Château

France > Nouvelle-Aquitaine > Haute-Vienne > Eyjeaux

La seigneurie d'Eyjeaux, jusque vers 1500, appartient à la famille de Jaunhac. Les parties les plus anciennes du château semblent dater du 15e siècle, mais l'édifice, situé à proximité de l'église, a probablement pris la suite d'un bâtiment antérieur. Un document notarié, conservé à la Bibliothèque Nationale, indique qu'en 1441, Foulques de Junhac avait commencé à édifier une forteresse. Mais le chapitre de la cathédrale et les consuls de Limoges s'opposent à cette construction. Les parties fortifiées déjà bâties sont détruites et Foulques de Junhac est autorisé à élever une demeure de plaisance avec "à chaque coin une tournelle troussée", "un escalier à vis" et une palissade autour du château. Cette description est relativement proche du château actuel. La tour d'escalier actuelle semble correspondre parfaitement à la description de 1441 : "un escalier à vis dont une bonne partie fera saillie hors de ladite muraille et comportera de petites fenêtres longues et carrées pour y donner vue et dont l'autre partie sera à l'intérieur de la maison". La tour d'escalier, de même que les murs et les cheminées du corps de logis, datent donc vraisemblablement du milieu du 15e siècle. Le document de 1441 précise que l'édifice ne doit pas présenter de tour. La tour de l'angle sud-ouest a donc probablement été construite ultérieurement, peut-être au 16e siècle. Sur un plan en perspective, daté de 1664, conservé aux Archives Départementales de la Haute-Vienne, figurent la tour d'escalier carrée, la tour circulaire de l'angle sud-ouest, le portail d'accès à la cour au sud, mais aussi la palissade entourant autrefois cette cour, ainsi que deux bâtiments carrés aux angles sud-est et nord-est. Le bâtiment à l'angle nord-est semble exister encore aujourd'hui. La palissade a disparu mais le tracé de la cour d'honneur semble correspondre à la parcelle B4 625 de l'ancien plan cadastral et à la terrasse actuelle à l'est du château. Sur ce dessin, le château ne semble présenter qu'un étage contre deux aujourd'hui et ne possède pas de tourelles d'angle. Le dessin semble relativement précis et il est difficile d'établir s'il est exact ou rendu partiellement inexact par l'imagination du peintre. Cependant, les tourelles d'angle se rapprochent de celles du château de la Borie à Solignac, du château de Bosviger à Saint-Paul, du château de Boissy au Lonzac (Corrèze), ou du château du Mazeau à Rempnat (Haute-Vienne), édifices du 17e siècle. Les tourelles d'angle dateraient donc plutôt du 17e siècle. Les deux latrines du deuxième étage, différentes des latrines du premier étage, et l'absence de moulurations sur les encadrements du deuxième étage, pourraient également indiquer un remaniement de la partie supérieure de l'édifice au 17e siècle. La charpente aurait alors été remaniée à cette occasion. Deux lucarnes, aménagées dans la toiture au-dessus de la façade orientale, semblent d'ailleurs dater du 17e siècle. Sur un plan de l'Atlas des biens du collège des jésuites, daté de 1788, le château figure avec sa tour d'escalier et deux tours circulaires aux angles sud-ouest et nord-ouest, mais deux autres tours semblent esquissées, ou effacées aux angles nord-est et sud-est. La grande grange-étable située au sud figure sur ce plan, elle a été construite au 18e siècle, avant 1788. Un four banal aujourd'hui disparu est présent sur ce plan. Plusieurs dépendances ont été ajoutées avant la réalisation de l'ancien plan cadastral : une petite grange située au sud-est du château et une orangerie à l'est. D'autres dépendances ont été ajoutées après 1830 : une petite grange en bordure de route au sud, un poulailler au nord-est. Un étang est représenté au nord du château sur le plan de l'Atlas des biens du collège des jésuites, mais aucun moulin n'y est mentionné. Par contre, deux moulins de plan circulaire ont été construits au 19e siècle au bord du ruisseau au nord. L'un, le plus au nord, a été construit en 1842 selon les matrices cadastrales. Il a perdu sa toiture et ses mécanismes, mais les murs sont encore visibles. En 1890, les matrices cadastrales indiquent des travaux importants au château. Auparavant désigné "maison", il est à partir de cette date désigné "château" et l'édifice passe de 18 à 26 ouvertures imposables. Les ouvertures du rez-de-chaussée ont probablement été percées pour la plupart à cette date, mais la nature exacte de ces travaux reste inconnue.

