une première voûte en berceau aurait existé : devenue trop lourde, elle aurait été remplacée par une voûte d'ogives avec contreforts. C'est également à cette époque que l'on s'interroge sur une "pierre tumulaire d'environ 0,90m à 100 carré, couverte de sculptures et présentant une grande analogie avec celles qui se trouvent dans la crypte de Saint-Seurin" : elle est alors entreposée à l'extérieur de l'église dans le cimetière adjacent (aujourd'hui, elle se trouve remployée en devant-d'autel).

Les travaux de l'église ne sont qu'en partie réalisés, faute de moyens : en 1865, les chapelles et la sacristie ont été construites, les fenêtres de la nef ont été remaniées, une croix romane a été installée au pignon de l'arc triomphal et l'abside a été restaurée. Des plaques commémoratives ont été insérées à la base des murs des chapelles nouvellement édifiées : elles évoquent Françoise Roux inhumée le 13 mars 1842, Marie et Jean-Baptiste de Saint-Cricq inhumés les 16 novembre 1840 et le 22 novembre 1845, Elisabeth Quimaud inhumée le 10 novembre 1847.

Les verrières ont été offertes par les paroissiens des différents hameaux de la commune, ainsi que par les familles de notables locaux (Eugène Cailleux, Eugène Grimard, Felix Fonteneau...). La verrière représentant saint Jean-Baptiste, donnée par Mme Vve Viaud, née Attié, est datée 1857. On trouve également sur cette verrière la signature du peintre-verrier Joseph Villiet et la date incomplète 186[?].

En 1873, un devis est établi par J. Hosteing pour la construction d'un clocher. L'état de l'ancien clocher est alors évalué : il présente des problèmes de structure, toutefois Léo Drouyn plaide en faveur de sa conservation. En 1874, la fabrique et le conseil municipal valident le projet de construction du clocher. En 1875, la Commission des Monuments historiques le rejette, tout comme le préfet. Il semble qu'un projet de restauration du clocher ait été demandé à l'architecte J. Mondet. En 1877, ses plans et devis sont approuvés ; M. Laroche est l'entrepreneur choisi tandis que le décor sculpté est confié à Jean Mora, artiste à Bordeaux, à qui l'on doit notamment la statue de la Vierge.

La même année, Mme Pierlot fait don d'une horloge des ateliers Borrel-Wagner à Paris (encore en place). Elle finance également la réalisation de la chaire, comme l'indique une inscription.

En 1890, les abords de l'église sont dégagés des bâtiments qui s'y trouvaient au nord, jouxtant le presbytère. Les augmentations et diminutions des matrices cadastrales indiquent ainsi que deux maisons (parcelles B135 et B136) sont vendues pour être démolies et que la parcelle B137 est utilisée pour aménager une place publique.

Le clocher de l'église a été restauré entre 2008 et 2014.

Périodes

Principale : 12e siècle

Principale : milieu 17e siècle (détruit)

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Auteurs Auteur : Hosteing Jules

En activité dans la seconde moitié du 19e siècle. Père de l'architecte E. Hosteing : signe J. Hosteing et fils dans les années 1880. Indiqué au début des années 1860 comme architecte à Lesparre en Médoc, il est par la suite domicilié au 148, rue Judaïque à Bordeaux, selon les annuaires professionnels.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Mondet Jean Jules

Architecte né à Bordeaux. Élève de MM. Labbé et Danjoy.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Villiet Joseph

Joseph Villiet, peintre-verrier bordelais. En 1841, il entre dans l'atelier de peintre-verrier d'Émile Thibaud et d'Étienne Thevenot, à Clermont-Ferrand. En mai 1851, il demande au peintre-verrier Laurent-Charles Maréchal de Metz de travailler dans son atelier. Devant son refus, il décide en juillet 1852 de s'installer à Bordeaux avec une recommandation de l'évêque de Clermont pour Mgr Donnet.

, peintre-verrier (signature)
Auteur : Mora Jean

Successeur de Léon Baleyre (décédé en 1873) pour la sculpture de Saint-Front de Périgueux, il travaille étroitement avec l'architecte Paul Abadie ; il est notamment l’auteur des sculptures de l'église Sainte-Marie de La Bastide à Bordeaux et des six statues des contreforts de l'église Saint-Michel à Bordeaux (vers 1868).

, sculpteur (attribution par source)

L'église est construite selon un plan en croix latine composé d'une nef unique et de deux chapelles arrondies formant transept. Au nord-ouest, le clocher précédé d'un porche donne accès à l'édifice. Au sud-est, le chevet semi-circulaire est greffé sur le mur oriental de la nef.

Le porche présente une façade à pignon découvert, consolidée par 4 contreforts et percée d'une arcade en plein-cintre et d'un oculus. L'espace est ouvert latéralement par deux autres arcades identiques, et voûté d'une croisée d'ogives. La clé de voûte est sculptée du monogramme de la Vierge AM. Le clocher de base rectangulaire s'élève sur un plan carré et est couronné d'un niveau octogonal avec dôme surmonté de la statue de la Vierge à l'Enfant. Les niveaux intermédiaires présentent des baies géminées aveugles, des baies en plein-cintre, des horloges avec mitres en amortissement. L'ensemble est orné de colonnes à chapiteaux sculptés et de corniches à modillons sculptés.

Les murs latéraux de la nef sont percés de deux grandes fenêtres en plein-cintre et scandés de contreforts. Les deux bras de transept traités en absides semi-circulaires sont composés de 4 niveaux délimités par des cordons, percés de baies en plein-cintre et de baies géminées aveugles. Sur le mur sud est greffée la sacristie. Le mur nord est flanqué d'un bas-côté. Le chevet présente 7 pans scandés de colonnes et 3 registres : un solin de mur avec arcades aveugles en plein-cintre, fenêtres en plein-cintre à rouleau et archivolte, et baies géminées aveugles. L'ensemble est couronné d'une corniche à modillons sculptés.

La porte d'entrée présente un arc à claveaux en plein-cintre avec rouleau et archivolte sculptés de motifs de croisillons et d'étoiles ; l'arc repose sur deux colonnes à chapiteaux sculptés.

La travée de clocher présente des colonnes à chapiteaux sculptés à motifs de feuilles d'eau, de lions affrontés, de drapés et d'un reliquaire ou d'une châsse avec coquilles. Le bénitier a été aménagé dans un chapiteau antique en remploi.

La nef voûtée d'ogives s'organise selon deux travées. Les colonnes sur lesquelles reposent les voûtes sont dotées de chapiteaux avec de petits culots sculptés de têtes humaines.

Le transept est formé de deux absides avec autels secondaires.

Le chœur conserve des chapiteaux historiés ainsi qu'une plaque de chancel d'époque mérovingienne insérée en devant-d'autel.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Mise en oeuvre : moyen appareil

Toits
  1. tuile creuse, pierre en couverture
Plans

plan allongé

Étages

1 vaisseau

Couvrements
  1. voûte d'ogives cul-de-four
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon découvert

  2. Partie de toit : croupe polygonale

  3. Forme de la couverture : dôme polygonal

Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Bayon-sur-Gironde

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1819 B1 138, 2015 B 463

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