Prieuré, aujourd'hui église Saint-Clément

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente > Bonneville

D'après Nanglard, l'église Saint-Clément dépendait, depuis l'époque carolingienne, de l´abbaye Saint-Cybard d'Angoulême qui y possédait un prieuré jusqu'au 14e siècle. Elle a été reconstruite au 12e siècle, une datation dans le deuxième quart a été proposé par plusieurs auteurs.

La chute du clocher et probablement de la voûte qui couvrait à l´origine l´édifice n´est pas datée, mais les déformations des piliers de la travée sous clocher témoignent de ce désordre architectural.

La paroisse est supprimée en 1803, annexée à Gourville en 1805.

En 1845, l'église est signalée en ruines. Elle fait ensuite l'objet de plusieurs campagnes de réparations.

La toiture et les contreforts ont été restaurés en 1999. L'intérieur a fait l'objet d'une restauration achevée en 2010.

Périodes

Principale : 12e siècle

Secondaire : milieu 19e siècle

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

L´église Saint-Clément est située en limite du hameau de Bonneville, le bourg principal de la commune se trouvant à environ 2 km à Patreville. L'église comprend un clocher mur à l'ouest, une nef de deux travées, avec entrée par le mur sud, une travée sous clocher et un chœur d'une travée à chevet plat. Elle est aujourd'hui couverte par une charpente basse et un plafond en planche. Le clocher devait à l´origine se trouver sur la travée sous clocher, si l´on en juge par les quatre colonnes engagées sur dosseret de cette travée. En revanche, l´hypothèse d´une nef à l´origine couverte de coupoles, avancée par plusieurs auteurs, ne semble pas compatible avec les colonnes engagées de faible section dans la nef.

Le mur ouest, construit en moyen appareil, est épaulé de deux contreforts à ressaut. Ce mur n'est percé que d'une fenêtre en plein cintre. Une reprise est visible dans la partie basse du mur, à droite de la fenêtre. Il pourrait s´agir d´une porte secondaire murée. Le clocher mur est percé de deux ouvertures en plein cintre. Seule l'arcade sud conserve une cloche (protégée au titre des monuments historiques).

Le portail s'ouvre sur la première travée de la nef, du côté sud. Il est couvert d'une voussure à trois rouleaux légèrement brisés, sans décor, sur jambages redentés, entourée d´une archivolte ornée de pointes de diamant alors que les impostes des piédroits ont un décor géométrique. Ces impostes sont prolongées en cordon jusqu´aux contreforts.

À l'extérieur, le mur de la travée sous clocher présente un petit décrochement et est un peu plus large que la nef. Du côté nord, un second décrochement est visible au niveau de la travée du chœur. Les murs gouttereaux ont perdu leur corniche, mais une ligne de pierres plates, peut-être posée lors de la dernière restauration, permet à la toiture de s'appuyer au sommet du mur.

Le mur sud est épaulé par cinq contreforts à ressaut, plus larges au niveau de la travée sous clocher et très larges vers le chevet. Les deuxième, quatrième et cinquième en partant de la gauche présentent en outre un larmier aménagé au niveau du ressaut.

Le chevet, plat, a un contrefort près de chaque angle. Celui de l'angle sud-est englobe complètement l'angle alors que celui de l'angle nord-est est plat. La fenêtre a été murée.

Du côté nord, la nef est épaulée par trois contreforts à ressaut sans larmier mais elle en avait probablement cinq comme au sud à l'origine. Les traces d´arrachement du contrefort situé entre les deux premières travées sont très nettes. Du côté est, une reprise du mur et un massif maçonné à la base pourraient marquer l'emplacement d'un contrefort.

La petite sacristie est accolée à ce mur nord, entre le contrefort de la travée sous clocher et la fenêtre de la travée du chœur.

La nef unique, dallée de calcaire, se décompose en deux travées séparées par des colonnes engagées. Elle est éclairée par deux fenêtres au nord et une au sud, toutes très étroites vers l´extérieur et avec un fort ébrasement.

Une corniche à bandeau chanfreiné, partiellement ornée d´un damier, marque la base de l´ancienne voûte.

La travée sous clocher était délimitée par deux grand arcs doubleaux sur colonnes à dosserets avec des chapiteaux sans décor à l´est, ornés de têtes dans les angles (pilier nord-ouest) et de boules (pilier sud-ouest). Les astragales se prolongent sur les dosserets, ainsi que les bases formées d'une scotie entre deux boudins inégaux. Les piliers ont subi des déformations qui sont probablement la cause de la chute du clocher d´origine. Les tambours supérieurs de la colonne engagée du pilier sud-ouest ont notamment glissé vers l´extérieur.

Le chœur à chevet plat possède deux baies latérales, la baie d´axe, à l´est, a été murée. Ce mur avait été doublé en brique et aménagé avec des pans coupés dans lesquels étaient aménagées des niches. Cet ajout a été enlevé lors des dernières restaurations, et une peinture murale représentant une Vierge à l´Enfant mise au jour sur la partie gauche du mur. D´autres peintures murales ont été découvertes et restaurées, notamment un groupe de quatre femmes (une debout et trois agenouillées) sur le mur sud de la deuxième travée de la nef.

À signaler un tableau du début du 17e siècle représentant le Couronnement de la Vierge, la cloche datée de 1670 et la chaire à prêcher en fer forgé datant du 18e siècle, tous trois protégés au titre des monuments historiques.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : moyen appareil

Toits
  1. tuile creuse
Plans

plan allongé

Étages

1 vaisseau

Couvrements
  1. lambris de couvrement
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Bonneville

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Le Bourg

Cadastre: 1832 B 1101, 2011 ZI 50

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