Les Ostensions septennales Limousines
Jacques Pérot, qui a porté le dossier des Ostensions Limousines auprès de l’UNESCO, nous raconte les origines médiévales de cette tradition festive liée au culte des reliques, tandis que le père Laurent Gouneau, curé de la paroisse, évoque la spécificité des Ostensions sur la commune du Dorat.
Vidéo
Publiée le 10 septembre 2017
# Haute-Vienne, Le Dorat
# Opération d'inventaire : Hors opération
# Patrimoine culturel immatériel
# du Moyen-Age au 21e siècle
Jacques Pérot : « Je crois d’abord qu’il faut dire que les ostensions c’est vraiment une magnifique tradition, très spécifique au Limousin. C’est quelque chose qui se passe tous les sept ans et c’est une tradition qui remonte au Moyen-Age puisque les premières ostensions ont eu lieu en 994. Il y avait à Limoges à ce moment-là une épidémie très grave et on a pensé sortir les reliques de Saint Martial. Et lorsque l’on a vénéré Saint Martial, l’épidémie s’est arrêtée et ça a été un évènement extraordinaire. Depuis, petit à petit, cette habitude de sortir les reliques conservées dans les églises s’est développée et nous sommes arrivés au 18e – 19e siècle avec un nombre énorme de lieux où se passent des ostensions tous les sept ans. »
Père Laurent Gouneau : « Selon la tradition, c’est en 1659 que les reliques de Saint-Israël et Saint Théobald ont été vénérées. Deux grandes figures de la vie canoniale : Saint Israël, plutôt lié à l’éducation et Saint Théobald, diacre, plutôt lié aux personnes les plus pauvres et aux malades dont il a vraiment pris soin. »
Jacques Pérot : « Alors, chaque lieu ostensionnaire a des traditions un peu différentes, c’est ça qui est l’intérêt des ostensions. En fait, au Dorat, il y a d’abord ce lien très étroit avec des lieux environnants. Chaque paroisse apporte ses reliques avec une garde armée. Il y a un aspect très militaire au Dorat qui est très spectaculaire. Et ensuite la vénération avec des reliques, la procession dans la ville et comme toujours dans les lieux ostensionnaires des décorations extraordinaires sur les maisons. C’est à la fois quelque chose de religieux les ostensions mais c’est aussi quelque chose de traditionnel, de culturel. Beaucoup de gens sont très attachés aux ostensions alors qu’ils ne sont pas du tout pratiquants et même pas du tout éventuellement catholiques. C’est vraiment quelque chose qui fait partie de l’identité du Limousin. »
Père Laurent Gouneau : « Alors ou s’arrête le culturel, où commence le cultuel ; où s’arrête le cultuel, où commence le culturel, chacun a son propre itinéraire. Cependant, il est vrai que les ostensions, c’est avant tout une expression religieuse, spirituelle, cultuelle d’une vie de foi. Après chacun, chacune, en fonction de sa propre démarche, certains veulent reconnaitre dans les ostensions une identité, marchoise, limousine, d’autres reconnaissent dans les ostensions une expression de foi, spirituelle, une dimension religieuse. Mais ce dont j’ai été témoin, c’est qu’il y a un véritable équilibre : les uns respectant les autres. »
Jacques Pérot : « J’ai pensé que les ostensions rentraient tout à fait dans la définition du patrimoine culturel immatériel telle qu’elle a été donné en 2003 par l’UNESCO. C’est pour ça que nous avons porté une candidature à l’inscription sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité parce que, en fait, les ostensions répondent tout à fait aux grands critères d’inscription. Les critères sont : - une très longue tradition, et là ça remonte au Moyen-Age. - Deuxièmement, une tradition toujours vivante, c’est vraiment le cas, et qui est portée par les communautés. Ce n’est pas quelque chose d’artificiel. Il n’y a pas d’ostensions si la population ne le veut pas. Et ce n’est pas le clergé qui décide s’il y aura des ostensions. C’est vraiment la population qui le décide. Alors, ensuite il y a des confréries, des comités qui organisent mais c’est vraiment un choix qui est fait lieu par lieu. Il y a un certain nombre de lieux en Limousin qui ont abandonné cette tradition depuis longtemps. Mais, ça reste toujours très vivant et vous avez une population énorme qui sont à la fois des touristes quelque fois mais qui sont aussi un mouvement de foi, un mouvement religieux. C’est une curiosité pour beaucoup de gens. »
Père Laurent Gouneau : « Cette année, nous avons été largement bénis par les écluses du ciel. » (Il fait référence à la pluie abondante qui est tombée au Dorat lors des Ostensions 2016.)
Père Laurent Gouneau : « Selon la tradition, c’est en 1659 que les reliques de Saint-Israël et Saint Théobald ont été vénérées. Deux grandes figures de la vie canoniale : Saint Israël, plutôt lié à l’éducation et Saint Théobald, diacre, plutôt lié aux personnes les plus pauvres et aux malades dont il a vraiment pris soin. »
Jacques Pérot : « Alors, chaque lieu ostensionnaire a des traditions un peu différentes, c’est ça qui est l’intérêt des ostensions. En fait, au Dorat, il y a d’abord ce lien très étroit avec des lieux environnants. Chaque paroisse apporte ses reliques avec une garde armée. Il y a un aspect très militaire au Dorat qui est très spectaculaire. Et ensuite la vénération avec des reliques, la procession dans la ville et comme toujours dans les lieux ostensionnaires des décorations extraordinaires sur les maisons. C’est à la fois quelque chose de religieux les ostensions mais c’est aussi quelque chose de traditionnel, de culturel. Beaucoup de gens sont très attachés aux ostensions alors qu’ils ne sont pas du tout pratiquants et même pas du tout éventuellement catholiques. C’est vraiment quelque chose qui fait partie de l’identité du Limousin. »
Père Laurent Gouneau : « Alors ou s’arrête le culturel, où commence le cultuel ; où s’arrête le cultuel, où commence le culturel, chacun a son propre itinéraire. Cependant, il est vrai que les ostensions, c’est avant tout une expression religieuse, spirituelle, cultuelle d’une vie de foi. Après chacun, chacune, en fonction de sa propre démarche, certains veulent reconnaitre dans les ostensions une identité, marchoise, limousine, d’autres reconnaissent dans les ostensions une expression de foi, spirituelle, une dimension religieuse. Mais ce dont j’ai été témoin, c’est qu’il y a un véritable équilibre : les uns respectant les autres. »
Jacques Pérot : « J’ai pensé que les ostensions rentraient tout à fait dans la définition du patrimoine culturel immatériel telle qu’elle a été donné en 2003 par l’UNESCO. C’est pour ça que nous avons porté une candidature à l’inscription sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité parce que, en fait, les ostensions répondent tout à fait aux grands critères d’inscription. Les critères sont : - une très longue tradition, et là ça remonte au Moyen-Age. - Deuxièmement, une tradition toujours vivante, c’est vraiment le cas, et qui est portée par les communautés. Ce n’est pas quelque chose d’artificiel. Il n’y a pas d’ostensions si la population ne le veut pas. Et ce n’est pas le clergé qui décide s’il y aura des ostensions. C’est vraiment la population qui le décide. Alors, ensuite il y a des confréries, des comités qui organisent mais c’est vraiment un choix qui est fait lieu par lieu. Il y a un certain nombre de lieux en Limousin qui ont abandonné cette tradition depuis longtemps. Mais, ça reste toujours très vivant et vous avez une population énorme qui sont à la fois des touristes quelque fois mais qui sont aussi un mouvement de foi, un mouvement religieux. C’est une curiosité pour beaucoup de gens. »
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