Périodes

Principale : milieu 15e siècle

Principale : 16e siècle (incertitude)

Principale : 17e siècle

Secondaire : 18e siècle (incertitude)

Secondaire : 4e quart 19e siècle

Dates

1890, daté par source

Le château est composé d'un corps de logis rectangulaire, de trois tourelles d'angle en surplomb et d'une grosse tour circulaire ; il est distribué par un escalier en vis logé dans une tour carrée. Le château comprend un sous-sol sous la partie sud, un rez-de-chaussée et deux étages. Les ouvertures du rez-de-chaussée, aux encadrements rectangulaires et sans décor, semblent dater de la fin du 19e siècle. La façade orientale est percée au premier étage de deux baies à appui saillant, encadrement mouluré d'un double cavet et linteau décoré d'une accolade. La tour d'escalier, demi-hors-oeuvre, est attenante, légèrement excentrée, à la façade orientale. Elle est percée de nombreuses ouvertures de petite taille, à encadrement chanfreiné, et de canonnières. A l'intérieur, l'escalier en vis dessert les deux étages et une petite tourelle de guet. Les quatre tourelles d'angle sont couvertes en bardeaux de châtaignier. L'élévation postérieure ouest présente au premier étage deux baies à appui saillant mouluré et encadrement en cavet. Deux latrines sont disposées au centre de l'élévation, au premier étage, reposant sur des corbeaux. Deux autres latrines sont situées au deuxième étage, sur les élévations ouest et nord, reposant sur des corbeaux dont le profil, avec quarts de rond et filets, est différent des deux premières. Trois tourelles sont situées en encorbellement sur les angles nord-ouest, nord-est et sud-est. Les culs-de-lampe sont moulurés en granite, les murs sont en briques, décorés de deux bandeaux en granite et percés de petites ouvertures en plein cintre et de canonnières. A l'angle sud-ouest, une grosse tour circulaire contient des pièces habitables à chaque niveau, elle est couverte d'un toit conique en ardoise. Le toit pentu du corps de logis est à longs pans et croupes, en ardoise. Deux lucarnes à fronton et amortissements en boule sont aménagées dans la toiture. L'intérieur du logis comprend deux pièces par niveau, séparées par un mur de refend. Chacune est munie d'une cheminée : la cheminée de la salle sud du rez-de-chaussée, du 15e siècle, présente des jambages en forme de colonnettes à base moulurée et au manteau orné de moulurations. Les deux cheminées de l'étage, de cette même époque, présentent des jambages sculptés de colonnettes à base buticulaire et un manteau mouluré. Des cloisons ont été ajoutées dans les différents niveaux. L'ancienne cour d'honneur, à l'est du château, est accessible par une porte cochère couverte en anse de panier au sud. Une petite grange au sud et des dépendances accolées (dont probablement une orangerie) au nord, bordent cette cour. Un poulailler de plan polygonal est situé à l'est. L'un des moulins a disparu, l'autre a conservé ses murailles de plan circulaire mais a perdu sa toiture et ses mécanismes. L'étang a disparu mais la chaussée est encore visible. La grande grange-étable au sud présente une maçonnerie et un treillage de qualité. Les dépendances sont couvertes en tuile creuse.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : granite

  2. Revêtement : enduit

  3. Mise en oeuvre : moellon

  4. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise, tuile creuse, bois en couverture
Étages

sous-sol, 2 étages carrés

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit conique

  3. Forme de la couverture : toit en pavillon

  4. Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier demi-hors-oeuvre

    Forme : escalier en vis

    Structure : en maçonnerie

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Haute-Vienne , Eyjeaux

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1830 (B4 624 à 627), 2005 (AB 3 à 10)

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