Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Lieu de conservation : Archives municipales, Blaye

Côte : non coté.

ISBD/Commentaire :

Matrice cadastrale, registre des augmentations et diminutions, 1836-fin du 19e siècle.

Lieu de conservation : Archives départementales de la Gironde, Bordeaux

Côte : 2 O 858

ISBD/Commentaire :

Courrier du ministère de l'instruction publique au préfet, concernant l'ouvroir [orphelinat] et école de filles annexés à l'hospice (19 juin 1860).

Lieu de conservation : Archives départementales de la Gironde, Bordeaux

Côte : 2 O 859

ISBD/Commentaire :

Projet d'agrandissement, 1874-1875.

Mention : P. 239.

ISBD/Commentaire :

BIROLLEAU-BRISSAC Paulette. Histoire de Blaye. Bordeaux : Ed. de la Société des Amis du Vieux Blaye, 1968.

Chronique du temps passé. La vierge de la rue de l'Hôpital. Coupure de presse d'un journal local, s.d. [années 1970 ?].

Quel Blayais ne s’est demandé, en considérant la Vierge à l’Enfant de la rue de l’Hôpital, d’où pouvait provenir cette statue ? Il est évident que son style est sans lien avec l’architecture banale et relativement récente de la bâtisse où une niche a été aménagée pour accueillir cette pieuse sculpture.

C’est une reproduction en pierre d’une statue « habillée » de rigides tissus brodés. Il n’existe pas d’exemples de telles répliques antérieurs au XVIIe siècle, en pierre tout au moins ; les seuls spécimens de cet ordre sont en plâtre. Cette constatation permet donc de dater la statue. Celle-ci ne peut être que de la deuxième moitié du XVIIe siècle ou du XVIIIe siècle. Ceci s’accorde avec le sceptre court et massif, les couronnes hautes et étroites, les visages lourds aux yeux un peu proéminents et surtout le style des broderies. En effet, les rinceaux (feuillages enroulés) figurés sur le tissu de la robe ne peuvent remonter plus haut que de l’époque Louis XIV, et le style des couronnes date bien de la fin du XVIIe siècle ou du début du XVIIIe.

Par ailleurs, des images populaires coloriées du XVIIIe siècle, sortant des ateliers de dominoterie de Letourny d’Orléans, s’apparentent de façon frappante au style général de la Vierge de la rue de l’Hôpital, notamment N.-D. de Lorette et N.-D. des Hermites, dont les robes, d’aspect semblable à celle de la statue blayaise, reproduisent des dessins identiques à ceux que l’on peut voir sur celle-ci.

Il s’agit vraisemblablement d’une Vierge de pèlerinage, reproduite en pierre par un sculpteur spécialisé dans le genre. C’est la raison pour laquelle cette Vierge a une attitude très hiératique, voulue par l’artiste. Les Vierges de pèlerinage ont toutes cette apparence raidie, guindée, visant la majesté, et différente du style beaucoup plus humain des sculptures de l’époque où elles ont été réalisées.

D’autre part, il semble très probable que cette statue soit une sculpture de la Saintonge car dans cette région florissait au XVIIIe siècle un art très particulier qui fait souvent songer à un art étranger à la France : Allemagne, voire même Europe centrale. Ceci expliquerait le caractère inhabituel de cette sculpture dans le Blayais.En toute certitude, il s’agit donc d’une Vierge de pèlerinage d’origine saintongeaise, datant de la fin du XVIIe siècle tout au plus.

Cependant, cette statue n’est pas une œuvre originale, mais seulement la reproduction, parfois malhabile, d’une Vierge à l’Enfant de cette époque, et il n’est pas exclu qu’une telle copie, confiée à un sculpteur rustique, ait été exécutée peut-être dans la première moitié du XIXe siècle, période durant laquelle le culte pour ces effigies s’est considérablement développé (N.-D. de Liesse, N.-D. du Puy, Enfant Jésus de Prague, etc.). Les exemples espagnols sont très nombreux.

Si l’examen minutieux de cette Vierge à l’Enfant permet de dater le modèle d’après lequel elle a été exécutée, celui-ci demeure mystérieux. On peut seulement dire qu’il devait avoir quelque célébrité qui en justifie la reproduction et la mise à l’honneur de celle-ci dans la rue de l’Hôpital, qui est la plus ancienne et historique artère de la ville de Blaye.

P. BIROLLEAU-BRISSAC